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La grande lessive de printemps 1/2

La grande offensive des talibans a commencé:

Le retour progressif des talibans en Afghanistan, avec des offensives de plus en plus vigoureuses à chaque printemps, notamment en 2006, et désormais une présence forte et déstabilisatrice dans plus de la moitié du pays pachtoune, est un signal d’alerte pour le pouvoir afghan et pour la coalition militaire de l’OTAN, menée par les Etats-Unis. De nouveau, le Sud afghan devient un théâtre de batailles, et les pays occidentaux engagés sur le terrain commencent à exprimer, à l’image de certains politiques et diplomates en France, de sérieux doutes sur les chances de victoire.

Le ton de l’article est sans équivoque: l’Afghanistant est une catastrophe sans nom, et il est urgent de hisser le drapeau blanc. C’est presque la position officielle de la France désormais, et j’imagine sans peine les discussions affolées au quai d’Orsay:
– oh mon Dieu, il y a des morts!
– mais… mais c’est une guerre!

Les scribouillards sortent alors le manuel du petit diplomate français, au chapitre « conflit armé ». Ils sautent la section 1, consacrée à l’Afrique (envoyez quelques légionnaires, tuez quelques personnes, de toute façon les victimes sont Noires, aucun média n’y assistera vu que l’Amérique n’est pas impliquée, et vous pourrez rester autant que vous voudrez mandat de l’ONU ou non…), et passent directement à la section 2: « alliance avec l’Amérique ». Là c’est plus compliqué: « en cas d’occupation partielle ou totale de la France » (agitez des drapeaux, apprenez à dire « ouellecome », offrez leur des putes, taxez leurs clopes), « post-libération » (foutez les dehors le plus rapidement possible sans leur dire merci. Prenez leur d’abord tous les dollars, mais blâmez les pour leur impérialisme.), et il y a le cas « alliance contre un ennemi commun ». Arrivés à cette page les diplomates doivent y lire quelque chose comme:

en cas d’absolue nécessité il est possible de faire alliance avec les Etats-Unis contre un ennemi commun. Dans un tel cas, faites en sorte que l’alliance ne dure qu’un temps limité sous peine de devenir des laquais de l’impérialisme. Si le conflit est gagné militairement avant la sortie de l’alliance, participez aux défilés, réclamez des médailles, et rappelez aux 50 prochains présidents US l’inoubliable courage et l’amitié des nations « frères d’arme ». Si le conflit n’est pas gagné avant la sortie de l’alliance, déclarez le perdu irrémédiablement. Profitez-en pour ajouter que ces salauds d’Américains vous ont traîné là de force, que toutes les décisions tactiques et stratégiques sont de leur fait, mais que vous n’êtes pas des pantins et que pan! nous on se casse quand on veut, surtout si ça va mal.

Le reste de l’article est dans la même veine:

Les « étudiants en religion » pachtounes, nourris au lait des services secrets et des madrasas du Pakistan, soutenus par le mouvement djihadiste Al-Qaida, gagnent du terrain dans le pays et dans les têtes des Afghans. Cette montée en puissance, cinq ans et demi après la chute de l’Emirat islamique taliban, est un échec majeur pour l’OTAN.

Montée en puissance ? mesurée par quoi ? Le fait simplement de continuer à exister ?

[…] Sur le plan économique, le gâchis est gigantesque : la moitié de l’argent dépensé va au fonctionnement propre des donateurs, et une partie de l’autre moitié disparaît dans les méandres d’une administration afghane corrompue. Sur le plan politique, le bilan n’est guère positif, le président Hamid Karzaï ne contrôlant réellement que la capitale, Kaboul.

Ah ça, dès lors que l’argent est distribué par une entité gouvernementale, il est impossible qu’il en soit autrement. Ceci dit, des progrès très nets sont faits: forte réduction de la mortalité infantile en Afghanistan, 50.000 enfants sauvés par an. Concernant le contrôle de l’Afghanistan, dans un pays où chaque clan a sa police et sa justice, comment pourrait-il en être autrement ?

