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Kaboom !

Et de deux pour la Corée du Nord, cette fois ci avec plus de réussite qu’à la première tentative !  Nul doute désormais que Obama (yes he can!)  va vite résoudre le problème à grands coups de sourires, de déficit budgétaire, et de socialisation des Etats-Unis.

Et quand il aura fini, il s’occupera des armes atomiques que l’Iran ne manquera pas de tester d’ici quelques  mois ou années !

Une recette simple mais décriée

Le gouvernement du Sri Lanka aurait trouvé un moyen radical pour mettre un terme à un conflit armé: la victoire totale. Le chef suprême des LTTE (Tigres Tamouls, inventeurs de l’attentat suicide bien avant Al Qaeda) a été tué par l’armée du gouvernement, mettant fin à des décennies de combat!

Ouf pour les Sri Lankais, ouf pour la population tamoule, qui subissait le joug des Tigres (impôt révolutionnaire, conscription). Les seuls mécontents bien évidemment sont à chercher du côté occidental, cf cet article trouvé sur  20minutes.fr:

Est-ce la fin de 37 années de guérilla? Alors que l’armée annonce la mort du chef des Tigres Tamouls et l’écrasement de la rébellion, Eric Meyer, analyse les possibilités d’avenir du pays. Si la fin des Tigres doit permettre d’évoquer la questione des 18% de Tamouls du Sri Lanka sur la scène politique, la lutte du LTTE risque, quant à elle, de se poursuivre à travers des vagues d’attentats.

L’armée annonce la mort du chef des rebelles tamouls, Velupillaï Prabhakaran. Le mouvement peut-il se poursuivre avec un autre leader?
La mort de Prabhakaran signe clairement la défaite de la stratégie militaire des Tigres qui n’ont plus la capacité de se battre contre l’armée. Mais sa disparition ne signifie pas la fin de la lutte. Aujourd’hui, il existe une seule personne qui pourrait poursuivre le combat des Tigres. Il s’agit de Selvarajah Pathmanathan, alias Kumaran Pathmanathan. Basé en Thaïlande, il est le chef des «services financiers» de la rébellion tamoule et à la tête d’un véritable trésor de guerre. Il n’est pas impossible qu’il décide de mobiliser la diaspora et de continuer le combat en finançant des attentats depuis l’étranger.

Mais la lutte peut-elle se poursuivre autrement que part les armes?
Oui, elle peut aussi ressurgir sur la scène politique. Les Tigres ont monopolisé la question de la défense des Tamouls et ont supprimé tous les politiciens qui souhaitaient mener le combat sur la scène politique. La fin de la guérilla va donc permettre un retour du débat. Mais la question aujourd’hui est de savoir quelle place donnera le gouvernement aux 18% de Tamouls présents dans le pays. Une douzaine de députés tamouls a été élus en 2005. Parmi eux figure Veerasingham Anandasangaree, chef du Tamil United Liberation Front. Il pourrait être un interlocuteur potentiel.

Les tamouls représentent plus d’un quart de la population totale du Sri Lanka, le pouvoir en place est-il prêt à dialoguer?
C’est l’un des enjeux majeurs pour le pays. Il y a environ 200.000 personnes qui étaient aux côtés des Tigres, de grès ou de force, dans les zones qu’ils dirigeaient. Le pouvoir va maintenant devoir gérer et écouter leurs revendications ainsi que celles de l’ensemble de la communauté tamoule du pays. Il faudra que le Président, Mahinda Rajapakse, se montre prêt à faire des concessions. Il doit annoncer, mardi devant le Parlement, la victoire sur les Tigres. S’il tient un discours triomphaliste et ne tend pas la main vers les Tamouls alors il faudra s’inquiéter pour l’avenir du pays.

