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White flight

Le terme « white flight » désigne la « fuite » des Blancs dans les années 50-60 des centre-villes vers les banlieues, face à l’afflux des Noirs, aux Etats-Unis. C’est un phénomène bien étudié et connu. Il s’est passé la même chose dans les banlieues françaises: plus les banlieues se sont dégradées, au fur et à mesure de la paupérisation et de la montée de la criminalité, en parallèle de l’arrivée massive d’immigrants, plus les catégories les plus aisées ont fui. Pourquoi envoyer vos enfants dans des écoles dont le niveau s’écroule ? Pourquoi risquer l’agression ou le cambriolage ? Il serait ridicule de ne pas partir quand on a les moyens. Ce n’est pas une question de racisme, c’est une question de qualité de vie. Ce n’est bien évidemment pas l’avis du Monde:

Dans l’analyse immédiate de la crise des banlieues, la politique de la ville fait figure de coupable facile.

« La politique de la ville » ? Celle des grands ensembles staliniens ? Celle des subventions aux associations de « grands frères » ? Celle des assistantes sociales remplissant les demandes d’allocations à la 3ème femme d’une « grande famille » dont aucun des adultes ne sait lire le français ? Mais pour Le Monde, ça ne suffit pas. Il faut trouver le vrai coupable.

Les arguments ne manquent pas qui critiquent l’incapacité des pouvoirs publics à empêcher la constitution de ghettos sociaux et ethniques aux portes des villes françaises.

Le Français n’est plus obligatoire grâce aux assistantes sociales, aux enfants d’immigrés on apprend que la France est un état ex et néo-colonialiste qui a martyrisé leur pays d’origine, continue d’opprimer ses minorités, et pour décourager définitivement ceux qui voudraient s’en sortir les aides sociales font qu’il est plus simple de ne rien faire que de s’épuiser à travailler.
L’Etat français a enfermé l’immigration dans l’échec économique, n’a jamais fait le nécessaire pour l’assimilation culturelle et linguistique, n’a jamais stoppé le flux migratoire (selon un livre récent, 500.000/an), a tout fait pour éteindre le débat sur le sujet (via le très utile Front National)… mais non, ce n’est tout de même pas de la faute des hommes politiques et de l’Etat. Alors, la faute à qui ?

Mais une série de recherches récentes montre que le renforcement des ghettos français s’explique d’abord par le comportement de fuite des classes moyennes et supérieures qui ne veulent pas prendre le risque de la mixité sociale.

CQFD: c’est la faute au quidam qui n’a pas envie de voir ses mômes rentrer avec un oeil au-beurre-noir et sans leurs chaussures, qui n’a pas envie de compter les rayures sur la peinture de sa voiture neuve (si elle n’est pas volée ou brûlée…), qui n’a pas envie que sa fille ado soit emmenée dans une cave et…
Ouep, c’est leur faute: ce sont des peureux. Ils ne veulent pas prendre de risques avec leur vie, l’intégrité physique et mentale de leur famille, leurs biens. Quels trouillards, quels lâches, quels pleutres: ils ne veulent pas se sacrifier sur l’autel de la morale socialiste!

Par leurs choix résidentiels et scolaires, les Français, singulièrement les classes moyennes, tentent de conjurer le risque de déclassement social et de maintenir l’espoir d’une ascension future. Et renforcent, bien malgré eux, la ghettoïsation de certains quartiers.

Risque de déclassement social ? Ce serait pas plutôt « cocktail d’intimidations et de violences, mâtiné de déliquescence familiale » ? Voir son fils ne pas travailler à l’école et devenir une pseudo-racaille ? Avoir peur pour sa fille de 15 ans quand elle rentre du collège ?
Honnêtement, je me projette dans une situation pareille et il m’est impossible de penser un seul instant que je resterais dans une banlieue pourrie. Tous les sacrifices sont bons pour permettre à sa famille d’être en sécurité. Et c’est un calcul qui n’a rien de financier, au contraire. Et les journalistes, politiques et autres donneurs de leçons le savent très bien. Cela n’échappe d’ailleurs pas aux chercheurs et au journaliste du Monde, peut-être pris de remords:

Le calcul des familles est rationnel, difficilement critiquable, dans la mesure où l’environnement social est un facteur déterminant dans la réussite scolaire. Mais les conséquences de ces décisions individuelles sont désastreuses d’un point de vue collectif.

De toute façon les enfants issus de famille à niveau socio-culturel élevé réussissent mieux que ceux de milieu moindre. Ce n’est pas en les plaçant dans des écoles à faible niveau qu’ils donneront leur plein potentiel. Dès lors, pourquoi dire que la situation est désastreuse au niveau collectif ? Elle l’est si dans les écoles « faibles » le niveau baisse drastiquement. Pourquoi serait-ce le cas ? Peut-être faut-il poser la question de l’éducation socialiste, et proposer de rendre l’argent aux parents dont les enfants sont envoyés de force (car ils n’ont pas le choix, ni de payer, ni de refuser le « service »!) afin qu’ils choisissent eux-mêmes où envoyer leurs enfants! Mais cette pensée impie n’arrivera jamais jusqu’à la cervelle des analystes du Monde, ni à aucun sociologue déformé dans l’université française!

Je vous fais grâce de la totalité de l’article pour en venir directement à la conclusion:

Au-delà de la gestion de crise, les difficultés actuelles ne se résoudront donc pas dans les cités. Fondamentalement, la question essentielle est celle de la perte de confiance ou, plus grave, du rejet, par la société, de la mixité sociale. Qui peut encore s’opposer au rejet social de ce principe ? Sûrement pas les élites politiques, intellectuelles et médiatiques qui évitent depuis longtemps de subir les conséquences de la mixité sociale.

Au moins il ne se voile pas la face: les « élites » autoproclamées savent très bien que leur système fonctionne si merveilleusement bien qu’ils en ont soustrait leurs enfants! Mais je me demande dans quel univers vit cet homme, qui ne comprend pas que la « mixité sociale » est une chimère socialiste, comme l’égalité des chances et tout ce baratin dont on nous rebat les oreilles en permanence. Ce sont des insultes aux vraies victimes, comme du sel sur la plaie.

