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C’est toujours le bon moment

C’est toujours le bon moment pour discuter:

La présidence française a aussi annoncé le prochain envoi en Syrie de deux émissaires français près de cinq mois après la suspension par Paris des relations avec Damas qui butaient sur le dossier libanais

Mais pourquoi discuter quand on a rien à offrir, et rien à recevoir ? C’est tout le drame de la diplomatie française, qui n’a plus de bâton et pas plus de carotte (cf les caisses vides de l’Etat). Parce que Sarkozy aime voir son nom imprimé dans les médias ? Parce que bavarder ça passe le temps ? Parce que les palais syrien sont confortables ? Pour un trek dans le désert ?

Au cours de sa visite de quelques heures le président français a déclaré que le nouveau président Michel Sleimane avait « la grande responsabilité de conduire à terme cette réconciliation nationale » entamée le mois dernier.

Il n’y a pas de réconciliation, il y a capitulation sans conditions de la part du gouvernement légitime libanais. Et Sarkozy se propose de cautionner la prise de pouvoir par la Syrie et l’Iran, via le Hezbollah, du Liban ?

Outre un tête-à-tête avec M. Sleimane, le président Sarkozy a également rencontré des dirigeants de 14 partis libanais, y compris le Hezbollah.

Il a annoncé que M. Fillon reviendrait à Beyrouth avec une délégation économique « pour participer à la reconstruction du Liban » auquel une conférence internationale, à Paris en 2007, avait promis 7,6 milliards de dollars.

Sarkozy s’est donc auto-humilié en rencontrant le Hezbollah. Et Fillon va revenir avec des valises pleines de billets pour remercier tout ce beau monde, et enrichir encore une fois la Syrie. Ce serait comique si ce n’était tragique: le Hezbollah stocke des armes pour sa prochaine guerre contre Israël, qui peut survenir n’importe quand. Et que feront les ridicules soldats de l’ONU, dont 1800 français, pour s’y opposer ? Sarkozy dira quoi ? Il gueulera contre la réponse disproportionnée d’Israël ? On cauchemarde.

Brittarabia

Gone in thirty years:

If recent reports of trends in religious observance prove to be correct, then in some 30 years the mosque will be able to claim that, religiously speaking, the UK is an Islamic nation

(texte complet traduit en français sur drzz)

Mark Steyn note très justement:

Strange to witness one of the oldest and most successful of nations commit suicide without even being aware of what it’s doing.

Bizarrement en France, la classe politique ne semble pas décidée à jeter par dessus bord l’identité européenne, non seulement en défendant la liberté quand c’est nécessaire (pensez à la mobilisation autour de Charlie Hebdo dans l’affaire des « caricatures » de Mahomet), et aussi concernant le voile à l’école, ou encore l’affaire en cours de mariage annulé pour cause de non virginité de la mariée (au marié bien sûr, on ne lui demandera pas…). En Angleterre, le prosélytisme chrétien est réprimé. Eurabia devient chaque jour plus tangible, et je n’habiterai pas en Eurabia.

Note: Ne Cede Malis vise juste à propos de l’histoire absurde de mariage annulé. Mon propos n’est pas de dire qu’il ne faut pas annuler ce mariage (et je ne vois pas pourquoi il faut un juge alors que les parties sont d’accord!), simplement de souligner la réaction des politiciens.

Obama veut gagner aux Etats-Unis pour perdre en Iraq

Plus les forces de sa milice prendront une râclée, moins la couverture médiatique sera intense. Telle est la loi concernant l’Iraq: si des terroristes sont tués, le titre est « Intenses combats xx victimes », si des Américains meurent « x soldats américains tués ».

Toujours est-il que cela n’empêche pas les troupes US et Iraqiennes de faire leur boulot. Et ça ne ferait que commencer. Avec 4 ans de retard ? Et au fait, il se cache où Al Sadr ?

Bien sûr, seule l’idéologie rentrant en ligne de compte dans la prise de décision des Démocrates, Obama continue de déclarer qu’il retirera les troupes américaines d’Iraq:

the heroes on their third and fourth and fifth tour of duty – they can’t afford four more years of a war that should’ve never been authorized and never been waged. They can’t afford four more years of our veterans returning to broken-down barracks and substandard care. They need us to end a war that isn’t making us safer. They need us to treat them with the care and respect they deserve. That’s why I’m running for President.

