Le terme « white flight » désigne la « fuite » des Blancs dans les années 50-60 des centre-villes vers les banlieues, face à l’afflux des Noirs, aux Etats-Unis. C’est un phénomène bien étudié et connu. Il s’est passé la même chose dans les banlieues françaises: plus les banlieues se sont dégradées, au fur et à mesure de la paupérisation et de la montée de la criminalité, en parallèle de l’arrivée massive d’immigrants, plus les catégories les plus aisées ont fui. Pourquoi envoyer vos enfants dans des écoles dont le niveau s’écroule ? Pourquoi risquer l’agression ou le cambriolage ? Il serait ridicule de ne pas partir quand on a les moyens. Ce n’est pas une question de racisme, c’est une question de qualité de vie. Ce n’est bien évidemment pas l’avis du Monde:
Dans l’analyse immédiate de la crise des banlieues, la politique de la ville fait figure de coupable facile.
« La politique de la ville » ? Celle des grands ensembles staliniens ? Celle des subventions aux associations de « grands frères » ? Celle des assistantes sociales remplissant les demandes d’allocations à la 3ème femme d’une « grande famille » dont aucun des adultes ne sait lire le français ? Mais pour Le Monde, ça ne suffit pas. Il faut trouver le vrai coupable.
Les arguments ne manquent pas qui critiquent l’incapacité des pouvoirs publics à empêcher la constitution de ghettos sociaux et ethniques aux portes des villes françaises.
Le Français n’est plus obligatoire grâce aux assistantes sociales, aux enfants d’immigrés on apprend que la France est un état ex et néo-colonialiste qui a martyrisé leur pays d’origine, continue d’opprimer ses minorités, et pour décourager définitivement ceux qui voudraient s’en sortir les aides sociales font qu’il est plus simple de ne rien faire que de s’épuiser à travailler.
L’Etat français a enfermé l’immigration dans l’échec économique, n’a jamais fait le nécessaire pour l’assimilation culturelle et linguistique, n’a jamais stoppé le flux migratoire (selon un livre récent, 500.000/an), a tout fait pour éteindre le débat sur le sujet (via le très utile Front National)… mais non, ce n’est tout de même pas de la faute des hommes politiques et de l’Etat. Alors, la faute à qui ?
Mais une série de recherches récentes montre que le renforcement des ghettos français s’explique d’abord par le comportement de fuite des classes moyennes et supérieures qui ne veulent pas prendre le risque de la mixité sociale.
CQFD: c’est la faute au quidam qui n’a pas envie de voir ses mômes rentrer avec un oeil au-beurre-noir et sans leurs chaussures, qui n’a pas envie de compter les rayures sur la peinture de sa voiture neuve (si elle n’est pas volée ou brûlée…), qui n’a pas envie que sa fille ado soit emmenée dans une cave et…
Ouep, c’est leur faute: ce sont des peureux. Ils ne veulent pas prendre de risques avec leur vie, l’intégrité physique et mentale de leur famille, leurs biens. Quels trouillards, quels lâches, quels pleutres: ils ne veulent pas se sacrifier sur l’autel de la morale socialiste!
Par leurs choix résidentiels et scolaires, les Français, singulièrement les classes moyennes, tentent de conjurer le risque de déclassement social et de maintenir l’espoir d’une ascension future. Et renforcent, bien malgré eux, la ghettoïsation de certains quartiers.
Risque de déclassement social ? Ce serait pas plutôt « cocktail d’intimidations et de violences, mâtiné de déliquescence familiale » ? Voir son fils ne pas travailler à l’école et devenir une pseudo-racaille ? Avoir peur pour sa fille de 15 ans quand elle rentre du collège ?
Honnêtement, je me projette dans une situation pareille et il m’est impossible de penser un seul instant que je resterais dans une banlieue pourrie. Tous les sacrifices sont bons pour permettre à sa famille d’être en sécurité. Et c’est un calcul qui n’a rien de financier, au contraire. Et les journalistes, politiques et autres donneurs de leçons le savent très bien. Cela n’échappe d’ailleurs pas aux chercheurs et au journaliste du Monde, peut-être pris de remords:
Le calcul des familles est rationnel, difficilement critiquable, dans la mesure où l’environnement social est un facteur déterminant dans la réussite scolaire. Mais les conséquences de ces décisions individuelles sont désastreuses d’un point de vue collectif.
De toute façon les enfants issus de famille à niveau socio-culturel élevé réussissent mieux que ceux de milieu moindre. Ce n’est pas en les plaçant dans des écoles à faible niveau qu’ils donneront leur plein potentiel. Dès lors, pourquoi dire que la situation est désastreuse au niveau collectif ? Elle l’est si dans les écoles « faibles » le niveau baisse drastiquement. Pourquoi serait-ce le cas ? Peut-être faut-il poser la question de l’éducation socialiste, et proposer de rendre l’argent aux parents dont les enfants sont envoyés de force (car ils n’ont pas le choix, ni de payer, ni de refuser le « service »!) afin qu’ils choisissent eux-mêmes où envoyer leurs enfants! Mais cette pensée impie n’arrivera jamais jusqu’à la cervelle des analystes du Monde, ni à aucun sociologue déformé dans l’université française!
Je vous fais grâce de la totalité de l’article pour en venir directement à la conclusion:
Au-delà de la gestion de crise, les difficultés actuelles ne se résoudront donc pas dans les cités. Fondamentalement, la question essentielle est celle de la perte de confiance ou, plus grave, du rejet, par la société, de la mixité sociale. Qui peut encore s’opposer au rejet social de ce principe ? Sûrement pas les élites politiques, intellectuelles et médiatiques qui évitent depuis longtemps de subir les conséquences de la mixité sociale.
Au moins il ne se voile pas la face: les « élites » autoproclamées savent très bien que leur système fonctionne si merveilleusement bien qu’ils en ont soustrait leurs enfants! Mais je me demande dans quel univers vit cet homme, qui ne comprend pas que la « mixité sociale » est une chimère socialiste, comme l’égalité des chances et tout ce baratin dont on nous rebat les oreilles en permanence. Ce sont des insultes aux vraies victimes, comme du sel sur la plaie.