Polyhypocrisie

La polygamie, je la laisse à ceux qui veulent la pratiquer. En tant que libéral, je me fous pas mal du nombre de femmes que vous pouvez avoir, ou pour mesdames, du harem d’hommes que vous entretenez (ou mieux: qui vous entretiennent!).
Ceci dit, dans le cadre des lois socialistes françaises, il est évident que je suis contre la polygamie: cela procure à ceux qui la pratiquent des avantages financiers énormes, sur le dos des autres. D’autre part, la polygamie est formellement interdite, puisque c’est puni dans le code civil. Elle est illégale.
Dès lors, qu’un ministre (par ailleurs parfait imbécile pour dénoncer le travail au noir, créateur de richesse non taxées) dénonce la polygamie, je n’y vois pas d’inconvénients. Qu’il rapproche la polygamie des festivités banlieusardes me semble être un raccourci hâtif, mais de là à qualifier ses propos de « nauséabonds », « inqualifiables » ou encore mieux de « racistes » (car la polygamie doit être un caractère racial ?), voilà qui est parfaitement ridicule. Dans ce cas, tous ces adorateurs de la République devraient au plus vite dénoncer le caractère nauséabond, inqualifiable, voire raciste des lois de leur République chérie. Messieurs, soyez cohérents: demandez l’abrogation des lois racistes sur la polygamie! Et tant que vous y êtes, la loi de 1905 sur la séparation Eglise/Etat, comme ça vous pourrez payer à votre électorat polygame, forcément plus prolifique que les monogames, des lieux de culte flambant neufs. Oh pardon, l’adjectif « flambant » ne s’applique qu’aux voitures, désolé…

Victimes du socialisme

Suite au décalage horaire, j’ai eu quelque mal à dormir ces deux dernières nuits et je me suis retrouvé cette nuit à écouter la radio de 5h à environ 7h du mat (pour me rendormir et me réveiller à 8h et partir au boulot, dur!). J’ai eu la chance d’écouter Radio France International. Je ne me suis pas étouffé d’indignation, je n’ai pas hurlé, ni rien. Non, pour une fois, des journalistes ont fait leur boulot, vraiment: ils sont allés à Aulnay, mettre en perspective les violences et destructions, confronter les dires des auteurs et la réalité, interviewer les victimes, etc. Il ressortait du reportage que:
– beaucoup d’entreprises avaient été victimes d’incendies volontaires, à hauteur de 180 millions d’euros!
– beaucoup de petits commerces ont subi le même sort,
– aucune forme de « discrimination » n’a été appliquée entre les entreprises victimes et celles épargnées
– sans compter les écoles, les crèches…
Et ensuite bien évidemment les « jeunes » clament qu’ils sont victimes de discrimination, qu’ils ont un mal fou à trouver un boulot… C’est donc pour cela qu’ils brûlent les entreprises. Sauf que l’un des chefs d’entreprise, qui vient de mettre au chômage technique 120 employés puisque l’usine a brûlé, nous dit que 90% des employés vivent dans un rayon de 10km. Et à propos des discriminations il dit tout simplement qu’ils sont « inadaptés », car ils ne se lèvent pas le matin, et il est impossible de leur donner un ordre. Et les « jeunes » expliquent de leur côté qu’il est plus vite fait de gagner sa vie par le crime (car en France, le crime paye).
Toujours à propos des « discriminations », l’un des « jeunes » déclare: « si t’es Noir, tu es gardien de sécurité pour les supermarchés, si t’es Arabe, t’es gardien de sécurité de nuit pour les entrepôts ou à l’aéroport [de Roissy] ». Amusant comme il ne semble y avoir qu’un seul job possible: gardien de sécurité! On pourrait croire que ce sort leur est réservé par des entreprises « racistes ». Mais non: plus loin dans le reportage un dénommé Sofiane explique qu’il suit une formation de… gardien de sécurité aéroportuaire! Il ne peut cependant pas trouver de travail car… il a un casier judiciaire! Quelle discrimination terrible, n’est-ce pas, de refuser un travail sécuritaire à quelqu’un avec un casier ? Pas pour un délit grave, un simple « outrage ». Mais imaginez ce qu’il faut dans les cités pour qu’un policier vous embarque pour « outrages ». On imagine que le personnage n’est pas un enfant de choeur… Et enfin, un troisième « jeune », Amadou déclare avoir un rêve professionnel. Et il veut ? Etre « gardien de sécurité ». Parlez moi encore de discrimination…
Ah et puis ils parlaient aussi des zones franches, mais là encore ils étaient contredits par la réalité: pour bénéficier des réductions d’impôts il fallait embaucher un quota de personnes des communes en zone franche. Donc soit les entreprises l’ont fait, auquel cas ils peuvent parler de discrimination, soit elles ne l’ont pas fait et tout leur discours sur « les profiteurs des subventions » tombe à l’eau… surtout qu’un responsable municipal ajoutait que la majorité des grosses implantations date de 2001, 3 ans avant le classement d’Aulnay en zone franche…