Les héros choisissent de retourner pour un 4 ou 5ème « tour of duty » (une période de déploiement au combat). Il veut les remercier de leurs sacrifices en les rendant totalement vains ? Et il ajoute:

The other side can label and name-call all they want, but I trust the American people to recognize that it’s not surrender to end the war in Iraq so that we can rebuild our military and go after al Qaeda’s leaders. I trust the American people to understand that it’s not weakness, but wisdom to talk not just to our friends, but our enemies – like Roosevelt did, and Kennedy did, and Truman did.

Ce n’est pas agiter le drapeau blanc que de plier bagage ? Alors qu’est-ce que c’est ? Une invitation à boire le thé ? Il cite des Démocrates ayant « discuté avec leurs ennemis »: Roosevelt a envoyé les GI’s sur les plages de Normandie. Truman a autorisé le bombardement nucléaire du Japon. Kennedy, qui a envoyé les premières troupes US au Viêtnam, a menacé de guerre nucléaire l’URSS à propos des missiles à Cuba. Vous appelez ça des discussions vous ? Trois Démocrates avec des cojones. Chacun leur tour, ils ont fait leur devoir, et ont envoyé à la mort des centaines de milliers de personnes au passage. Obama promet d’envoyer à la mort des centaines de milliers d’Iraqiens (dans un premier temps) alors que les succès s’accumulent en Iraq. Et une défaite américaine.

Plus tard, son successeur devra prendre une décision. Après l’attaque de Tel Aviv par l’Iran (500.000 morts à l’impact), et la riposte israëlienne (3 millions de morts, Téhéran, Mashhad, Ispahan, Tabriz, Shiraz rasées), alors que toute production pétrolière a cessé dans le Golfe, que l’armée américaine s’est « repliée » sur Djibouti, Guam et Okinawa, doit-il envoyer une flotte de débarquement en Arabie Saoudite pour sécuriser les puits ? Combien de temps cela prendra ? Comment assurer la sécurité des troupes US dans le détroit d’Ormuz ? Que va faire la Chine ? Doit-il appeler le dirigeant chinois pour lui demander de mener une opération militaire conjointe ? Celui-ci va plutôt lui répondre: « ok, vous avez l’Arabie Saoudite, moi j’ai Taïwan ». Et la Russie poutinienne dans tout ça ? Pendant que les Européens déploreront la « riposte disproportionnée » d’Israël à l’attaque iranienne…

Quatre ans après Kerry, les Démocrates US n’ont pas changé. Pourvu que les Américains non plus.

5 ans de gagnés

‘Iraq aujourd’hui ne fait plus partie de l’information quotidienne: les médias ont décrété il y a longtemps (disons, dès la 3ème semaine de conflit en 2003 environ) que l’ensemble de l’opération était un désastre, et dès lors n’ont jamais changé de version, quels que soient les faits. Alors « the surge » et ses résultats, The Awakening Council, la baisse évidente et continue des pertes américaines et civiles iraqiennes, pfft pas besoin d’en parler, n’est-ce pas ?

C’est donc dans cette veine que j’ai relevé une série amusante d’articles dans 20 Minutes :

Peu importe les articles insistants sur « l’importance » des pertes US (un jour à Omaha Beach = pertes US de 5 ans en Iraq), l’augmentation de l’influence iranienne (encerclé de toutes part par l’armée US), la création de nouveaux terroristes (si les milliers d’attentats suicides perpétrés en Iraq l’avaient été dans les capitales européennes, où en serions-nous ?), l’inutilité du sacrifice (plutôt vert que mort, plutôt rouge que mort, toujours la même rengaine: la liberté ne vaut pas la peine d’être défendue, surtout celle des autres), la guerre coûte cher (grande découverte, mais le budget militaire US est encore bien en-dessous en termes relatifs des sommets atteints lors de la guerre froide), Bush est un menteur/manipulateur (il fait « miroiter » une « victoire incertaine »), etc etc.

La réalité, elle est là:

osama repart

Gros titre sur l’euthanasie (pas très sharia ça), et en encadré à droite une vieille photo de Ben Laden avec un titre ironique: « Ben Laden repart en croisade ». Tout est dit: Ben Laden ne fait plus peur, et le terrorisme est loin. La vraie victoire en Iraq, elle est là.