Le gouvernement sri-lankais, après avoir écrasé les Tigres Tamouls, devrait faire des concessions, et pour ça trouver vite fait quelqu’un avec qui négocier. Pourquoi faire ? Se rendre ? Proposer une trêve ? A force de toujours rechercher des voies « pacifiques », « diplomatiques », des « compromis », des « négociations » on ne fait qu’une chose: prolonger des conflits, signifier que faire sauter des bombes et utiliser des boucliers humains accorde un statut spécial, donne voix au chapitre, permet d’être invité dans les chancelleries occidentales etc…

la vérité nue

Hier en voiture j’ai subi Leïla Chahid, la délégué « palestinienne » auprès de l’Union Européenne. Comme France Info ne donne pas de mp3 (interview dispo ici), voici un « transcript »:

FI: Est-ce que vous avez des informations récentes sur ce que certains appellent d’ores et déjà une bavure. L’ONU affirme que l’armée israëlienne a tué 30 personnes à Gaza, des soldats auraient rassemblé ces personnes dans une maison avant de bombarder le bâtiment. Israël affirme de son côté que le Hamas tirait de cette maison. Que savez-vous précisément ?

La question du journaliste de France Info est complètement aberrantes. Imaginer qu’Israël puisse sciemment rassembler et massacrer est absurde. Et pourtant la question accorde du crédit à une telle accusation, lancée il est vrai par rien moins que l’ONU, sous contrôle strict du Hamas.

LC: Ecoutez, lorsqu’un Etat prend la décision de bombarder par air par mer et par artillerie l’une des densités les plus importantes au monde, elle sait très bien qu’elle va tuer des civils. Et malheureusement j’ai vu des images de ces personnes tuées, les 30, et ils ne sont malheureuseument  pas les seuls. Il y a la majorité, hier j’étais avec le ministre de la santé de l’Autorité Palestinienne puisque la Belgique envoie aujourd’hui même un avion pour rapatrier les enfants blessés, il m’a dit malheureusement il n’y a pas tellement d’enfants blessés parce que la plupart sont morts. Parce que l’on bombarde des maisons des appartements comme on l’a encore fait cette nuit on tue des familles entières, il y a des familles entières disséminées [sic]. La Croix-Rouge internationale va faire une demande d’enquête avec la Commission des Droits de l’Homme à Genève parce que les soldats n’ont pas laissé les militants de la Croix Rouge, les employés de la Croix Rouge aller chercher les survivants d’un tas de personnes qui étaient restées dans une maison où les enfants étaient restés quatre jours sur le corps de leur mère morte. Imaginez un cadavre après quatre jours,  imaginez le traumatisme, et le poste militaire était à 18m de la maison. Il y a une folie meurtrière, il y a un crime de guerre. Israël ne respecte aucune des règles du droit international, et c’est pour ça qu’elle n’a pas admis les journalistes pour qu’il n’y ait pas de témoins.

La réponse de Leïla Chahid omet un élément essentiel: quand des terroristes choisissent de faire d’une ville très dense leur terrain de jeu, la riposte fera évidemment des victimes civiles. Mais c’est bien là l’un des seuls atouts du Hamas: l’aveuglement des médias occidentaux aux tactiques employées par le Hamas dans le but spécifique de faire un maximum de morts dans les rangs des civils de son propre camp. Par exemple: tirer des roquettes depuis une cour d’école. Plus l’outrage sera grand contre Israël, plus la pression diplomatique sera forte, plus Israël sera tenté de ranger les armes.

Dans ce cadre, tout est bon pour faire pleurer dans les chaumières. Par exemple « il y a très peu d’enfants blessés, ils sont presque tous morts ». Ou encore « on bombarde des maisons des appartements, on tue des familles entières ». Pas étonnant, puisque les dirigeants du Hamas se pensent à l’abri, entourés de leur famille. Ils savent être sur les listes de cible d’Israël, mais choisissent d’emmener dans leur mort leur famille. Et vous savez quoi ? Certaines familles y vont gaiement!

FI: Leïla Chahid, vous entendez les arguments israëliens qui déplorent ces pertes civiles tout en affirmant que le Hamas et les combattants se mêlent aux civils d’après Israël c’est toute la difficulté.