Le résultat de ces échecs est que les pays présents en Afghanistan posent désormais des conditions drastiques à leur engagement, refusent d’être déployés dans telle province ou de combattre dans telle zone, quand ils n’envisagent pas, simplement, de retirer leurs troupes.

On atteint enfin le coeur du problème, et on rejoint exactement le manuel du diplomate français, visiblement copié par tous les Européens au grand coeur mais aux c****s microscopiques! On veut bien participer, mais sans risque. On veut bien envoyer des militaires, mais pas qu’ils tirent de coups de feu. On veut bien les armer, mais ils doivent simplement distribuer de l’eau dans les villages. Ils auront des chars, et devront uniquement construire des écoles. Moi qui pensait naïvement que la formation des snipers français leur permettait de tenir une nuit à -20°C à 3000m d’altitude en dégommant un taliban dans la nuit à 1km de là… Mais non! C’est trop dangereux pour eux! (*)

Comme en Irak, l’opération se heurte à un dilemme presque insoluble : rester, c’est prendre le risque d’être entraîné dans une guerre d’ampleur et vouée à l’échec ; partir, c’est signer une défaite face à un mouvement islamiste totalitaire et pratiquant le terrorisme, tout en abandonnant à leur sort les Afghans qui ont misé sur l’intervention occidentale et, au-delà, sur la démocratie.

Rester, c’est l’échec! Rester, c’est au contraire la garantie que les talibans ne peuvent emporter la victoire. En soi, c’est déjà prouver aux talibans qu’ils ont à faire à des ennemis déterminés, eux aussi prêts à s’engager dans une guerre de longue haleine. Même si la victoire n’est pas pour demain, ni pour après-demain, ni peut-être même pour les trois ou quatre prochaines décennies, il faut rester là-bas, parce que partir est synonyme de défaite. Amusant que Le Monde s’en rende compte, mais la conclusion ne colle pas vraiment:

Si l’Amérique de George Bush ne paraît pas encore capable d’une réelle remise en question de ses opérations militaires afghane et irakienne, l’Europe doit de toute urgence, à propos de l’Afghanistan, se poser la question de la nature de son intervention. Il en va de sa crédibilité, de celle de l’OTAN, et de sa capacité future à intervenir dans des conflits hors de ses frontières.

L’Amérique ayant les troupes les plus « agressives », si elle doit revoir ses opérations militaires, ce ne peut être que dans un sens « européen », non ? Et si les Européens doivent revoir la « nature de leur intervention », cela veut-il dire qu’ils doivent plier bagage ou carrément déposer les armes (ce que, de facto, ils ont déjà fait) ? Alors les Américains devraient refuser de combattre pendant que les Européens plient bagage ? On a du mal à comprendre le point de vue du Monde!

(*): je ne remets pas là en cause les qualités exceptionnelles des soldats français, je montre l’absurdité du non engagement de ces troupes.

Perdre

D’après le sénateur Harry Reid, la guerre en Iraq est perdue:

« Je crois (…) que cette guerre est perdue, et que l’envoi de renforts ne sert à rien, comme le montre l’extrême violence qu’on a vue en Irak cette semaine », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse destinée à justifier la demande d’un calendrier de retrait des militaires.

Le symptôme de la « défaite » serait donc les attentats à la voiture piégée ? Si il n’y avait pas d’attentats à Baghdad la guerre serait gagnée ? Quels sont les critères pour déclarer victoire ? Que signifierait une victoire ? A force de ne pas avoir d’objectifs clairement définis (ce qui est une aberration en soi!), on peut aussi bien déclarer que la bataille d’Iraq est une victoire comme une défaite!

