La guerre contre la guerre

Les médias aimeraient tellement rejouer le coup du Viêtnam, celui de la belle époque des mass medias: les journaux papiers et les télés sans la concurrence d’Internet, sans la myriade de sources d’informations et surtout d’analyses. Seuls sur le marché de l’opinion, ils pouvaient la fabriquer tout à leur aise. A l’époque un présentateur pouvait faire basculer l’opinion d’un pays entier.
Ce n’est plus tout à fait le cas, aussi ils appliquent la pédagogie la plus simple, celle de la répétition. Jour après jour l’Iraq est dans une « spirale du chaos », un « enfer de violence », un « bourbier sans fin », une « crise humanitaire permanente »…

Sur le terrain, le cancer de Moqtada Al Sadr a métastasé: ses milices plus ou moins sous son contrôle défilent, se battent contre la police, alors même qu’il fait partie du gouvernement. Absurde. Encore une fois, il vaut mieux prendre les problèmes à la racine: Al Sadr mort ou emprisonné en 2004 n’aurait pas pu devenir ce qu’il est. Et l’exemple aurait certainement servi aux Shiites: ils n’ont pas champs libre pour massacrer les sunnites et, en quelque sorte, prendre leur revanche sur les décennies de Saddam.
Les frontières avec l’Iran ne doivent pas être bien closes, et la Syrie n’a pas été menacée plus que ça pour son engagement. Il y a tant de choses à regretter sur l’action américaine.

Cela remet-il en cause fondamentalement l’action américaine en Iraq ? Non. Ce sont des erreurs tactiques. L’objectif est bon: démocratiser l’Iraq, ce qui in fine ne pourra être réalisé que quand les Iraqiens eux-mêmes comprendront que pour vivre ensemble il faut abandonner les armes et vivre entre eux en paix, et offrir au Moyen Orient une alternative aux dictatures islamo-nationalistes, panarabo-islamistes ou que sais-je encore. Dans cette guerre, la bataille la plus dure sera certainement celle contre la guerre: celle des médias, celle de tous les post-moderners nihilistes, des rouges-verts… Comme un miroir du conflit interne à l’Islam entre la minorité de modernistes et les islamistes au milieu d’une population en majorité passive, un conflit interne traverse l’Occident: ceux qui veulent faire vivre notre civilisation, ceux qui la rendent responsables de tous les maux et souhaitent sa fin, ou du moins sont indifférents à son sort. Pour gagner la guerre contre nos ennemis, il faut d’abord en avoir l’envie. Nos médias en ont-ils envie ? Rien n’est moins sûr.

  1. Dès que l’Iran, qui est derrière tout ce terrorisme irakien, implosera, ce qui ne devrait pas tarder, toute cette violence en Irak cessera…

    Au sujet de l’implosion (la chute du régime des mollahs), lire ces excellents articles de Iran-Resist :

    http://www.iran-resist.org/

    http://www.iran-resist.org/

  2. Là où la comparaison entre Irak et Vietnam était judicieuse – et employée à dessein par George W. Bush, qui aura évidemment été coupé au montage – c’est dans l’implication des médias dans la bataille.

    Une implication exclusivement au service de l’ennemi, cela va sans dire.

    Chacun sait que l’armée US a remporté la victoire sur le terrain au Viet-Nam, mais qu’elle l’a perdu dans les rues, les universités américaines et la télévision, où les anti-guerre et les socialistes avaient le monopole médiatique. D’où la transformation d’une victoire en défaite, d’abord dans les esprits, ensuite sur le terrain.

    Les médias rejouent la même partition en Irak, et la victoire des démocrates-retirons-nous-d’Irak-now! aux prochaines élection sera le test qui prouvera la réussite ou l’échec de cette vieille stratégie.

    L’histoire ne se répète pas, elle bégaie.

  3. Fox ??? le même que je connait ??

  4. Obama veut gagner aux Etats-Unis pour perdre en Iraq - pingback on samedi 10 mai 2008 at 0 h 39 min

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