Au final il ressortait clairement que les « problèmes » de ces « jeunes » étaient liés à leur instrumentalisation politique en tant que « victimes du racisme » (alors qu’ils sont victimes du socialisme), et surtout au fait qu’ils ont accepté cette instrumentalisation et l’ont faite leur. A ce titre, ils se croient donc exemptés de devoir faire ce que font les autres: travailler à l’école, et ensuite travailler tout court. S’ils ne trouvent pas de boulot, c’est bien la preuve que les « Français » sont racistes, s’ils ont de mauvaises notes, c’est que les profs doivent être racistes aussi. Enfermés dans cette logique, tout leur est dû, ce sont des rois, et leur donner des ordres est une insulte à leur honneur. Ils ne ne connaissent même pas les entreprises qu’ils accusent de discrimination, ne comprennent pas le monde de l’entreprise, la valeur de l’effort, celle du travail, etc. Le socialisme en a fait de parfaits décervelés, et le discours des associations gauchistes a légitimé leur échec, et donné toutes les raisons d’agir comme ils le font. Ils auraient tort de s’en priver, puisqu’une fois de plus le crime paye (emplois réservés, subventions…). Reste à espérer qu’en focalisant le discours sur le côté « discrimination » et « frustration sur l’emploi » la dimension « guerre civile » passera au second plan. Mais les maux sont là, et ils ne changeront pas: le socialisme, s’il n’a pas d’avenir, peut continuer de ruiner la France pendant longtemps puisqu’il a le soutien des Français, et les associations gauchistes continueront leur propagande à fond, soutenues par l’Etat. La « crise des banlieues » va donc resurgir un jour ou l’autre, et à chaque fois le « virus islamique » (pour parler du phénomène de récupération/endoctrinement des populations révoltées) risque de convaincre un peu plus les émeutiers et de donner un sens à leur lutte, puisqu’à chaque fois ils seront déçus par les « plans », les « politiques de la ville » et autres billevesées étatistes vouées à l’échec.

Mise à jour: lire le post de Taranne: In The Ghetto

Blackout

A l’étranger je ne pouvais mesurer l’état réel du pays, et maintenant que je suis revenu je dois avouer que mon pessimisme était justifié. Les associations gauchistes manifestent contre la « double peine » (c’est-à-dire l’expulsion des étrangers qui refusent et transgressent les lois de leur pays d’accueil), d’autres (plus à gauche que le PS actuel, c’est possible) contre les violences… policières, à droite Villepin et Chirac arrosent les banlieues à coups d’emplois réservés (ça s’appelle de la discrimination « positive », autrement dit du racisme institutionnel, financé par vous, contre vous) et bien sûr de gros sous pour les « associations », et Sarkozy bien sûr est le vilain petit canard de service (pensez-donc, oser appeler « racaille » de la racaille, quel toupet!).
Mais le pire n’est pas là, tout cela, on pouvait s’y attendre. Le pire, ce sont les médias: entre le président de LCI qui déclare ne pas vouloir montrer les images des voitures brûlées pour ne pas donner de voix à la droite (via No Pasaran!), et les reprises bouche en coeur par les journalistes du refrain sur le thème du « retour au calme » (vu sur I-Télévision, toutes les 15mn, Le Monde n’en fait plus grand cas dans son édition numérique, Libé et TF1.fr reprennent le mantra …).
Visiblement, alors que les émeutes continuent toujours en province, et bien que les chiffres soient donnés au compte-goutte, le message doit passer: c’est le retour progressif au « calme ».
Mais pourquoi ? Le « phénomène » s’éteindrait de lui-même ? Est-ce à dire que le travail de la police n’y est pour rien ? Qu’une partie des demandes des « jeunes » a été entendue et qu’ils sont retournés à leurs activités habituelles (trafic de drogue, vol à la tire, fumette de pétard…) ? Une situation « normale » en France est-elle 374 voitures brûlées en une nuit (soit 136.000 voitures par an, soit grosso-modo pas loin d’un mois de ventes de voitures neuves) ? Une situation normale est-elle un cordon policier entre Paris intra-muros et la banlieue ? avec un couvre-feu dans des dizaines de ville ? les policiers réservistes rappelés ? les élèves des écoles de police dans les rues au lieu d’apprendre leur métier (ils doivent être en « stage pratique » j’imagine) ? Est-ce du tout simplement à la météo qui se dégrade ? Aux fatwas et aux « grands frères » (ceux de l’UOIF, les Frères Musulmans ?) ?
Que se passe-t-il réellement ? Nous n’en saurons rien, hormis par nos relations diverses dans les services de police, chez les pompiers, ou par ouïe-dire, pire encore: par la rumeur. Officiellement, le rideau est tombé: c’est le blackout en France. Dormez braves gens. Je dois préparer mon départ définitif désormais: il m’est impossible de vivre dans un pays devenu aussi irrémédiablement suicidaire. Une fois de plus la France a choisi le déshonneur, mais cette fois elle a déjà la guerre.

Mise à jour: après avoir écouté la radio de 5h du matin à 7h, je ne savais toujours pas le bilan de la nuit, et un tour sur divers sites d’infos générales (tf1, libé, etc) ne me permettait toujours pas de savoir ce qu’il en était. Enfin je viens de voir le chiffre des voitures brûlées dans Le Monde électronique: 284. Quasiment une baisse de moitié entre vendredi et dimanche, tant mieux. J’aimerais quand même un décompte non pas en termes de voitures, mais plutôt de valeur détruite: quid des entrepôts, des locaux scolaires, municipaux etc ? Rien que sur Aulnay le bilan en termes de destructions de biens s’élèverait à 180 millions d’euros (chiffre entendu sur RFI cette nuit), sans parler des pertes de chiffre d’affaire, des pertes d’emploi…

Le jour d’avant

Je viens de ressortir une pile de journaux datés du 28 octobre, juste avant le début des « incidents » en France. de quoi parlait-on ?
Dans Libé: un article sur le rapport Volcker, titré « Pétrole contre nourriture: la France et la Russie épinglées »: il est évident que « le camps de la paix » était en fait celui de la corruption. Page 7, « salaire minimum pour domestiques au Koweït »: 137$ par mois. L’esclavage continue en dar al islam. Juste en dessous: « Violences séparatistes en Thaïlande ». Séparatistes ou islamistes ? Ah oui, ils parlent bien de « rebelles musulmans ». Encore en dessous, un entrefilet sur la police britannique: elle pourra désormais tirer à la tête en cas de prise d’otage ou de kamikaze. Un effet du terrorisme islamique, qui a déjà fait un mort. Je tourne la page: « violences interreligieuses en Egypte ». En fait il s’agit d’un pogrom anti-chrétien mené par des musulmans. Ils « protestaient » parce qu’un DVD produit par des Coptes remettait en cause leur violence… en Egypte, les Chrétiens n’ont pas le droit de protester contre leur sort. Page 9: « Iran, le discours de trop », et en dessous: « Raid sur Gaza après l’attentat de Hadera ».
Dans Le Parisien: page 12 « A 18h le Mac Do sert le menu ramadan ». C’est ça le capitalisme: il s’adapte. On peut lire dans l’article: « Kouther a son idée: la prochaine étape ? Pourquoi pas un menu Mac Hallal ?« . Page 14 et 15: double page sur le mariages forcés. Qui est concerné ? Des musulmanes, évidemment. Et page 16, un article sur le pauvre homme tué par 3 racailles alors qu’il prenait des photos pour son boulot. Il a attendu 20 minutes l’arrivée des pompiers, baignant dans son sang, déjà mort sous les yeux de sa famille et de sa femme. Et dans le cahier central (édition Val d’Oise), « les vrais chiffres de la délinquance ». 793 voitures brûlées depuis le début de l’année 2005 pouvait-on lire ce jour là…