Voici donc ma vision d’une « victoire » en Iraq:
1/ à minima:
le pays n’est pas contrôlé par l’Iran, la Syrie, l’Arabie Saoudite, ou par un groupe terroriste (Al Qaïda, baathistes). Un gouvernement fonctionnel contrôle le pays, et est allié des Etats-Unis, avec une présence militaire américaine réduite à quelques dizaines de milliers d’hommes (à ce propos qui peut me rappeler les effectifs américains en Allemagne de l’Ouest en 1980 ?)
2/ à maxima:
le pays est démocratique, et ressemble plus à Dubaï qu’à Ryadh. L’Iran et la Syrie ne peuvent plus envoyer de terroristes au travers des frontières hermétiques de l’Iraq ou la police iraqienne a atteint un tel degré d’efficacité que les réseaux terroristes sont réduits à néant.

Bien sûr, une défaite aussi peut être envisagée: on pourrait avoir plusieurs scénarios, allant de l’établissement d’une dictature pro-américaine, avec guerre civile complète (et pas des escarmouches comme maintenant) résultant en centaines de milliers de morts, invasion par les pays voisins (Turquie au Nord pour « pacifier » le Kurdistan, Iran au Sud, pour « aider les frères shiites »), chute de la production pétrolière voire arrêt complet (imaginez un peu l’effet sur le prix du baril) ou prise de contrôle du pétrole par l’Iran (de quoi financer combien de bombes atomiques ?)… Sans parler de l’établissement de camps d’Al Qaeda, du retour au pays et donc de la diffusion de l’expérience des terroristes vétérans d’Iraq, du gain en terme de propagande… bref les conséquences seraient multiples, et toutes plus désastreuses les unes que les autres.

Aujourd’hui, déclarer la bataille d’Iraq « perdue » est un peu prématuré. Malheureusement, la répétition médiatique aidant, si les Démocrates US ont les moyens de faire coller la réalité à ce qui n’est pour l’instant qu’un discours: ils peuvent à terme faire plier bagage à l’armée US. Et offrir sur un plateau la victoire à Al Qaeda, à l’Iran, à la Syrie. A quoi bon ?

Des fusils à 20.000 $

Saisie de fusils Steyr à Bagdad:

In a series of raids across Baghdad, U.S. and Iraqi forces seized more than 100 Austrian-manufactured sniper rifles in a 24-hour period Feb. 12-13.
[…]
In 2005, the National Iranian Police Organization placed an order for 800 Steyr HS.50s worth more than $15.5 million (nearly $20,000 per rifle). Ostensibly, the rifles were intended for use in interdicting drug smugglers. The U.S. and U.K. governments both protested the shipment in 2006, fearing the rifles would fall into the hands of Iraqi militias. A month and a half after the initial shipment, the first U.S. soldier was killed with one of these Steyr rifles.

Ces fusils valent 20.000$ à l’unité, ce ne sont pas des kalashnikovs usagées ou des rebus de l’armée autrichienne. Ce sont des armes neuves, récentes, extrêmement précises. Et toutes identifiées de manière unique. Vous vous doutez qu’à 20.000 dollars pièce, on a pas envie de les égarer ces fusils. Et pourtant, ces fusils sitôt achetés ont traversé la frontière iranienne pour se retrouver en Iraq. Vous voudriez me faire croire que c’est de la contrebande ? Qu’ils ont été volés et revendus ? Que c’était une erreur de la poste ? Que c’était des « éléments incontrôlés » de l’armée iranienne qui montent leurs propres opérations en Iraq ?
L’Iran mène sa guerre en Iraq, sa guerre contre les Sunnites, contre les Shiites, contre les Etats-Unis.

La faute à qui ?

Interview ahurissante de l’éditeur en chef d’Al Jazeera. A lire en entier, c’est proprement hallucinant:

At whom are you angry?
It’s not only the lack of democracy in the region that makes me worried. I don’t understand why we don’t develop as quickly and dynamically as the rest of the world. We have to face the challenge and say: enough is enough! When a President can stay in power for 25 years, like in Egypt, and he is not in a position to implement reforms, we have a problem. Either the man has to change or he has to be replaced. But the society is not dynamic enough to bring about such a change in a peaceful and constructive fashion.

Why not?
In many Arab states, the middle class is disappearing. The rich get richer and the poor get still poorer. Look at the schools in Jordan, Egypt or Morocco: You have up to 70 youngsters crammed together in a single classroom. How can a teacher do his job in such circumstances? The public hospitals are also in a hopeless condition. These are just examples. They show how hopeless the situation is for us in the Middle East.