Ca sent le sapin

Pénurie alimentaire générale en Corée du Nord:

A dire food shortage across North Korea has become so acute it has started to affect the country’s elite in the capital, Pyongyang, reports say.

Aid agency Good Friends says food rations for some parts of the city have been cut by up to 60%, while others have seen their supplies cut off completely.

Only citizens who show absolute loyalty to leader Kim Jong Il and his regime are allowed to live in Pyongyang and are considered better off than their fellow countrymen.

But the food situation, which has mostly been felt in rural areas where rations have been suspended since November, has now spread to the city, according to the South Korean aid agency.

« Even ranking officials have run out of their (rationed) food supply, while a ban on (private) trade is strictly maintained, » said an unidentified city official quoted by Good Friends.

« It is nothing but a death sentence. »

The agency also said farm labourers were staying away from work because they were not getting any food. This was said to be affecting the planting of new crops.

South Korea’s Hyundai Economic Research Institute has warned that the rising international cost of grain would impact further on the north’s desperate situation.

A famine gripped North Korea during the 1990s, reportedly killing up to two million people. Since then, the country has accepted food aid to feed the population.

But South Korea’s new conservative government has signalled it would stop providing unconditional aid to the north.

However, the US government this week sent an humanitarian expert to Seoul to discuss North Korea’s food situation.

Last month, the UN’s World Food Programme reported that close to a quarter of North Korea’s 23 million people are affected by a lack of food.

Déjà dans les années 90 le régime nord coréen, via la famine, a tué 2 millions de camarades citoyens, voici que c’est reparti. Le régime va-t-il s’autodétruire par la famine ?

L’enfer à Gaza

Gaza, à en croire certains, ne serait pas le paradis sur terre:

Des organisations humanitaires britanniques et françaises ont affirmé jeudi que la situation humanitaire dans la bande de Gaza était la pire depuis l’occupation du territoire par Israël en 1967.

«La situation des 1,5 million de Palestiniens de la bande de Gaza est la pire depuis le début de l’occupation militaire israélienne de 1967», indiquent le rapport. Le document a été élaboré par Amnesty international GB, Care international GB, l’Organisation Catholique pour le Développement d’Outre-mer (CAFOD), Christian Aid, Médecins du Monde GB, Oxfam, Save The Children GB et l’Agence irlandaise de charité et de Développement (Trocaire).

Ils auraient pas oublié un élément tous ces braves gens ? A savoir que « l’occupation » est terminée depuis 2005 ? Bizarre ça, quand les « oppresseurs » s’en vont la situation empire.

Selon le rapport, le blocus imposé par Israël à Gaza entraînant des pénuries de produits de base et des coupures d’électricité, «constitue une punition collective frappant toute la population de Gaza». En représailles aux tirs de roquettes palestiniennes, Israël a imposé le 17 janvier un blocus à la bande de Gaza, et y mène des attaques quasi-quotidiennes qui ont fait des dizaines de morts.

La faute au blocus, bien sûr. Un blocus qui:

Associations humanitaires qui s’empressent bien évidemment de charger Israël pour les nombreux crimes commis depuis 2005 dans les « territoires occupés » libérés mais toujours opprimés.

La bande de Gaza est contrôlée depuis juin par le mouvement islamiste Hamas, considéré comme une organisation «terroriste» par Israël, l’Union européenne et Washington. «La politique internationale d’isolement du Hamas n’a débouché sur rien de positif, indiquent les ONG. La politique de blocus est inacceptable, illégale et n’apporte la sécurité ni aux Israéliens ni aux Palestiniens», ajoutent-elles.

La politique d’isolement du Hamas ? La politique de la main tendue à Hitler a très bien marché quand à elle. D’autre part, depuis la prise du pouvoir par le Hamas, quelle a été la politique menée à Gaza ? Réparation des nids de poule dans les routes et ouverture d’écoles ? Ou percée de nouveaux tunnels pour faire entrer armes et munitions via l’Egypte. Etant donné le nombre de roquettes tombées sur Israël au cours des deux dernières années en provenance de Gaza, on peut sans aucun doute affirmer que le Hamas n’a pas choisi le dialogue mais la guerre. Pourquoi discuter avec quelqu’un qui s’emploie à tenter de vous tuer, après lui avoir fait un cadeau ?