Tout y est. Tout est là pour ceux qui veulent bien lier les points entre eux: il y a une guerre mondiale, menée par les islamistes, non coordonnés entre eux certes, mais qu’ils mènent de front, chacun à leur manière. Ici on brûle des voitures et on force les mariages, là bas on fait des pogroms, on décapite ceux qui servent du porc (en Thaïlande notamment), on réduit en esclavage ici, etc etc. Il n’y a pas de « conflit de civilisation ». Il y a une guerre des islamistes contre tous les autres, partout. Elle a commencé avant le 11 Septembre, elle continue, ce n’est qu’une bataille, et nous pouvons faire confiance à Villepin et Chirac ils sauront la perdre.

Guerre civile à Gaza

Il est bien difficile de trouver des informations sur les évènements en cours à Gaza: TF1.fr n’en parle pas, Le Monde reproduit une dépêche AFP, Libération y consacre à peine un court article, probablement aussi une recopie d’une dépêche… je n’ai pas cherché plus loin: pas de grands articles indignés, de gros titres comme lorsqu’Israël réplique à des tirs de roquettes. Les Palestiniens peuvent se massacrer entre eux, tant qu’ils ne tombent pas sous les coups d’Israëliens ce n’est pas la peine d’en faire un article, un édito, et d’interviewer Leila Shaheed et les éternels orientalistes français.
Alors voilà ce que j’ai pu glâner sur Libé et Le Monde:
Version Libé:

Trois Palestiniens, dont un officier de police, ont été tués et plus d’une cinquantaine d’autres blessés hier, lors d’affrontements entre les forces de sécurité palestiniennes et des activistes du Hamas à Gaza, les plus violents depuis la fin du retrait des Israéliens à la mi-septembre. Selon plusieurs témoins, les miliciens du Hamas ont attaqué les policiers au lance-roquettes et à l’arme automatique.

Version Le Monde:

eux Palestiniens ont été tués lors d’affrontements entre la police et des activistes du Hamas ayant éclaté dimanche 2 octobre en début de soirée à Gaza, selon des sources palestiniennes.

Selon des responsables de la sécurité, un officier de police et un civil ont été tués dans le camp de réfugiés de Chatti, où des activistes du Hamas ont attaqué au lance-roquettes antichars un poste de police.

Vingt-sept autres personnes, dont trois policiers, ont été blessées dans la fusillade, qui a éclaté après la tombée de la nuit dans la ville de Gaza.

Policiers et activistes du Hamas se sont rejeté la responsabilité de la fusillade, laquelle a dégénéré en accrochages dans deux bastions du Hamas, l’un dans la ville de Gaza et l’autre dans les environs.

De source policière, on indique que le policier a été tué par des tirs de roquettes RPG de militants du Hamas qui ont tenté de prendre le contrôle d’un poste de police du camp de réfugiés de Chati.

Cette attaque avait suivi de violents combats entre policiers et membres du Hamas dont un journaliste de l’AFP a été témoin dans et autour du principal hôpital de la ville, l’hôpital Chifa.

Un médecin de cet établissement, le Dr Baqer Abou Safyeh, a indiqué pour sa part que ces affrontements avaient fait plus de 20 blessés au total.

Selon le correspondant de l’AFP ayant assisté aux affrontements à l’hôpital, les militants du Hamas ont lancé des roquettes antichars et des grenades et ont ouvert le feu à l’arme automatique sur la police palestinienne.

Ces accrochages mettent en relief les difficultés que rencontre le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour renforcer son autorité dans la bande de Gaza. Voici quelques jours, la police palestinienne a lancé une opération visant à empêcher les activistes de porter des armes dans les rues.

En gros Abu Mazen a à peine esquissé un geste de salut public étant donné les 20 morts lors d’une « manifestation » du Hamas, que celui-ci part en guerre contre l’Autorité Palestinienne. Abu Mazen est donc maintenant coincé: soit il fait le ménage dans les rangs palestiniens, en oblitérant le Hamas, soit il est évincé du pouvoir par le Hamas. Il peut aussi tenter une alliance, mais le Hamas l’éliminerait alors un jour, quand il deviendra inutile… Abu Mazen est donc face à ses responsabilités. Que va-t-il choisir ? Le déshoneur et la guerre civile , ou la guerre civile ? Décidément le choix d’Ariel Sharon porte ses fruits bien plus vite que je n’aurais pu l’imaginer.

Patience

Americans seem to have shifted their focus away from Iraq and terrorist threats to issues at home. For the first time since the Sept. 11, 2001, terrorist attacks on the United States four years ago, a majority of Americans responding to a poll by the Pew Research Center last week said it is more important for the president to focus on domestic policy than the War on Terror.