Et donc, au lieu de réfuter les bêtises évidentes de Leïla Chahid, le journaliste de France Info lui passe un peu de pommade avec cette question, et évidemment la représentante « palestinienne » s’en donne à coeur joie… mais fait un aveu énorme au passage:

LC: Ecoutez ils n’ont pas besoin de se mêler aux civils ils font partie de ces civils. Le Hamas, et je déplore les tirs de roquette, mon Autorité [la soi-disant « Autorité Palestinienne »] les a toujours dénoncés depuis qu’ils ont commencé. Le Hamas est une milice dans une situation d’occupation militaire qui dure depuis 42 ans. Elle fait partie de la société et n’a pas besoin de se cacher parce qu’elle sort de cette société. Dire qu’elle utilise les civils comme des boucliers humains c’est raconter n’importe quoi parce que pour tous les gens qui ont été à Gaza ils savent que toutes les milices que ce soit [longue énumération d’une dizaine de groupes terroristes] ils font partie d’une société. Ce sont des gens avec qui je ne partage pas l’option de combat mais ils font partie de cette société palestinienne. Dans une même famille il y a un frère au Jihad Islamique, un au Fatah, un au Front Populaire et prétendre que l’armée israëlienne ne sait pas c’est n’importe quoi puisqu’elle les occupe depuis 40 ans et qu’elle sait qu’elle prend beaucoup de risques. Mais l’armée d’Israël ne sait plus quoi dire pour justifier son opération qui tourne en un massacre de civils et qui est sur le plan politique pour l’Israël une débacle puisque les roquettes continuent de tomber sur Israël.

Vous avez bien lu ? Leïla Chahid avoue ni plus ni moins que le Hamas comme les autres organisations terroristes font partie intégrante de la société palestinienne, qu’ils ne sauraient en être distingués. Si c’est le cas, alors il n’y a AUCUNE victime innocente à Gaza. Si vraiment la seule différence entre un palestinien « modéré » du Fatah et son voisin « islamiste » c’est « l’option de combat » et non la PAIX contre le COMBAT, alors tous souhaitent le combat et pourquoi Israël devrait appliquer une quelconque distinction ?

Mais la différence entre des barbares et Israël est là: en Israël certains croient à la paix, malgré 60 ans de guerre, malgré plus de 40 années de terrorisme, malgré les tirs de roquette et les attentats suicides (terminé, grâce au « mur de la honte » tant décrié!). Et qu’ont appris les palestiniens en 40 ans ? Pourquoi dans les familles palestiniennes il y a un frère au Hamas, un autre au FPLP, un autre au Fatah, un autre au Jihad Islamique au lieu d’un dentiste, d’un charpentier, d’un électricien et d’un informaticien ? Pourquoi les gamins subissent un lavage de cerveau constant ? Pourquoi, alors que Gaza n’est plus sous contrôle israëlien depuis 2005 la seule production notable de Gaza sont des roquettes ? Pourquoi invoquer l’occupation israëlienne alors que Gaza n’était PLUS sous contrôle israëlien ?

Tout cela n’a aucun sens, et ne demandez pas à France Info ni aux médias en général à poser ces questions, encore moins de tenter d’y apporter des réponses.

Vous n’êtes pas bienvenu

Sarkozy veut plus de diversité. Il a même un plan de relance de la diversité:

«Le plus grand danger qui guette notre modèle républicain, c’est que la République devienne un idéal désincarné, une République formelle et non réelle». Lors d’un long préambule sur une République aux valeurs devenues «virtuelles», le chef de l’Etat a fait dans sa veine volontariste qui le caractérise.

C’est certainement le plus grand danger, bien loin devant la faillite en vue de l’Etat (retraites, sécurité sociale, dettes déjà engrangées, déficit abyssal permanent…), devant tous les risques stratégiques/politiques mondiaux (je vous fais une « caricature » ?).  Alors, comme pour le Grand Réchauffement Climatique Imminent et O Combien Porteur de Grands Cataclysmes (inondations canicules épidémies tempêtes et fléaux divers variés tous plus méchants les uns que les autres), il faut agir tout de suite! Et agir, en langage politique, ça veut dire utiliser le pouvoir, la force, pour « corriger » la réalité, qui bien que réelle n’en est pas moins incorrecte (politiquement) et donc mérite une bonne correction!