[les associations] demandent au Royaume-Uni et à l’UE de «condamner vivement la poursuite du blocus de Gaza et l’utilisation, par le gouvernement israélien, d’une punition collective, ainsi que les violations du droit humanitaire international» qui en résultent.

Une vraie punition collective, ce serait des ripostes au hasard: une volée de 155mm par ci, quelques bombes de 2 tonnes sans guidage GPS/laser larguées comme ça d’un avion, des roquettes tirées sans objectif… Là il s’agit de faire comprendre à la population de Gaza que les choix ont des conséquences. A savoir: votez pour le Hamas, collaborez avec eux, vous irez à pied, vous n’aurez pas de clim (et à fortiori, de frigo) etc.
Si la guerre n’a aucune conséquence pour les gazaouis, pourquoi ne soutiendraient-ils pas l’action du Hamas ? Pourquoi le Hamas devrait s’arrêter, si cela n’implique aucune conséquence néfaste pour ceux qu’il prétend « libérer » ?

Les organisations dressent un portrait sombre de la situation dans ce territoire populeux, affirmant que 80% de sa population est dépendante d’une aide alimentaire et 40% au chômage. Selon elles, les équipements cruciaux pour la vie des patients des hôpitaux ne peuvent plus fonctionner, faute de pouvoir importer des pièces détachées. En outre, l’effondrement des infrastructures clés a conduit à l’évacuation quotidienne de quelque 50 millions de tonnes d’eaux usées dans la Méditerranée.

80% de la population est dépendante ? Depuis 2 ans la seule exportation quotidienne de Hamasland est la roquette artisanale. Peut-être les habitants de Gaza devraient penser à autre chose qu’à assassiner leurs voisins, et se remuer un peu. Mais comment vivraient alors les associations humanitaires, si leurs petits protégés n’avaient pas besoin d’elles ?

«A moins de la fin du blocus maintenant, il sera impossible d’éviter que Gaza ne bascule dans une catastrophe, et tous les espoirs de paix dans la région seront anéantis», a estimé Geoffrey Dennis, un des responsables de Care International UK.

Gaza a basculé dans la catastrophe en 2005, et a confirmé en votant Hamas. Tous les espoirs de paix ont été anéantis.

Réagissant au rapport, un porte-parole du ministère israélien de la Défense, Peter Lerner, a imputé la dégradation de la situation à Gaza au Hamas, affirmant qu’Israël veillait à ce que les besoins humanitaires de base de Gaza soient assurés. «La responsabilité pour ce qui se passe à Gaza depuis le retrait israélien et le démantèlement des colonies (en 2005) repose largement sur le Hamas et c’est à lui que toute plainte doit être adressée», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Mais ça n’empêchera pas les associations humanitaires d’exempter totalement de responsabilité les pauvres petits choux palestiniens, éternellement opprimés par l’envahisseur juif, et de continuer à tout coller sur le dos d’Israël.

Il était fou

Il était forcément fou, puisqu’il a osé défier l’Etat:

A Russian opposition activist has been sent to a psychiatric hospital by authorities a day before a planned demonstration.

Hé ouais, c’est ça la Russie de Poutine: on envoie en hopital psychiatrique les opposants. Quand on ne les met pas en prison tout court, qu’on n’assassine pas les journalistes, qu’on saisit les biens des gêneurs etcetera. C’est la Russie qu’aimait Chirac. Malgré de nombreux articles dans la presse occidentale (notamment française, y compris audiovisuelle), Time Magazine vient de nommer « Vlad » homme de l’année 2007. Certainement pour sa contribution à la paix avec l’Iran:

Russia has completed its first shipment of nuclear fuel to Iran’s Bushehr plant, which is at the center of the international tensions over Iran’s nuclear program, Russian news agencies reported Monday.


Les bons, les brutes et les truands

Sous-titré: les Américains, les terroristes et les médias… nouvel épisode sur LCI/TF1.fr:

titre de lci/tf1.fr

Ça ressemble à une bavure, c’est présenté comme une bavure, mais c’est un crime de guerre. Oui, un crime de guerre: la mise en danger délibérée de civils, et leur mort constituent des crimes de guerre. Enfin, pour une armée civilisée. Pour des terroristes, ça fait partie du travail. Tuer des civils, c’est tellement plus simple que de tuer des adversaires armés. Mieux encore: faire tuer des civils en se cachant au mileu des civils. Et profiter de la bonne volonté des médias pour faire porter le chapeau aux « méchants » désignés.