Who is responsible for the situation?
The Israeli-Palestinian conflict is one of the most important reasons why these crises and problems continue to simmer. The day when Israel was founded created the basis for our problems. The West should finally come to understand this. Everything would be much calmer if the Palestinians were given their rights.

Do you mean to say that if Israel did not exist, there would suddenly be democracy in Egypt, that the schools in Morocco would be better, that the public clinics in Jordan would function better?
I think so.

Le rédac’ chef d’Al Jazeera pense qu’Israël est la source de tous les problèmes du monde arabe. Si les écoles du Maroc ne dispensent pas un enseignement de qualité, c’est la faute à Israël.

Lider Maximo

Deux évènements entrent en collision: l’accident vasculaire de Pinochet, l’anniversaire de Castro. Le traitement médiatique n’est pas tout à fait le même pour ces deux personnages.

Voici l’article sur Pinochet (tf1.fr):

Le dernier bilan de santé d’Augusto Pinochet, hospitalisé depuis dimanche à la suite d’un infarctus, et souffrant par ailleurs d’un oedème pulmonaire, a été communiqué mardi en début d’après-midi (heure française) par un porte-parole de l’hôpital militaire de Santiago où il est soigné. L’ancien dictateur est dans un état « favorable » et « l’étape critique est passée », selon l’équipe médicale.

[…]

Le général Pinochet a dirigé le Chili pendant 17 ans après s’être emparé du pouvoir par un coup d’Etat sanglant le 11 septembre 1973. Très diminué, l’ancien dirigeant a fêté discrètement ses 91 ans la semaine dernière. Il a été assigné à résidence deux jours plus tard par la justice dans le cadre de l’affaire de la « Caravane de la mort », nom d’un escadron qui a sillonné le Chili après le putsch de 1973 pour exécuter des opposants. Les organisations de défense des droits de l’Homme estiment que plus de 3000 personnes sont mortes ou ont disparu durant les 17 années de la dictature. Rattrapé plusieurs fois par la justice, interrogé à diverses reprises, Pinochet a toujours échappé à un procès ou à l’emprisonnement.

TF1 précise bien que Pinochet est un ex-dictateur, et rappelle les faits reprochés: 3.000 exécutions/disparitions en 17 ans de régime.

Et en comparaison l’article sur Castro, toujours via tf1.fr:

[…]
L’absence du célèbre dirigeant cubain, dernier survivant de la Guerre froide, à la tête de l’unique régime communiste restant du monde occidental, relance les incertitudes suscitées par son état de santé, décrété « secret d’Etat ». Depuis sa dernière apparition, le chef de l’Etat a reçu plusieurs visiteurs à son chevet, se manifestant à l’extérieur par des messages lus par d’autres, mais il n’a été montré qu’en photo et sur des vidéos, la dernière remontant au 28 octobre.

Vendredi, de nombreuses personnalités ont participé à des cérémonies pour les 80 ans du Lider Maximo. A la tribune, derrière Raul Castro, Gérard Depardieu et Gabriel Garcia Marquez étaient venus en amis. Le frère cadet de Fidel Castro a présidé un gala sans dire un mot de l’absence, de son frère aîné, à la différence du vice-président cubain, Carlos Lage, qui a juré que « Fidel se rétablit » et sera bientôt de retour. « A Cuba, il n’y aura pas de succession, il y aura continuité. Un autre Fidel est impossible, personne de l’imitera », a-t-il lancé devant 5.000 invités cubains et étrangers.

Convalescent depuis plus de quatre mois, le président cubain n’est plus apparu en public depuis le 26 juillet, veille d’une grave intervention chirurgicale réalisée en urgence, après une hémorragie intestinale. Fidel Castro avait demandé le jour de ses 80 ans, le 13 août, que les célébrations soient reportées à cette date hautement symbolique du 2 décembre, 50è anniversaire de son retour d’exil du Mexique.