Evidemment, quelque part, un pauvre quidam se prend ladite correction en pleine tronche: soit une taxe, soit une règlementation. On a plus le droit de fumer dans les bars. On doit payer 50 centimes par boîte de médicament remboursée par la Sécurité Sociale. On doit payer 0,9% de notre abonnement à Internet pour financer la télé « publique ». On doit payer encore sur notre mutuelle une taxe pour la Sécurité Sociale (oui, celle qui nous rembourse que dalle et du coup on doit obligatoirement prendre une mutuelle…). On doit raquer pour un « diagnostic amiante » et un « diagnostic énergétique » quand on revend un logement. Et puis on doit avoir notre petite veste jaune et notre triangle orange dans nos voitures. Et des exemples comme ça on pourrait en sortir sur des pages entières, des volumes entiers tellement la France est perclue de règlementations et taxes.

Et une nouvelle fois, Sarkozy va donc punir des innocents pour les crimes supposés des autres:

Principale annonce, il veut «que 30% des places dans chaque lycée préparant aux concours des grandes écoles soient réservés «aux meilleurs lycéens boursiers» à la rentrée 2010» (et 25% dès septembre 2009).

Pour améliorer les chances de vos enfants d’intégrer une classe prépa, faites chuter vos revenus. Même si leurs notes baissent, un quota leur sera réservé. Et c’est comme ça que des gamins brillants ne pourront pas entrer dans une grande école, la route leur ayant été barrée par un quota. Leur tort: ne pas avoir été assez pauvre.

I love you, Moshe.

Moshe a deux ans. Ses parents sont morts, assassinés par les terroristes islamistes venus du Pakistan semer la mort à Bombay, parce qu’ils étaient juifs.

Comment expliquer ça à cet enfant ? Comment lui expliquer qu’un peu partout d’autres hommes passent leurs misérables vies à trouver des moyens de tuer du Juif, de l’Occidental ?

L’année 2009 sera cruciale

C’est l’avis de l’ONU à propos de l’Irak:

Le représentant de l’ONU en Irak, Staffan de Mistura, a affirmé vendredi que la situation dans le pays était en nette amélioration, mais a mis en garde contre tout excès de confiance à l’approche d’une année 2009 cruciale.

« Les signes d’un retour à une vie normale sont de plus en plus visibles dans tout l’Irak », a-t-il déclaré au Conseil de sécurité.

Mais « l’Irak va entrer dans les mois qui viennent dans une période critique », a mis en garde M. de Mistura, selon lequel « le risque d’un regain de violence demeure à l’approche des élections de janvier 2009 ».

Si même l’ONU se rend compte des progrès, peut-être nos propres médias vont à leur tour en parler ? On peut rêver.

Dans le même temps, le Hamas bombarde désormais quotidiennement Israël. Et Chavez a une envie d’atome:

President Hugo Chavez said on Friday that Venezuela is already working with Russia to develop nuclear power for peaceful purposes.

Allez, un grand sourire d’Obama résoudra tout ça. A commencer par Guantanamo:

The Washington Post reports that Barack Obama really, really wants to close Guantanamo: Announcing the closure of the controversial detention facility would be among the most potent signals the incoming administration could send of its sharp break with the Bush era, according to the advisers, who spoke on the condition of anonymity because they are not authorized to speak for the president-elect. They believe the move would create a global wave of diplomatic and popular goodwill that could accelerate the transfer of some detainees to other countries.

Et pourquoi pas avec un peu d’aide de l’Iran pour l’Afghanistan ?

President-elect Barack Obama plans to try a more regional approach to the war in Afghanistan including possible talks with Iran, The Washington Post reported on Tuesday, citing national security advisers to Obama.