A la lecture de l’article, la manipulation médiatico-terroriste (et pourquoi ne les mettrai pas dans le même sac ? ils s’utilisent les uns les autres, alliés objectifs) est évidente:

Six femmes et neuf enfants ont été tués vendredi lors d’un raid aérien et une opération au sol de l’armée américaine au nord de Bagdad, a indiqué vendredi un porte-parole militaire américain. Il s’agit de l’une des plus lourdes pertes enregistrée dans la population civile irakienne depuis le début de la guerre en Irak. Lors de cette attaque, 19 « insurgés présumés », ont également été tués, selon l’armée américaine.

Une des plus lourdes pertes dans la population civile ? Quid du massacre des Yezidis ? Et de tous ceux-là (voir la liste plus complète):

March 2, 2004: At least 181 persons are killed in several bomb blasts during the Shiite festival Ashura in Baghdad and Karbala. Hundreds of persons are injured.

February 28, 2005: A car bomb blast at a hospital in Hillah kills more than 130 persons and wounds at least 124.

September 14, 2005: A suicide attacker sets off a car-bomb in the midst of a group of workers, killing at least 112 persons. On this day, the civilian death toll from all attacks comes to around 150.

November 23, 2006: A series of car bomb blasts and mortar attacks kill at least 138 people and wound more than 200 in the Baghdad suburb Sadr City.

July 7-8, 2007: Some 150 people killed in three suicide bomb attacks in the northern town of Tuz Khurmato late July 7 and early July 8, the provincial Tikrit authorities report.

Il y a eu pléthore d’attentats dépassant les 15 victimes. A tel point qu’établir une liste des pires atrocités et il n’y aucun attentat en dessous de 40 morts. Et quid de toutes les victimes non répertoriées ? Celles dont la mémoire ne subsiste qu’au travers de quelques photos… mais tf1.fr ne recense peut-être que les victimes de balles américaines ?

Ce raid a eu lieu sur la base de renseignements des services secrets, qui avaient signalé que des membres d’al-Qaïda s’étaient réunis dans le secteur. Après vérification grâce à des opérations de surveillance, une attaque terrestre renforcée par l’aviation a eu lieu contre la cible.

« Les forces de la coalition ont alors échangé des tirs d’armes légères avec les insurgés autour d’un bâtiment où ils s’étaient réfugiés avant que l’aviation américaine n’intervienne contre la menace ennemie« , a poursuivi le porte-parole. « Nous regrettons que des civils aient été tués ou blessés par les forces de la coalition engagées dans l’éradication du terrorisme en Irak« , a affirmé le porte-parole américain. « Ces terroristes mettent délibérément en danger des femmes irakiennes innocentes et leurs enfants par leur action et leur présence« , a-t-il conclu.

Et tf1.fr préfère malgré tout présenter la tuerie de civils par l’action délibérée des terroristes comme une bavure américaine. Les bons, les brutes, et les truands.

Le Monde a parlé

Le Général Petraeus a donc enfin présenté son rapport. Personne ne l’a écouté, ni au Congrès, où les Démocrates avaient décidé avant même qu’il ne s’exprime que l’Iraq est « perdu » et qu’il ne saurait y avoir aucun progrès, ni dans les médias, où la ligne officielle est que l’Iraq c’est le chaos absolu, et que si l’Enfer existait sa capitale serait Baghdad.

Alors que peuvent dire les médias du discours de GW Bush à propos de l’Iraq ? Pas grand chose, ils estiment déjà avoir tout dit, et attendent maintenant la reddition sans conditions de l’Amérique à Osama Ben Laden, ou, à défaut, à Amadhinejad le perse fou. Alors Le Monde se fend d’un énième édito, l’Irak sans cap:

George Bush a démontré, une nouvelle fois, jeudi 13 septembre, dans son discours à la nation américaine, qu’il n’a aucune stratégie sur l’Irak. Ni pour une « victoire » (le mot a disparu du langage officiel) ni pour un « retrait » militaire, pourtant au coeur du débat depuis la victoire démocrate au Congrès fin 2006. M. Bush évoque un « retour après succès » (return on success), formule qui ne peut que laisser perplexes tant les Américains que les Irakiens.

Aucune stratégie ou Le Monde est incapable de lire le transcript du discours de GW Bush ?

The premise of our strategy is that securing the Iraqi population is the foundation for all other progress. For Iraqis to bridge sectarian divides, they need to feel safe in their homes and neighborhoods. For lasting reconciliation to take root, Iraqis must feel confident that they do not need sectarian gangs for security. The goal of the surge is to provide that security and to help prepare Iraqi forces to maintain it.

Apporter la sécurité pour permettre à la politique de prendre le relais, et aux civils de vivre en paix, à l’économie de croître, etc, tout cela grâce au « Surge ».

Au terme de huit mois d’application de la « nouvelle approche » annoncée le 10 janvier, concrétisée par l’envoi à Bagdad du général David Petraeus et d’un renfort de 30 000 hommes, au terme d’une semaine d’intenses débats à Washington – auditions au Congrès du général Petraeus et de l’ambassadeur Ryan Crocker, conférences de presse, discours présidentiel -, M. Bush a donc annoncé aux Américains qu’à l’été 2008 le niveau des troupes en Irak serait revenu à celui de janvier 2007, avant l’envoi de renforts (le « surge »), c’est-à-dire 130 000 hommes.

En quoi consiste la « nouvelle approche » ? Peut-être était-ce là la nouvelle stratégie ? D’ailleurs, pourquoi envoyer des renforts ? Le Monde a-t-il pris le temps d’expliquer dans ses colonnes où était la nouveauté, outre l’envoi de renforts ? Que désormais les forces américaines feraient de la contre-insurrection au lieu de se cantonner dans d’immenses bases et à de grandes opérations ? Que désormais les forces US se dissémineraient un peu partout, au sein de la population si possible, à pied le plus souvent, pour avoir une vision plus fine des évènements, mieux connaître et comprendre la situation, bénéficier enfin d’un soutien plus vaste ? Et éventuellement, de combler les manques de la police iraqienne, notoirement inefficace, quand elle n’est pas gangrenée par Al Qaeda ? Tout cela est certainement trop complexe pour le lecteur français, il ne faudrait pas l’effrayer avec des informations!

Ce n’est pas une surprise, mais c’est une déception. Pas une surprise, car l’absence de vision sur l’Irak, au-delà de la chute de Saddam Hussein en 2003, est patente depuis quatre ans et demi. […]

Pas de vision sur l’Iraq ? Relisons GW Bush:

Terrorists and extremists who are at war with us around the world are seeking to topple Iraq’s government, dominate the region, and attack us here at home. If Iraq’s young democracy can turn back these enemies, it will mean a more hopeful Middle East and a more secure America.

Vouloir implanter une démocratie, ériger l’Iraq en modèle pour ses voisins, proposer une alternative à la haine islamique, pas une vision ? Et GW Bush va plus loin que ça: l’Iraq doit servir à toute la région, parce que la bataille d’Iraq est indissociable du combat général contre les islamistes. On peut se lamenter et regretter les errements US en Iraq, l’improvisation des premiers temps, le manque de fermeté à l’encontre de l’Iran ou de la Syrie, ou pire encore ne pas avoir éliminé Al Sadr, s’être mis à dos certaines tribus plutôt que de les amadouer, faire confiance à un gouvernement central plutôt qu’aux instances locales… mais regretter le manque de vision… à la rigueur, on pourrait blâmer GW Bush pour l’ambition démesurée de vouloir établir une démocratie dans un pays sortant de 40 années de dictature féroce, dévasté par des années de guerre et de privations, parcouru par des lignes de faille ethniques et religieuses…

[…] Pas une surprise, car M. Bush paraît incapable de reconnaître, non pas une défaite américaine que nul ne souhaite face à des ennemis tels qu’Al-Qaida, mais au moins la défaite totale de la stratégie mise en oeuvre jusqu’à présent.

Défaite totale de la stratégie sans défaite américaine ? Incohérent.