(source: Fox News)
La guerre menée contre les terroristes dure encore, et la victoire ne passe pas par les armes: la victoire sera idéologique. Il s’agit de convaincre tous ceux tentés par l’Islam de Ben Laden qu’ils ne gagneront jamais par les armes, et de convaincre tous les indécis qu’ils seront mieux sous des régimes démocratiques, libéraux, que sous des dictatures théocratiques.
A cet égard, l’Iraq est un modèle. Si les terroristes gagnent, ils montreront aux indécis que les Etats-Unis et l’Occident en général ne peuvent pas leur résister. Si les Etats-Unis gagnent, ils montreront à la fois leur puissance militaire, leur résolution et la force de séduction des idées libérales.
Evidemment, il aurait été plus facile de réduire en cendres radioactives plusieurs grandes capitales musulmanes. Plus rapide aussi. Moins coûteux en vies américaines. Moins coûteux financièrement aussi, dans un premier temps, que de libérer l’Iraq. George W Bush est un homme courageux, et dans les jours mêmes qui ont suivi le 11 Septembre 2001 il a pris des décisions qui marquent le Monde entier aujourd’hui. Il a choisi le chemin le plus difficile, le plus coûteux. Mais c’est le seul qui puisse amener la paix à long terme. Patience.

La vraie question

J’apprécie beaucoup Christian Michel, pour certains de ses textes, mais malheureusement il y en a d’autres à la limite du soutenable comme celui publié dans Québécois Libre, intitulé sur le droit des Juifs d’occuper la Palestine.
Rien que le titre mériterait un article à lui seul: il pose implicitement une question: les Juifs ont-ils le droit d’occuper la Palestine ?
Il y aurait donc une réponse, et telle qu’est formulée la question, la réponse est oui ou non.
La question porte sur le droit: les Juifs auraient donc des droits spécifiques, différents de ceux des autres. Un auteur libéral qui se respecte parle des droits individuels, et non pas collectifs. Les droits collectifs n’existent que pour les socialistes, qui découpent la population en « classes », lesquelles ont des « droits » différents. Les racistes considèrent aussi des droits collectifs, et leur classification s’appuie sur la couleur. Il y a aussi les islamistes, pour qui la religion fait office de critère…
l’auteur parle de « Palestine » et pas d’Israël: il adopte le vocabulaire du Hamas, du Fatah, du Jihad Islamique. Palestine pour eux, et on ne le répétèra jamais assez, veut dire: des rives du Jourdain à celles de la Méditerrannée. Israël n’existe pas dans leur vision.
et enfin il y a évidemment le terme « occuper ». Cohabiter dans un espace défini avec une autre population ne veut pas dire « occuper ». Résister à l’épuration ethno-religieuse que voudrait faire subir aux Juifs les diverses factions terroristes n’est pas « occuper ». Mais pour Christian Michel, il semblerait que oui.

Passons maintenant au reste de l’article:

La légitimité que revendique l’État d’Israël à occuper la Palestine se fonde sur cinq types d’arguments. J’essaierai de les résumer le plus fidèlement possible ici, puis de les commenter un par un.

L’Etat d’Israël occupe la Palestine ? L’Etat d’Israël est un Etat légitime, enfin, si tant est qu’on puisse reconnaître une légitimité à un Etat (ce qui pour un libertarien n’est pas évident, loin de là). Mais dans un raisonnement « strictement libéral » on parlerait du droit individuel de chaque Juif (ou autre) de se trouver à un endroit X. On parlerait de droit de propriété, de premier arrivant, d’achat et de vente de terrains. Occuper serait un terme réservé aux voleurs.

Viennent ensuite les 5 arguments, et là je dois dire qu’heureusement il y a du mieux:

1. L’argument du niveau plus élevé de civilisation

Je résume pour ceux qui ne le connaissent pas: il se fonde sur le fait que celui qui fait un meilleur usage qu’un autre d’une ressource aurait un droit à cette ressource. Ainsi si un supermarché pourrait faire plus de chiffre s’il se servait de votre maison comme annexe aurait le droit de vous mettre dehors et de vous remplacer. Ou comme le dit Christian Michel les Blancs auraient le droit de coloniser l’Afrique puisqu’ils en font un « meilleur usage ». A ce compte là vous justifiez bientôt l’esclavage, et cet argument est bien sûr à rejeter avec le plus de force possible.

2. L’argument de la mauvaise conscience:
Le peuple juif a tant souffert qu’il a mérité enfin un pays. Les Occidentaux, qui ont persécuté les Juifs au moins sporadiquement pendant des siècles, leur doivent un soutien inconditionnel à titre de réparation.
L’argument serait plus valable, me semble-t-il, si les Juifs réclamaient un archipel d’États souverains entre la Volga et la Tamise, sur le principe du « persécuteur/payeur ». La question d’une génération d’innocents expiant les fautes de leurs ancêtres soulève de toute façon d’immenses problèmes éthiques, mais ce qui est clair, en revanche, est que les Palestiniens, peu coupables d’agressions au cours des siècles contre la petite minorité juive qui demeurait dans le pays, n’ont pas à payer pour les crimes des Européens.

Encore une fois l’argument est fallacieux, ce que montre Christian Michel, puisqu’il s’appuie sur plusieurs prémisses absurdes:

  • qu’il y aurait une responsabilité collective
  • et encore mieux:

  • que cette responsabilité se transmet de génération en génération!

3. L’argument du sanctuaire

Encore un argument débile avec force par Christian Michel: en gros il s’agit de dire qu’un « peuple » peut être « indépendant » et que cela serait une garantie de sécurité. Ce n’est ni une condition suffisante, ni une condition nécessaire à la sécurité d’un peuple. Dans l’Histoire il existe un tas d’exemples de peuples divers ayant choisi de se mettre sous protection d’empires plus puissants, garantissant eux sécurité et souvent prospérité au sein d’un marché vaste et ouvert. Pensez donc à tous les territoires sous protectorat lors des colonisations, à la pax romana, à l’empire chinois…
Malheureusement Christian Michel n’en reste pas là: il tente d’enfoncer le clou et s’empêtre dans les mensonges de la propagande palestinienne:

. La revendication du peuple juif est singulière, cependant, en ce qu’elle ne réclame pas la sécession d’un territoire qui serait déjà le sien, mais l’envahissement d’un territoire déjà occupé par d’autres.