Oui, je suis d’accord avec l’ONU: l’année 2009 sera cruciale. Les premiers pas d’Obama risquent vraiment d’avoir un impact durable.

Who cares about Georgia anyway ?

Oh my, oh my. Voilà un bon exemple de ce qu’on peut attendre d’une présidence Obama:

We have not been willing to put our priorities properly. We have not been willing to say … « Hey Russia, we won’t expand NATO into the Ukraine and Georgia, right next to your borders, if you cooperate with us on Iran. » …

I think Iran and Israel are a hell of a lot more important than expanding NATO to Russia’s borders. Why should we? What do we need it for?

C’est vrai quoi, coopérez avec nous sur l’Iran, en échange on vous donne l’Ukraine, les Etats baltes, la Géorgie… faites votre marché! C’est ça les deals futurs d’Obama. Et puis quand viendra le temps de faire un deal avec l’Iran, il vendra Israël ? Et avec le Venezuela, ce sera la Colombie ? Et quid de Taïwan ? Je lisais un article de Ralph Peters dans le NY Post plus tôt, et je me disais « il exagère ». Et puis je me dis que non:

Relations with Russia are also at a high unthinkable a mere four years ago. Moscow’s legitimate concerns for the welfare of its citizens in the « near abroad, » as well as for ethnic Russians persecuted by so-called free democracies, fully justified its peace-preservation military deployments into Ukraine and other regional states. The subsequent referendums on re-unification with Russia, while displaying a few inevitable irregularities, have been judged free and fair by the Jimmy Carter Memorial Foundation.

While the deployment of Russian forces into the NATO-member Baltic states to protect ethnic Russians proved controversial, President Obama’s personal intervention kept us – and NATO – out of war. Partisan charges of « Finlandization » distort the generous terms of the neutrality guarantees Moscow provides for the former NATO members.

Mercredi matin nous en saurons plus…

About Obama

Dans son discours d’investiture à la candidature démocrate, The Chosen a parlé en ces termes:

I am absolutely certain that generations from now, we will be able to look back and tell our children that this was the moment when we began to provide care for the sick and good jobs to the jobless; this was the moment when the rise of the oceans began to slow and our planet began to heal … . This was the moment – this was the time – when we came together to remake this great nation. »

Comme je n’ai pas trouvé la traduction en français, je vous la donne:

Je suis absolument certain que dans plusieurs générations, on regardera en arrière et on dira à nos enfants qu’aujourd’hui est le jour où on a commencé à donner des soin aux malades, à donner du travail aux chômeurs, que ce jour a marqué le début de la baisse de la hausse (sic) des océans et que notre planète a entamé sa guérison.  C’est aussi le jour, il était temps, que nous nous unissions pour ensemble reconstruire cette grande nation.

Wow. Il va faire baisser le niveau des océans et guérir la planète. Quel mégalomane. Et ça ne fait pas rire Mark Steyn:

Speaking personally, I don’t want to remake America. I’m an immigrant, and one reason I came here is because most of the rest of the Western world remade itself along the lines Sen. Obama has in mind. This is pretty much the end of the line for me. If he remakes America, there’s nowhere for me to go – although presumably once he’s lowered sea levels around the planet there should be a few new atolls popping up here and there.

Moi non plus je ne ris pas. Je serai bientôt un habitant d’Amérique du Nord, un voisin d’Obamaland peut-être. Si Obama transforme les Etats-Unis en Europe bis, où irai-je ?

La mascarade démocratique

Petit point à J+1 sur le « non » irlandais sur 20 minutes.fr:

Traité de Lisbonne: «pas d’autre solution» qu’un nouveau vote des Irlandais:

A vote gênant, nouveau vote? Comment faire pour que  «l’incident irlandais ne devienne pas une crise», selon l’expression de Nicolas Sarkozy, qui s’exprimait samedi lors d’une conférence de presse commune avec George W. Bush? Alors que la France doit prendre la présidence de l’Union européenne le 1er juillet, son gouvernement commence à chercher comment sortir de la crise institutionnelle créée par le «non» irlandais. Et, il n’y a «pas d’autre solution» pour sauver le traité européen de Lisbonne qu’un nouveau vote des Irlandais, selon le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, interviewé samedi sur Europe1. Mais ce vote pourrait avoir lieu après une «adaptation» du texte pour ce pays.