Castro n’est pas un dictateur, c’est un « célèbre dirigeant », un « président ». Aucun rappel des dizaines de milliers d’opposants toujours emprisonnés, des milliers de personnes exécutées aucun rappel des balseros qui tentent de fuir tous les jours l’île-prison, des conditions de vie déplorables de Cuba (pires qu’avant le communisme), rien de rien. Il faut aussi noter que Pinochet est un ex-dictateur, alors que Castro l’est toujours.

Pourquoi Castro est « sympa » au point que Depardieu soit présent à son anniversaire ? Pourquoi passer sous silence tous les crimes du communisme cubain, sous la houlette de Castro ? J’ai pu le constater sur toutes les chaines de télé et médias que j’ai consultés: à chaque fois qu’il est question de Pinochet, rappel des exécutions, du coup d’Etat, etc. Quand on parle de Castro c’est exotisme et guérilla guevaresque! J’ai même entendu un reportage sur France2 où on l’appelait « Lider Maximo ». Et Caucescu « génie des Carpates » ? Et Staline « petit père des peuples » ? Et Mao « phare de l’Humanité » ? Reprendre les termes mêmes de la propagande mégalomaniaque de Castro voilà bien du lèche-botte médiatique abject!

Alors pourquoi un traitement médiatique si différent pour ces deux personnages ? La seule réponse c’est qu’il y a de bons dictateurs et de mauvais. Evidemment, Pinochet s’étant opposé à la prise de pouvoir d’un socialiste (Allende), il ne peut faire partie que de la seconde catégorie. Peu importe qu’il ait laissé un Chili libre, démocratique et prospère. Il n’est pas de gauche, donc c’est un mauvais dictateur. Castro ? De gauche, bon dictateur. C’est aussi simple.

Ca mérite bien une médaille

Dec. 1 (Bloomberg) — A « significant quantity » of radioactive material was found in an Italian associate of Alexander Litvinenko, the former Russian spy who died after being poisoned with the same substance.

The amount of polonium 210 found is of immediate concern as a risk to the man’s health, rather than a lower dose that may pose a latent cancer risk, a spokesman for the U.K. Health Protection Agency said today. Italy’s government said the man is Mario Scaramella, an academic.

Scaramella met with Litvinenko Nov. 1, the day the former spy first reported feeling ill. The widening investigation into his death on Nov. 23 led to polonium 210 being found in at least 12 buildings, and five airliners have been examined. In a message just before his death, Litvinenko wrote that he was poisoned because of his criticism of President Vladimir Putin’s government, an allegation denied by the Russian leader.
[…]

Pathologists today were autopsying Litvinenko’s body to establish how the radioactive isotope entered his body. Results won’t be made public until a coroner’s inquest resumes, according to Camden Council, the London municipality where the coroner’s court is sited. No date was given.

In a separate case, Irish police are investigating the illness of former Russian Prime Minister Yegor Gaidar, who has also criticized Putin and who became sick when visiting Ireland last month.

Gaidar Illness

Russian doctors treating Gaidar believe he was poisoned, the Associated Press said yesterday, while Anatoly Chubais, Gaidar’s deputy in 1992, two days ago told reporters the former leader was suffering from an « unnatural » illness.

Ireland’s Radiological Protection Institute is testing a university visited by Gaidar and the hospital that treated him before he returned to Moscow, RTE News reported.

« We have a problem with Russia, » European Commission President Jose Barroso told the German parliament’s European Affairs committee yesterday in Berlin. « In fact we have several problems. Too many people have been killed and we don’t know who killed them. »

[…]
Scientists at the U.K.’s Atomic Weapons Establishment in Aldermaston, west of London, have traced the polonium 210 found in London to a nuclear power plant in Russia, the capital’s Evening Standard newspaper reported today. Officials at the establishment didn’t return calls.