Il n’y avait aucun Juif en « Palestine » avant 1947 ? Il n’y avait pas de kibboutz ? Pas de sionistes non plus ? Pas de Juifs religieux ? Ils ont été parachutés en 47, d’un coup ? Bien sûr que non… il y avait des Juifs et des Arabes en Palestine, et d’ailleurs (et il faudrait pour ça que je fouille mes archives) les terres à l’époque étaient quasi-vides: personne ne voulait s’y installer, et le nombre d’habitants au km² était ridiculement faible. Bref il n’y avait pas de concurrence pour des terres arides et sèches. Et avant 47 à part le terrorisme juif envers les forces britanniques (oui, les premiers terroristes en Israël étaient Juifs!), les Juifs n’ont pas utilisé la force envers les populations arabes! Ils n’ont donc pas envahi le territoire palestinien.
Et il ajoute ensuite:

Les Juifs voulaient un État en 1946 pour y être en sûreté et ne plus dépendre de la bonne volonté de gouvernements étrangers. Le paradoxe aujourd’hui est que les Juifs sont en sûreté partout dans le monde, sauf en Israël, et la survie de cet État dépend entièrement de la bonne volonté de ses amis étrangers.

Il faut savoir que les aides militaires à Israël sont largement compensées par des aides semblables à ses ennemis, comme l’Egypte (2 milliards de dollars/an, des formations militaires, du matériel militaire récent), à l’Arabie Saoudite (pas en cash mais là encore en formation militaire et équipement)… Israël dépend donc partiellement de l’aide américaine.
Reste un autre élément: les Juifs sont-ils plus en sûreté en Israël qu’ailleurs ? Il est évident qu’entourés de fanatiques sanguinaires Israël est un territoire difficile à défendre, mais il est certain que des mesures comme la barrière de sécurité et les opérations militaires ont permis de rétablir un niveau de sécurité bien plus élevé qu’il ne l’était quand Christian Michel a écrit son article en 2002. Et les Juifs en Israël sont toujours plus en sécurité que les Juifs dans les pays aux alentours, enfin, ceux qui restent, car ils ont été massivement, et silencieusement expulsés de chez eux, réfugiés que personne ne compte…

4. L’argument historique

Un autre argument bien battu en brèche par CM: ce n’est pas parce qu’il y a eu un Etat d’Israël il y a 2000 ans qu’il doit automatiquement y en avoir un aujourd’hui, mais c’est une pièce au dossier quand il s’agit de légitimer une présence juive (donc un « droit à occuper ») le territoire israëlien.
Le dernier argument est du même acabit:

5. L’argument de la Terre Promise

Il faudrait accepter que le Droit soit issu de principes religieux pour accepter un tel argument. A rejeter d’un geste de la main, sans plus y penser: à ce compte là le Coran est plus récent, et il donne la Terre entière aux islamistes.

Christain Michel se demande alors pourquoi les Palestiniens n’ont pas obtenu gain de cause:

Arafat n’a pas compris que le conflit ne pouvait être résolu en sa faveur que si l’opinion publique mondiale lâchait Israël. Au concours du meilleur martyr, les Palestiniens avaient toutes les cartes devant un peuple juif devenu « sûr de lui et dominateur », selon le mot de De Gaulle. À chaque scandaleuse provocation israélienne (mépris des décisions de l’ONU; continuation des implantations dans les territoires occupés, même après les accords d’Oslo; marche de Sharon sur le Mont du Temple…), les Palestiniens pouvaient répondre par des encerclements pacifiques de colonies, des marches au flambeau sur Jérusalem, des manifestations de femmes et d’enfants devant les tanks de Tsahal et les caméras de CNN.

Première erreur: l’opinion publique mondiale est très largement en défaveur d’Israël, à commencer par le milliard de Musulmans, la bonne majorité des Européens, des Russes. Les autres n’en ont que faire de ces histoires moyen-orientales, et le gouvernement chinois s’intéresse plus au pétrole qu’aux histoires de conflits millénaires, et donc penche plus du côté arabe que juif. L’opinion publique mondiale ne peut donc pas « lâcher Israël » car cela fait des décennies qu’elle est contre Israël.
Seconde erreur: reprendre le mot de De Gaulle. On a fait un procès à Le Pen pour « Durafour crématoire », et le mot de De Gaulle mériterait bien quelques explications.
Troisième erreur: les provocations israëliennes. Lesquelles ? Celle d’exister, comme en 1948 ? Comme en 56 ? Comme en 67 ? Comme en 73 ? Ca en fait toute une série de guerres… Ok, Israël a démarré celles de 56 et 67. C’est vrai. C’est un fait. Mais il faut savoir reconnaître aussi que le fait qu’il n’y ait pas de guerre en cours ne signifie pas pour autant pas d’hostilités. Les attaques terroristes venant de Gaza avant 67 étaient quotidiennes et meurtrières et c’est pour s’en prémunir qu’Israël a déclenché la guerre ouverte. [voir sur le conflit de 67 le commentaire de Hunden]
L’accusation de provocation à l’encontre d’Ariel Sharon est risible: Arafat préparait la 2nde intifadah depuis un moment et n’attendait qu’un prétexte.

Alors, Israël n’a donc aucune légitimité mais les Palestiniens ont dilapidé la leur ? C’est la conclusion que tire Christian Michel:

Les Palestiniens ont préféré se donner le mauvais rôle. Avec un dossier juridique et moral en béton, ils ont perdu leur procès. Pendant longtemps, j’épousais leur cause. Je pense aujourd’hui qu’elle ne mérite plus d’être défendue. Ils perdront une terre que leurs dirigeants n’ont pas su leur garder.