«Il faut que le processus de ratification aille jusqu’à son terme (…) et pendant ce temps-là laisser le temps de la réflexion aux Irlandais, savoir si moyennant quelques médiations ou une demande de leur part ils peuvent revoter.» «Il est trop tôt pour savoir ce qu’ils vont nous demander», a-t-il ajouté, ajoutant qu’un Conseil européen prévu les 19 et 20 juin pourrait être l’occasion pour le Premier ministre irlandais de faire part de son «analyse».

L’hypothèse de cette «médiation», qui interviendrait «au terme du processus de ratification« des 26 autres pays membres de l’UE, est que l’on «se mette d’accord avec les Irlandais sur une demande a minima qui ne rouvre pas (le dossier des institutions)», a dit le secrétaire d’Etat français.

«Les Irlandais ont un statut neutre, ils peuvent demander à être exonérés par exemple véritablement de ce qui est la politique européenne de sécurité et de défense dans le cadre du nouveau traité», a-t-il suggéré. Ce serait «une adaptation marginale qui ne concerne que les seuls Irlandais», a-t-il souligné.

«Soit ils revotent au terme d’une médiation, soit nous continuons à travailler dans le cadre actuel», a-t-il conclu.

Résumé: les irlandais revoteront sur un texte marginalement modifié. C’est la position officielle de l’Etat français. La souveraineté irlandaise ? Pffft.
Et maintenant une revue de presse du «non» irlandais:

L’«Irish Daily Mirror» évoque une «grave rupture entre l’establishment politique et le citoyen ordinaire», blâmant «l’arrogance du camp du oui» qui considérait un vote positif comme acquis.

Evidemment qu’il est arrogant l’establishment, il a les médias dans sa poche, l’UE à son service. Comme en 2005 en France; tous les journaux pour, tous les états majors pour, et les « gens », ceux qui bossent, ceux qui se demandent à quoi servent les jet-setters européens, avec leurs émoluments fantastiques, leurs avantages incontrôlés, et leur certitude d’être le Sens de l’Histoire.

Pour le «Times» de Londres, les Irlandais ont dit «non» à un projet qui était «jusqu’à présent nappé d’un jargon incompréhensible et auquel l’impulsion a été donnée par des fonctionnaires qui l’avaient inventé».

Sur le même registre, «Libération» souligne que l’Union «a besoin de démocratie, de pédagogie. Elle doit associer les peuples de l’Europe à sa construction». L’UE est «trop abstraite, trop loin des gens», martèle également «Ouest-France».

Libération souligne le besoin de démocratie ? On vient d’en avoir, dans un pays sur 27. C’est ça l’UE: la démocratie, un peu! Et puis il faut de la pédagogie, parce que vu que personne ne comprend à quoi elle sert à part pondre des lois débiles, siphonner des centaines de milliards de subventions, il faudra expliquer longtemps aux idiots que nous sommes!

En Allemagne, «Die Welt» (conservateur) fustige «les élites politiques européennes» qui considèrent que le peuple irlandais a rejeté le traité parce qu’il ne l’a pas compris. Mais «pourquoi (les Irlandais) auraient-ils dû approuver un Traité dont nul ne leur a expliqué l’utilité?»

Toujours la même rengaine: ils ont voté non parce qu’ils n’ont pas compris, parce que ceux qui votent non sont des cons.

Les deux grands quotidiens belges considèrent eux qu’il aurait mieux valu ne pas poser directement la question aux électeurs irlandais. «Il y a un vrai problème avec ces référendums occasionnels, qui permettent les plus extravagants parasitages du débat public», écrit «Le Soir», tandis que «La Libre Belgique» évoque l’«exercice inepte» consistant à soumettre à référendum des textes dont le «citoyen lambda» ne peut saisir tous les enjeux.