(source: Bloomberg.com)

Ajoutez à cela la nationalisation brutale de tout le secteur énergétique, le contrôle total sur les médias (pensez « Anna Politkovskaïa »), la répression plus que féroce en Tchétchénie, les menaces de guerre avec la Géorgie voisine, le chantage au gaz contre l’Ukraine et la Biélorussie (et les pays Baltes et in fine l’Europe entière), les ventes d’armes à l’Iran, la dette de la Syrie effacée l’an dernier…

Bref, Poutine est un grand démocrate. Il mérite bien une médaille:

En septembre dernier, à l’occasion de la venue de Vladimir Poutine à Paris, Jacques Chirac l’a élevé au rang de Grand Croix de la Légion d’honneur. Cela s’est passé dans les salons de l’Elysée.

Chirac décore Poutine

Sortir de l’irak

Sortir de l’Irak, tel était l’édito du Monde du 11 novembre. Un concentré des belles idées européennes…

Quelle sera cette « nouvelle perspective » que le président Bush a promise à propos de l’Irak, après la « raclée » – c’est son expression – enregistrée par son Parti républicain aux élections de mi-mandat ?

La question est posée à Washington sans que personne ne soit encore en mesure d’apporter une réponse. Une seule chose est sûre : tout le monde semble aujourd’hui favorable à un changement de politique. George W. Bush a compris qu’il lui fallait trouver les moyens de sortir de l’impasse s’il voulait sauver sa présidence.

Stupide Dubya qui n’avait pas compris jusque là l’impasse iraqienne, alors que les médias l’annonçaient dès la 2nde semaine de conflit, en avril 2003! Et depuis les mêmes médias n’ont eu de cesse de présenter l’Iraq comme étant une annexe de l’enfer, avec un peu de pétrole en plus. Quid des réussites passées sous silence ? Quid de la réalité militaire ? Quid de la comparaison avec, par exemple, ce qui s’est passé il y a à peine 10 ans en Bosnie, en Croatie (centaines de milliers de morts, centaines de milliers de personnes déplacées/déportées) ? Ou de ce qui se passe au Darfour ou au Congo (centaines de milliers de morts, et même millions au Congo) ? Quid des pertes US somme toutes ridicules au regard des conflits du siècle passé (et même… au regard du 11 Septembre!) ?
En focalisant toute l’attention sur un seul conflit, en occultant complètement tous les indicateurs permettant de relativiser l’importance, l’intensité du conflit, les médias dramatisent à l’excès, donnent tous les jours des victoires à ceux qu’ils appellent « insurgés », « rebelles », « résistants » au lieu de terroristes, barbares, bouchers, assassins.

Les républicains ne veulent pas aborder l’élection présidentielle de 2008 avec plus de cent mille soldats américains impliqués dans une guerre civile.

Guerre civile ? Ou minorités terroristes contre un gouvernement élu démocratiquement ? Il est certain que les Shiites ont une revanche à prendre, d’autant qu’ils sont encore les victimes des terroristes sunnites, mais si on veut voir une réelle guerre civile, il suffit pour cela de quitter totalement l’Iraq. Ce jour là on découvrira ce qu’est une réelle guerre civile. Bagdad, majorité sunnite, vidée de 60% de ses habitants par l’armée à majorité shiite ? Les villes sunnites systématiquement bombardées et leurs habitants réduits à l’exil ? Des centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés fuyant vers la Syrie, la Jordanie, l’Iran ?
Mais les médias eux, en sont certains: c’est une guerre civile car ils veulent que c’en soit une. Il suffit de leur proclamer que c’en est une pour en faire une. C’est la pédagogie de la répétition.

Les démocrates, qui ont gagné la majorité au Sénat et à la Chambre, seraient encore renforcés pour les prochaines échéances s’ils contribuaient à sortir leur pays du bourbier irakien.

Si on ne fait pas un article sur l’Iraq sans écrire « bourbier »… Il doit y avoir une règle dans les rédactions…
Quant aux Démocrates US, comme je l’ai écrit dans un autre article ils peuvent parfaitement être renforcés électoralement par un retrait d’Iraq. L’Iran et la Syrie, sachant qu’ils pourront dépecer l’Iraq tranquillement se tiendront bien sages, donneront des gages de gentillesse qu’ils s’empresseront de piétiner si un président démocrate est élu en 2008. On sait ce que valent les promesses des dirigeants occidentaux, alors celles des dictateurs moyen-orientaux…

Personne, toutefois, ne veut être accusé d’accepter une retraite qui serait, pour les Etats-Unis et pour leurs alliés, à la fois humiliante et dangereuse.

Eclair de lucidité au Monde: la retraite serait humiliante et dangereuse. Mais alors pourquoi ne pas y rester ?

Ni M. Bush ni ses adversaires démocrates n’ont de solution. Ils espèrent le salut du Groupe d’études sur l’Irak. Le président n’attendra pas la remise du rapport de cette commission bipartite, prévue à la fin de l’année, pour avoir un avant-goût de ses recommandations.

Commission dite « Baker », qui prône un « dialogue » avec l’Iran et la Syrie, les deux financiers, logisticiens et idéologues des terroristes en Iraq. Les deux principaux ennemis des Etats-Unis au Moyen Orient et de leurs « alliés ».

Les deux vieux routiers de la politique étrangère qui président la commission – le républicain James Baker et le démocrate Lee Hamilton – sont connus pour ne pas sombrer dans les considérations idéologiques.

C’est-à-dire qu’ils sont « réalistes », comme on l’était au « bon vieux temps » de la guerre froide, où l’on disait d’un dictateur « c’est peut-être un salaud, mais c’est mon salaud ».
Si la cause du désastre économique et culturel du monde islamique en général est lié au manque de libertés dans ces pays, ce n’est pas avec Baker que ça changera. Les Egyptiens prendront encore 20 ans de Moubarak, les Syriens 20 ans d’El Assad, et les Iraniens sont condamnés à l’éternité au régime des mollahs.
Et dans 20 ans on aura les mêmes problèmes qu’aujourd’hui: des dirigeants tarés et/ou corrompus jusqu’à l’os, des pays sous développés culturellement et économiquement, des populations très jeunes et désoeuvrées, le tout avec des armes nucléaires.

Leurs conclusions devraient s’articuler autour de trois idées : maintenir autant que faire se peut l’intégrité d’un Irak fédéral afin de ne pas abandonner le pays aux rivalités ethniques et aux convoitises de ses voisins ; opérer une diminution progressive des forces américaines en plaçant le gouvernement irakien devant ses responsabilités ; entamer des conversations avec les pays limitrophes de l’Irak qui sont à un titre ou à un autre impliqués dans le conflit.

Demander poliment aux voisins de ne pas mettre en pièces le pays alors qu’ils ont déjà commencé à semer les graines de la guerre civile, voilà l’essentiel du plan Baker. Et vous pensez que les Iraniens vont faire quoi ? Rire ? Signer avec un grand sourire ?

Ce dernier point suppose que Washington accepte de parler avec l’Iran et la Syrie. George Bush s’y est jusqu’à maintenant refusé, car il les considère comme deux Etats « voyous ».

C’est GW Bush qui les considère comme des Etats voyous. Personne en France n’aurait l’idée d’appeler ainsi un Etat qui achète des Airbus, vend du gaz à Total, et importe des Peugeot! En plus avec le programme nucléaire iranien la Cogema va peut-être pouvoir vendre du combustible, qui sera ensuite retraité à la Hague!
Quid de l’appui financier et logistique au Hamas et au Hezbollah ? Etat voyou ? Pffft une idée aussi risible ne peut que germer dans la tête de Stupid Bush…

Ces éventuelles négociations ne se limiteraient pas à la question irakienne, qui ne saurait trouver de solution que dans un contexte régional, englobant le conflit israélo-palestinien et le différend sur le nucléaire iranien.

L’édito du Monde pourrait s’arrêter là: tous les problèmes du Moyen Orient peuvent être ramenés au « conflit israëlo-palestinien » pour le journaliste de base. Les problèmes en Iraq ? Facile, il suffit de régler le « conflit israëlo-palestinien », où des islamistes assoifés de sang (Hamas, Fatah) cherchent à annihiler une population heureusement bien défendue (donc forcément coupable!).
Ceci dit, on imagine un peu les négociations futures sur l’Iraq: « laissez-nous évacuer nos soldats et on fera pression sur Israël pour qu’ils lâchent Jerusalem, et soyez gentils arrêtez votre programme nucléaire ». Et si l’Iran décide de ne pas respecter sa parole ?

Mais l’édito continue:

Il ne s’agirait donc pas d’une simple inflexion de la politique irakienne de la Maison Blanche, mais d’un véritable changement de stratégie, même si l’objectif proclamé reste le même : la guerre contre la terreur. Le président est connu pour avoir des convictions. En se séparant de Donald Rumsfeld, il a montré qu’il avait une grande flexibilité tactique. Il a maintenant l’occasion de se plier au réalisme auquel l’invitent les électeurs.

Réalisme = s’avouer vaincu, abandonner l’Iraq à l’Iran, laisser l’Iran avoir l’arme atomique. Le réalisme nous a mené au 11 Septembre. Le réalisme nous mènera à l’heure du terrorisme tellement massif que le bilan du 11 Septembre nous semblera dérisoire.

Les médias n’en ont cure, mais en donnant la victoire aux terroristes et à l’Iran, ils ont probablement gaché la dernière chance de paix réelle pour des années. Quand l’Iran aura ses 50.000 centrifugeuses, 100 ou 200 bombes chaque année pourront être produites dans les usines iraniennes. Combien de villes européennes et américaines seront bombardées avant une riposte ? Oh, bien sûr, Israël sera déjà rayé de la carte, mais ça, on s’en fout, n’est-ce pas ?

Cut and run

Democrats will press President George W. Bush’s administration to tell the Iraqi government that U.S. presence was “not open-ended, and that, as a matter of fact, we need to begin a phased redeployment of forces from Iraq in four to six months,” Levin said on ABC’s “This Week” program.

via LGF

Tous les Démocrates sont sur cette longueur d’onde: on plie bagage. L’Iraq sera perdu à Washington. Comme au Viêtnam, des centaines de milliers de personnes vont perdre la vie à cause de cette décision désastreuse, si ce n’est des millions.

Score one for Iran

With the scandalous defeat of America’s policies in Iraq, Palestine, Lebanon and Afghanistan, America’s threats are empty threats on an international scale.

lu sur althouse.
A lire sur le même sujet : iraqpundit.

Plus à l’Est

Que vont penser les Taïwanais, menacés par la Chine, et les Japonais et les Coréens, menacés par la Corée du Nord, de la victoire Démocrate ?
Si ceux-ci mettent en oeuvre leur programme de défaite en Iraq, quel message enverront-ils ?
– l’Amérique n’a décidément plus la volonté de combattre plus que quelques années,
– ne sait plus encaisser des pertes, même minimes (3000 tués en Iraq en 3 ans)
– laisse tomber ses alliés pour des raisons de politique intérieure…

Bref Taïwan ne peut pas compter sur une flotte US en cas d’invasion de la Chine communiste. Le Japon ne pourra pas compter sur les troupes US en cas d’aventurisme nord coréen ou chinois, pas plus que les sud Coréens. Dès lors, que devront faire ces pays ? S’armer. Opposer à la Chine leurs propres outils de dissuasion. Si l’escalade nucléaire est tout à fait possible pour le Moyen Orient, elle est encore plus probable, quasi-certaine, pour l’Asie. Le Japon comme la Corée ont non seulement les moyens techniques, les connaissances académiques, mais aussi tout l’outil industriel pour construire en masse des armes nucléaires. Mais ce n’est pas tout: Tokyo a un stock de plusieurs dizaines de tonnes de plutonium. La Corée du Sud a une vingtaine de réacteurs en production. Taïwan aussi dispose des mêmes facilités.
Ces pays peuvent donc produire dans des délais extrêmement courts des armes atomiques fiables, avec des lanceurs (missiles).

Et qui les en empêchera ? La course est ouverte désormais. Les quelques mois devant nous sont décisifs.