Mais il pose depuis le début une mauvaise question: il n’y pas de droit à un peuple d’occuper une quelconque terre: il n’y a pas de droits collectifs et c’est la question même qui est à rejeter.
Les Juifs ont le droit de résider où ils ont acheté des terres et vivent en paix avec leurs voisins. Israël est en ce moment même une terre multi-religieuse, où se cotoient des musulmans, des juifs et des chrétiens. Ce n’est pas le cas dans les territoires sous contrôle de l’Autorité Palestinienne, où des Juifs il n’y en a pas, et où les Chrétiens sont en voie de disparition. Il est donc parfaitement possible, comme le démontre tous les jours Israël de cohabiter.
Et si les « provocations israëliennes » n’ont jamais rencontré de réponses pacifiques, c’est parce que les leaders palestiniens sont motivés par la haine. Et si ce n’était pas le cas, s’ils aimaient plus leurs enfants qu’ils ne haïssent les Juifs il n’y aurait pas de problème, il n’y en aurait jamais eu. La vraie question n’est donc pas celle du droit ou non d’un peuple à exclure un autre d’une terre, mais celle de la volonté de vivre en paix sur le même territoire, largement assez vaste pour tous. Quand les Palestiniens vont-ils abandonner leur culte de la mort et apprendre à vivre en paix avec leurs voisins pacifiques ?

Avant

J’ai lu ici et là des récits sur le thème « mon 11 septembre », où des bloggers racontent en quoi cela a changé leur vie, notamment pour ceux qui se sont mis à blogger à partir de ce jour. Je vais donc me laisser aller à mon tour… pour dire la même chose: avant le 11 septembre je considérais l’islamisme comme une nuisance plus que comme une menace réelle et immédiate, je considérais l’islamisation des sociétés européennes comme un danger mortel, mais plus sous la forme d’un poison lent…
Le 11 Septembre j’ai pris conscience que c’était bien pire que ce que je pouvais imaginer. Je me suis réveillé, tout simplement. En un sens je comprends ceux qui ne veulent pas savoir, ceux qui prétendent que tout cela n’existe pas, que Ben Laden est une invention de la CIA pour avoir du pétrole pas cher (c’est raté il semblerait), et même ceux qui disent que « c’est bien fait pour eux » en parlant des « Américains ». Oui je les comprends. Il est tellement plus facile de se réfugier dans le déni où il n’y a pas de méchants, dans un univers parallèle où les Américains sont les méchants, des méchants inoffensifs somme toute car ils nous « envahissent » à coup de films hollywoodiens et de hamburgers, donc des méchants qu’on peut haïr sans crainte, ce qui n’est pas vraiment le cas des islamistes.
Mais je pense que pour survivre il faut regarder la réalité en face. La réalité depuis le 11 Septembre, c’est qu’il existe partout sur Terre une grande coalition hétéroclite de fous furieux prêts à nous tuer tous, nous les infidèles. Et qu’il faut les combattre. Partout. Sur tous les fronts. L’un d’entre eux est le front médiatique. D’où LMAE.

Gaza « libre »: Hamasland

Trouvé dans Le Monde un article bien intéressant qui donne les clés du futur de Gaza, sous le titre « A Gaza, l’Autorité palestinienne et le Hamas se préparent aux défis de l’après-« libération ».

Le temps des graffitis de l’Intifada est-il révolu ? A la veille du démantèlement des colonies israéliennes de la bande de Gaza, l’Autorité palestinienne a lancé une opération de nettoyage des murs des villes de l’étroite bande de terre, surchargés de slogans et de dessins vengeurs.

Quelques graffitis… quid de la propagande anti-juive continue sur la télé de l’Autorité Palestinienne ? Quid des manuels scolaires ? Quid de colonies de vacances-camps d’entraînements pour le Hamas ? Tout cela n’est que du vent pour occidental naïf…

Pour s’informer des mots d’ordre de la nouvelle période qui s’ouvrira, en théorie, après le retrait de Tsahal, à la fin du mois de septembre, il faut lever la tête.

Les banderoles tendues en travers des rues parlent tout autant de « libération » que de « reconstruction » , avec, comme perspective politique, « Gaza d’abord, puis la Rive [occidentale du Jourdain, la Cisjordanie] et Jérusalem » , même si personne n’évoque, aujourd’hui à Gaza, toutes factions confondues, une éventuelle reprise des négociations avec Israël. Après cinq années de violences ininterrompues – ­ surtout au cours des deux dernières ­- , une page se tourne, non sans appréhension.

Ils effacent donc les graffitis pour les remplacer par des nouveaux. Qu’appréhendent-ils au fait ? Plus de violence ? Il ne tient qu’à eux de négocier… mais négocier quoi ? Il n’y a plus personne avec qui négocier.(et comme le souligne justement Harald, rien à négocier)

Au nom de l’unité du « peuple » célébrée par ces mêmes banderoles, il n’est pas question, officiellement, de désigner un vainqueur parmi les principaux partis palestiniens. Ghazi Hamad, un cadre du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), a pourtant son idée. « Gaza n’a pas été libéré par la négociation , explique ce rédacteur en chef d’un hebdomadaire islamiste, Al-Risala, mais bien par la pression militaire, les tirs de qassams [roquettes artisanales palestiniennes] et les attaques contre les colonies. La stratégie de la lutte armée que nous défendons a clairement montré sa supériorité. » L’opinion publique palestinienne est majoritairement acquise à cette idée, même si elle refuse, pour autant, que le Hamas s’arroge à lui seul les lauriers du retrait.

Le Hamas a déjà gagné les élections municipales en janvier (si je me souviens bien), avec les 2/3 des voix. Une victoire militaire aux yeux des électeurs se transforment en victoire électorale. Que peuvent attendre dans le futur les Israëliens sinon plus de Qassam ?

Une parade militaire organisée par le Hamas, le 12 août, dans le camp de réfugiés de Jabaliya, a été jugée sévèrement. Ghazi Hamad lui-même estime qu' »il ne s’agissait pas d’une bonne idée » . Pas question pour lui de se lancer aujourd’hui, dans les rues, dans une bataille de drapeaux. Le Fatah, son principal rival, qui constitue la colonne vertébrale de l’Autorité palestinienne, ne défile d’ailleurs que sous les couleurs palestiniennes, les seules admises par la population en cette période de liesse. Au cours d’une conférence de presse, le 13 août, Ismaïl Haniyyé, l’un des principaux dirigeants du Hamas, a pris soin d’associer les « martyrs » du Fatah, et même du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), à ceux de son mouvement, à commencer par le cheikh Ahmed Yassine, tué par un tir de missile israélien le 22 mars 2004, dans le nord de Gaza.

Ils célèbrent les terroristes (heureusement que le terme « martyr » est mis entre guillemets! bravo Le Monde). Ils font des défilés militaires. Mais il y a clairement une lutte de pouvoir entre le Fatah et le Hamas… et le Hamas tient la corde.

Alors que chacun anticipe un raidissement de la politique israélienne après le retrait, compte tenu d’échéances politiques intérieures, l’envergure nouvelle du Hamas, qui a incontestablement profité de la dernière Intifada, ne va-t-elle pas monter à la tête de ses dirigeants ? « Nous ne sommes pas l’Autorité, nous ne voulons pas gérer Gaza à sa place, mais nous voulons participer aux décisions, à commencer par ce que l’on va faire de ces territoires libérés. Pour le reste, des élections sont prévues en janvier, nous verrons le moment venu qui est le plus fort » , assure le rédacteur en chef d’Al-Risala .

En janvier, le Hamas prend le pouvoir, tel est le message. Espérons qu’Israël suive la seule logique possible: riposter, coup pour coup, et même plus. Avoir des radars qui calculent d’où partent les roquettes ou obus de mortiers connectés à des batteries d’artillerie (du 155mm, 50m de zone mortelle par obus) par exemple… bien sûr, pas d’intervention humaine: réponse automatique. Mieux encore: des drones armés. Votre jardin a servi à lancer une roquette ? Dommage, il faut reconstruire votre maison!

De son côté, l’Autorité tente d’occuper le terrain. Le vice-premier ministre palestinien, Nabil Chaath, a annoncé, samedi, de premiers éléments concrets : la construction d’une cité financée par les Emirats arabes unis à la place de la colonie de Morag, au sud, et l’utilisation de celle de Netzarim, au centre, pour le projet de port en eau profonde. L’administration chargée du retrait, sur laquelle l’ambitieux ministre Mohammed Dahlan a jeté son dévolu, a édité à l’intention des visiteurs une plaquette luxueuse où il est question de redécouvrir le « joyau » de Gaza.

Port en eau profonde ? De quoi importer tranquillement des armes, des munitions… ou de faire de l’export de fruits et légumes. Quel est le plus probable avec le Hamas au pouvoir ? De toute façon étant donné l’épisode du « Karin A » (bateau chargé d’armes pour l’Autorité Palestinienne), nul doute que quelle que soit la faction les armes arriveront par cargaisons entières…

L’Autorité a cependant fort à faire, compte tenu d’une image durablement dégradée. Les mises en garde du Hamas quant à une éventuelle gabegie dans l’utilisation des fonds promis par les pays donateurs trouvent un écho dans la population. Eyad Sarraj, un psychiatre responsable d’un programme de suivi d’enfants traumatisés par les violences de ces dernières années, se montre très sévère. « L’inefficacité de l’Autorité nous a presque conduits à penser que nous ne sommes, au fond, bons à rien, que nous avons besoin de quelqu’un pour nous diriger. » Si le président de l’Autorité, Mahmoud Abbas, trouve grâce à ses yeux, du fait de son « courage » et de la « clarté de ses choix », le Fatah, son parti, ne mérite, selon le médecin, que des sarcasmes.

L’Autorité Palestinienne… complètement discréditée. La corruption, les détournements de fonds, l’incompétence générale à diriger ne serait-ce que quelques villes, ont miné son « Autorité ». Le Hamas ne fera peut-être pas mieux, mais avec sa branche « sociale » il aura au moins une sympathie qui fait totalement défaut aux rapaces de l’Autorité.

« C’est un cas désespéré. C’est dur à dire pour un laïque comme moi, mais le Hamas a changé, même si j’aurai toujours un désaccord fondamental avec lui, assure-t-il. Il se comportait bien plus mal au début des années 1990. Ses dirigeants ont appris de leurs erreurs, à commencer par leur intransigeance. Jusqu’à présent, je n’ai noté, à Gaza, qu’un seul incident grave dans lequel le Hamas a franchi les limites. Mais, avec le Fatah, c’est en permanence. Si on parle de l’insécurité et du problème des armes, c’est vers le Fatah qu’il faut se tourner. »

Il est vrai que les règlements de comptes et les enlèvements de ressortissants étrangers survenus ces derniers mois renvoient toujours aux groupuscules issus de ce mouvement. Les tentatives, avérées ou non, du chef théorique du Fatah, Farouk Kaddoumi, de constituer une milice supplémentaire ont encore ajouté au discrédit, d’autant que le chef du bureau politique de l’OLP, hostile en 1994 aux accords d’Oslo, se trouve toujours en exil à Tunis.

« Le Fatah n’a pas dit son dernier mot, modère un intellectuel palestinien proche de M. Dahlan. Plus le Hamas deviendra fort, jusqu’à défier physiquement l’Autorité, comme cela a été le cas en juillet [lors d’échauffourées] et plus le Fatah resserrera ses rangs. Mais il n’a plus toutes les cartes en main. Il faudrait maintenant qu’il puisse convaincre les Palestiniens que la négociation avec Israël, qui reste son credo politique, est rentable. Comme rien n’a été réglé des questions telles que l’avenir du port, de l’aéroport, d’un lien terrestre avec la Cisjordanie, les opportunités ne manquent pourtant pas. »

Echauffourées = fusillades, je précise pour ceux qui ne suivent pas l’actualité de la guerre civile palestinienne. Le Fatah n’a pas pour mot d’ordre les négociations avec Israël, c’est absurde: les brigades des martyrs d’Al Aqsa en font partie, et se font exploser dans les centres commerciaux…
D’autre part, si on parle d’insécurité, ce n’est pas vers Israël qu’il faut se tourner… cruel aveu de la réalité palestinienne: leur plus gros problème c’est d’avoir bâti une « nation » sur le terrorisme, par les armes, dans la haine. Résultat: ils ne sont absolument pas préparés à vivre paisiblement. Ils ne comprennent même pas le concept probablement… Il va leur falloir apprendre seuls. Et sous le feu d’Israël.