 […] C’est une déception cependant, car les Américains attendaient du général Petraeus un rapport plus conforme aux réalités de l’Irak.

les Américains attendaient du général Petraeus un rapport plus conforme aux réalités de l’Irak. Traduction: le rapport Petraeus ne sert pas les intérêts des Démocrates, sous-entendu évident: c’est un menteur aux ordres de Bush.

Certes, la violence a diminué à Bagdad, mais la force militaire d’occupation est encore plus présente, et la ville est encore plus divisée, lézardée de murs et barricades, entre quartiers et communautés. Certes, l’insurrection est moins violente dans la province d’Al-Anbar, auparavant berceau de la guérilla sunnite et de ses alliés d’Al-Qaida, mais est-il judicieux, se demandent à raison des experts américains, de livrer armes et dollars à des chefs tribaux qui étaient des ennemis hier et qui peuvent aisément le redevenir demain ?

Tiens donc, il y aurait du mieux ? Même Le Monde doit l’admettre, alors il faut trouver des points négatifs: « la force d’occupation est plus présente« . J’avais oublié cette règle d’or: un soldat américain ailleurs qu’aux Etats-Unis est un occupant… On peut donc encore parler de l’Allemagne occupée, de la Corée du Sud occupée, du Japon occupé, de l’Afghanistan occupé… A ce compte là, De Gaulle a libéré deux fois la France: en 44 (oublions Omaha, un détail…) , et en 66! Bref, si les soldats américains sont plus présents, c’est bien du fait de la « nouvelle approche »: se faire plus visible, se rendre disponible, être au plus près de la population. Quant à apporter une aide militaire aux ex-alliés sunnites d’Al Qaeda, c’est un pari: ils ont goûté au totalitarisme bienveillant d’Al Qaeda et n’y retourneront pas. Maintenant les tribus sont peu à peu incorporées dans les forces gouvernementales, et font donc partie de la solution et plus du problème.

Au fond, M. Bush a décidé de transmettre la guerre en Irak à son successeur. L’enjeu est maintenant que les candidats à la Maison Blanche – tant les démocrates dont les objectifs demeurent flous que les républicains qui se réfugient trop souvent derrière M. Bush et des accents patriotiques de soutien à l’armée – exposent clairement une stratégie pour l’Irak. Ils doivent aussi se prononcer sur l’Afghanistan, le Moyen-Orient, la « guerre contre le terrorisme ». Plus que jamais, ce qu’on attend de l’Amérique, c’est une réflexion, une vision du monde en ce début de XXIe siècle. Autant dire : un espoir.

Ah, si GW Bush avait pu hisser le drapeau blanc et retirer les troupes US d’Iraq, au moins les candidats à sa succession n’auraient pas eu à s’en soucier! Et Le Monde aurait pu écrire de longs articles sur la cruelle défaite américaine, annoncée dans leurs colonnes depuis 2003, sur la trahison du peuple iraqien par l’Amérique, et quelques mois plus tard on pourra voir Tel Aviv en flammes, sous le feu nucléaire iranien. Tout ça par la faute des neocons, incapables de réflexion, de vision. Non, implanter la démocratie dans le Moyen Orient, éteindre l’incendie ravageant le monde islamique en allumant un contre-feu idéologique, tout cela manque de vision. L’alternative: laisser les islamistes renverser le régime d’Arabie Saoudite, celui du Pakistan, s’emparer des 3/4 des réserves pétrolières mondiales, d’armes nucléaires à profusion (par centaines au Pakistan), et rétablir le Califat pour ensuite propager le Jihad dans le Dar Al Harb. Et laisser brûler jusqu’au jour où le conflit se résumera à une liste de villes réduites en cendres.

No rules allowed

Les talibans et autres terroristes n’hésitent pas depuis des années à utiliser femmes et enfants comme boucliers, comptant sur l’adhésion de leurs ennemis aux « lois de la guerre ». Et ça marche. L’hésitation, ne serait-ce qu’une seconde, peut être mortelle lors d’un combat. Alors pourquoi ne pas aller plus loin ? Envoyons des enfants se battre! Un soldat américain, un humain civilisé, hésitera avant d’ouvrir le feu. Peut-être même ne le fera-t-il pas du tout:

Dans le même genre, lisez Killed by the rules, ou « comment 19 Américains sont morts plutôt que de tuer trois civils sympathisants des talibans ».