Au moins les belges y vont franco: la démocratie pose problème, passons nous de démocratie. C’est vrai que l’appel au vote c’est le parasitage du débat public, n’est-ce pas ? Et puis de toute façon le citoyen lambda est un imbécile, autant laisser aux grands chefs éclairés le soin de nous guider vers… ce qui leur chantera puisque les crétins de base sont incapables de comprendre les desseins de leurs maîtres.

Quelles qu’en soient les raisons, le «non» irlandais a déclenché un séisme politique d’ampleur inédite, observent nombre d’éditorialistes. «Un coup dur pour l’Europe», affirme aux Pays-Bas «De Volkskrant». Un «cauchemar européen», titre le journal bavarois «Süddeutsche Zeitung» (centre-gauche), qui redoute une «paralysie interne» de l’UE. «Sans doute le pire revers pour le projet européen en 50 ans», craint le quotidien espagnol «ABC» (conservateur).

Le fameux « projet ». Où démarre-t-il, où s’arrête-t-il ? Nulle part: c’est une fin en soi, le « projet » européen, pour les « élites ». Ils en vivent, volent de capitale en capitale, prennent des décisions « importantes », se saisissent de « dossiers », font la pluie et le beau temps sur des secteurs économiques via leurs lois…

Tous les journaux ne crient cependant pas à la catastrophe. Au-delà des commentaires triomphants des quotidiens eurosceptiques – à Vienne, le tabloïd «Kronen Zeitung» évoque un «miracle», tandis que le «Sun» britannique félicite les Irlandais pour leur «courage» – d’autres éditorialistes soulignent que cette panne institutionnelle peut permettre à l’Europe de prendre un nouveau départ.

Un nouveau départ ? Tut tut tut, vous n’y pensez pas: la direction est donnée, et à part des modifications mar

«Ce n’est pas la fin du monde», souligne en Allemagne la «Frankfurter Allgemaine Zeitung». «Le “non” de Dublin secoue l’Europe, mais est-ce une catastrophe?» s’interroge en Italie la «Stampa».

Des réflexions de bon sens.

Ce revers «ne signifie pas un bouleversement du calendrier», analyse à Stockholm le «Svenska Dagbladet», mais pourrait «pourrait alimenter le vieux rêve gaulliste d’une UE dirigée par un petit groupe, dit des grands pays, avec la France en pointe». «Dans le pire des cas, l’intégration (européenne) va se faire sur une autre base, celle de petits groupes de pays», avance aussi la «Pravda» en Slovaquie.

Pour Alain Duhamel, dans «Nice-Matin», «c’est une Europe à géométrie variable qui va se développer, avançant sujet par sujet avec ceux des pays qui le souhaitent».

Et une Europe qui se ferait pas du tout ? Parce que celle-là a prouvé sa nocivité…

Quand non veut dire oui

Quand non veut dire oui:

«La Commission européenne pense que les ratifications qui restent à faire devraient continuer à suivre leur cours», a déclaré vendredi José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne.

Les Irlandais, les insolents, ont osé dire non. « Non à l’Europe », comme si « l’Europe » se résumait à l’hydre bruxelloise. Les Irlandais ferment leurs frontières ? Non. Les Irlandais expulsent les Grecs, Finlandais, Français, Espagnols, Italiens, Lituaniens etc ? Non. Les Irlandais vident les supermarchés des produits portugais, suédois, hollandais ? Non. Les Irlandais revendent leurs Renault, Audi, Fiat, VW ? Non. Alors quoi ? Alors ils ont dit non à la v1.1 de la Constitution Européenne

Cette fois-ci, pas de revote prévu. Le « vous voterez jusqu’à ce que vous donniez la bonne réponse » n’est pas envisagé, pour préserver certainement des apparences de démocratie. Plus dans cette veine ici: Irish Voters Dump Latest EU Treaty. N’oubliez pas non plus de fêter dignement les Irlandais.


Rappel de mes précédents posts à propos de la constitution européenne: