Inavouable

D’après Le Monde, le procès des terroristes (présumés) islamistes ayant fomenté les attentats du 11 mars 2004 se déroule mal pour l’accusation:

Lors de la première audience, le 15 février, un accusé a rejeté le recours à la violence. Et depuis, tous nient, adoptant des lignes de défense similaire. Ainsi mardi 20 février, deux proches présumés du noyau dur du commando se sont défendus « avec intelligence, aplomb, à-propos et sérénité (…) et faute de nouveaux témoins à charge ou de nouvelles preuves implacables, le procureur aura bien du mal à obtenir leur condamnation », s’inquiète le quotidien espagnol El Pais.

Il y a bien sûr des éléments à charge:

Almallah Dabas […] prétend que Serhan Ben Abdelmajid Fakhet et Rifaat Anouar, deux membres du commando qui se sont suicidés, ne cessaient de lui emprunter son téléphone, prétextant que les leurs n’avaient pas de crédit.

Fouad El Morabit […] connaissait la plupart des suicidés et a reconnu avoir hébergé Rifaat Anouar la nuit précédant l’attentat, [il] nie toute implication. Aucune trace ADN de cet ancien étudiant en aéronautique et en électronique n’a été trouvé dans les trains qui ont explosé.

Rabei Ousmane Sayed Ahmed, alias « Mohammed l’Egyptien », a ainsi juré n’avoir « aucune relation » avec les attentats, alors qu’il se targuait d’avoir conçu « toute l’idée de l’opération de Madrid », dans une conversation interceptée par les services secrets italiens versée au dossier d’accusation. Un accusé est allé dans son sens mardi en le décrivant comme « fabulateur et vantard ».

Le procès n’est pas fini, mais est-ce là une nouvelle ligne de défense pour des accusés de terrorisme ? « Oui je les connaissais, oui je lui ai prêté de l’argent, mon téléphone, ma voiture, mon lit mais je ne savais pas que…« .
Le terrorisme devient inavouable, et faute de preuves irréfutables comme l’ADN, aucun moyen de prouver la culpabilité des terroristes ? Si le procès se termine sans condamnations ou avec de légères peines, que les « rendition flights » sont interdits et leurs auteurs poursuivis, que les écoutes sont condamnées, que reste-t-il aux sociétés occidentales pour se défendre ?
A force de traiter les problèmes de terrorisme comme des problèmes judiciaires à résoudre par des méthodes policières, le risque augmente qu’ils soient un jour considérés comme problème militaire, à résoudre comme tel. On tire d’abord, on juge après. Qui veut en arriver là ?

Des fusils à 20.000 $

Saisie de fusils Steyr à Bagdad:

In a series of raids across Baghdad, U.S. and Iraqi forces seized more than 100 Austrian-manufactured sniper rifles in a 24-hour period Feb. 12-13.
[…]
In 2005, the National Iranian Police Organization placed an order for 800 Steyr HS.50s worth more than $15.5 million (nearly $20,000 per rifle). Ostensibly, the rifles were intended for use in interdicting drug smugglers. The U.S. and U.K. governments both protested the shipment in 2006, fearing the rifles would fall into the hands of Iraqi militias. A month and a half after the initial shipment, the first U.S. soldier was killed with one of these Steyr rifles.

Ces fusils valent 20.000$ à l’unité, ce ne sont pas des kalashnikovs usagées ou des rebus de l’armée autrichienne. Ce sont des armes neuves, récentes, extrêmement précises. Et toutes identifiées de manière unique. Vous vous doutez qu’à 20.000 dollars pièce, on a pas envie de les égarer ces fusils. Et pourtant, ces fusils sitôt achetés ont traversé la frontière iranienne pour se retrouver en Iraq. Vous voudriez me faire croire que c’est de la contrebande ? Qu’ils ont été volés et revendus ? Que c’était une erreur de la poste ? Que c’était des « éléments incontrôlés » de l’armée iranienne qui montent leurs propres opérations en Iraq ?
L’Iran mène sa guerre en Iraq, sa guerre contre les Sunnites, contre les Shiites, contre les Etats-Unis.

Nouvelles responsabilités

Comme vous avez pu le constater, je suis aux abonnés absents ces derniers temps… j’ai de nouvelles et importantes responsabilités, auxquelles je dois sacrifier la majeure partie de mon temps. Je vais donc avoir du mal à mettre à jour LMAE pendant longtemps, même si j’aimerais pouvoir le faire…

A bientôt

Obsession

Je reviens sur l’interview du rédac-chef d’Al Jazeera, pour répondre à certaines de ses interrogations et affirmations:

It’s not only the lack of democracy in the region that makes me worried. I don’t understand why we don’t develop as quickly and dynamically as the rest of the world. We have to face the challenge and say: enough is enough! When a President can stay in power for 25 years, like in Egypt, and he is not in a position to implement reforms, we have a problem. Either the man has to change or he has to be replaced. But the society is not dynamic enough to bring about such a change in a peaceful and constructive fashion.

Les sociétés arabes sont moins ouvertes que les autres parce qu’elles ne sont pas démocratiques, ni même prêtes pour l’être. A cet égard les résultats des élections de 2005 en Egypte sont édifiants: on y voit à la fois l’absence de démocratie avec Moubarak « réélu » avec 88% des suffrages, et les Frères Musulmans gagner 20% des sièges. (Remarquez la similitude avec les résultats de 2002 en France d’ailleurs)
C’est pour cela qu’aucun changement ne peut y avoir lieu sans heurts, sans effusion de sang, sans coup d’Etat, sans guerre. C’est pour cela que s’y maintiennent au pouvoir des dictateurs plus ou moins répressifs, des régimes plus ou moins tyranniques… Et puisque le seul « espoir » des populations réside dans les islamistes, on a le droit d’être pessimistes sur les possibilités d’évolution de ces pays. Le problème est profond.

In many Arab states, the middle class is disappearing. The rich get richer and the poor get still poorer.

Il n’y a plus de « classes moyennes » dans les pays arabes parce que ces pays ne permettent pas à cette « classe moyenne » d’émerger. Pour cela il faudrait plus de liberté d’entreprendre: si les gens ne peuvent pas investir sans devoir graisser la patte de tel ou tel fonctionnaire, sans avoir à se coucher devant l’administration X ou Y, et si lorsqu’ils font tout dans les règles ils sont toujours à la merci d’un fonctionnaire avide… Dans ces conditions le développement économique ne peut avoir lieu et aucune classe moyenne ne peut voir le jour. Reste les riches et puissants, proches du pouvoir évidemment, et les pauvres, toujours plus nombreux car il n’existe que peu de possibilités d’ascension au sein du pays. Résultat les plus brillants s’expatrient, les autres rejoignent la classe dirigeante.

Look at the schools in Jordan, Egypt or Morocco: You have up to 70 youngsters crammed together in a single classroom. How can a teacher do his job in such circumstances? The public hospitals are also in a hopeless condition. These are just examples. They show how hopeless the situation is for us in the Middle East.

Pourquoi les dirigeants investiraient dans la population plutôt que dans des palais, des Mercedes, des putes de luxe et des armes ? Pour contrôler une population, mieux vaut qu’elle soit crédule, manipulable à souhait, pauvre, vulnérable, et impressionnable. Evidemment les populations cherchent à fuir, et on voit bien l’attrait de l’Europe sur les maghrébins…

The Israeli-Palestinian conflict is one of the most important reasons why these crises and problems continue to simmer. The day when Israel was founded created the basis for our problems. The West should finally come to understand this. Everything would be much calmer if the Palestinians were given their rights.

Au lieu de se pencher sur les raisons profondes de l’échec du monde arabe, il est tellement plus simple de tout mettre sur le dos d’Israël. Je veux bien croire que l’obsession des arabes envers Israël aveugle les plus faibles, les moins éduqués, mais là on parle d’une personne faisant partie de l’élite. Alors, Ahmed Sheikh, victime de la maladie anti-juive ou bien pièce de l’édifice bâti par les régimes arabes pour maintenir la « rue arabe » dans l’ignorance ?

La faute à qui ?

Interview ahurissante de l’éditeur en chef d’Al Jazeera. A lire en entier, c’est proprement hallucinant:

At whom are you angry?
It’s not only the lack of democracy in the region that makes me worried. I don’t understand why we don’t develop as quickly and dynamically as the rest of the world. We have to face the challenge and say: enough is enough! When a President can stay in power for 25 years, like in Egypt, and he is not in a position to implement reforms, we have a problem. Either the man has to change or he has to be replaced. But the society is not dynamic enough to bring about such a change in a peaceful and constructive fashion.

Why not?
In many Arab states, the middle class is disappearing. The rich get richer and the poor get still poorer. Look at the schools in Jordan, Egypt or Morocco: You have up to 70 youngsters crammed together in a single classroom. How can a teacher do his job in such circumstances? The public hospitals are also in a hopeless condition. These are just examples. They show how hopeless the situation is for us in the Middle East.

Who is responsible for the situation?
The Israeli-Palestinian conflict is one of the most important reasons why these crises and problems continue to simmer. The day when Israel was founded created the basis for our problems. The West should finally come to understand this. Everything would be much calmer if the Palestinians were given their rights.

Do you mean to say that if Israel did not exist, there would suddenly be democracy in Egypt, that the schools in Morocco would be better, that the public clinics in Jordan would function better?
I think so.

Le rédac’ chef d’Al Jazeera pense qu’Israël est la source de tous les problèmes du monde arabe. Si les écoles du Maroc ne dispensent pas un enseignement de qualité, c’est la faute à Israël.

Lider Maximo

Deux évènements entrent en collision: l’accident vasculaire de Pinochet, l’anniversaire de Castro. Le traitement médiatique n’est pas tout à fait le même pour ces deux personnages.

Voici l’article sur Pinochet (tf1.fr):

Le dernier bilan de santé d’Augusto Pinochet, hospitalisé depuis dimanche à la suite d’un infarctus, et souffrant par ailleurs d’un oedème pulmonaire, a été communiqué mardi en début d’après-midi (heure française) par un porte-parole de l’hôpital militaire de Santiago où il est soigné. L’ancien dictateur est dans un état « favorable » et « l’étape critique est passée », selon l’équipe médicale.

[…]

Le général Pinochet a dirigé le Chili pendant 17 ans après s’être emparé du pouvoir par un coup d’Etat sanglant le 11 septembre 1973. Très diminué, l’ancien dirigeant a fêté discrètement ses 91 ans la semaine dernière. Il a été assigné à résidence deux jours plus tard par la justice dans le cadre de l’affaire de la « Caravane de la mort », nom d’un escadron qui a sillonné le Chili après le putsch de 1973 pour exécuter des opposants. Les organisations de défense des droits de l’Homme estiment que plus de 3000 personnes sont mortes ou ont disparu durant les 17 années de la dictature. Rattrapé plusieurs fois par la justice, interrogé à diverses reprises, Pinochet a toujours échappé à un procès ou à l’emprisonnement.

TF1 précise bien que Pinochet est un ex-dictateur, et rappelle les faits reprochés: 3.000 exécutions/disparitions en 17 ans de régime.

Et en comparaison l’article sur Castro, toujours via tf1.fr:

[…]
L’absence du célèbre dirigeant cubain, dernier survivant de la Guerre froide, à la tête de l’unique régime communiste restant du monde occidental, relance les incertitudes suscitées par son état de santé, décrété « secret d’Etat ». Depuis sa dernière apparition, le chef de l’Etat a reçu plusieurs visiteurs à son chevet, se manifestant à l’extérieur par des messages lus par d’autres, mais il n’a été montré qu’en photo et sur des vidéos, la dernière remontant au 28 octobre.

Vendredi, de nombreuses personnalités ont participé à des cérémonies pour les 80 ans du Lider Maximo. A la tribune, derrière Raul Castro, Gérard Depardieu et Gabriel Garcia Marquez étaient venus en amis. Le frère cadet de Fidel Castro a présidé un gala sans dire un mot de l’absence, de son frère aîné, à la différence du vice-président cubain, Carlos Lage, qui a juré que « Fidel se rétablit » et sera bientôt de retour. « A Cuba, il n’y aura pas de succession, il y aura continuité. Un autre Fidel est impossible, personne de l’imitera », a-t-il lancé devant 5.000 invités cubains et étrangers.

Convalescent depuis plus de quatre mois, le président cubain n’est plus apparu en public depuis le 26 juillet, veille d’une grave intervention chirurgicale réalisée en urgence, après une hémorragie intestinale. Fidel Castro avait demandé le jour de ses 80 ans, le 13 août, que les célébrations soient reportées à cette date hautement symbolique du 2 décembre, 50è anniversaire de son retour d’exil du Mexique.

Castro n’est pas un dictateur, c’est un « célèbre dirigeant », un « président ». Aucun rappel des dizaines de milliers d’opposants toujours emprisonnés, des milliers de personnes exécutées aucun rappel des balseros qui tentent de fuir tous les jours l’île-prison, des conditions de vie déplorables de Cuba (pires qu’avant le communisme), rien de rien. Il faut aussi noter que Pinochet est un ex-dictateur, alors que Castro l’est toujours.

Pourquoi Castro est « sympa » au point que Depardieu soit présent à son anniversaire ? Pourquoi passer sous silence tous les crimes du communisme cubain, sous la houlette de Castro ? J’ai pu le constater sur toutes les chaines de télé et médias que j’ai consultés: à chaque fois qu’il est question de Pinochet, rappel des exécutions, du coup d’Etat, etc. Quand on parle de Castro c’est exotisme et guérilla guevaresque! J’ai même entendu un reportage sur France2 où on l’appelait « Lider Maximo ». Et Caucescu « génie des Carpates » ? Et Staline « petit père des peuples » ? Et Mao « phare de l’Humanité » ? Reprendre les termes mêmes de la propagande mégalomaniaque de Castro voilà bien du lèche-botte médiatique abject!

Alors pourquoi un traitement médiatique si différent pour ces deux personnages ? La seule réponse c’est qu’il y a de bons dictateurs et de mauvais. Evidemment, Pinochet s’étant opposé à la prise de pouvoir d’un socialiste (Allende), il ne peut faire partie que de la seconde catégorie. Peu importe qu’il ait laissé un Chili libre, démocratique et prospère. Il n’est pas de gauche, donc c’est un mauvais dictateur. Castro ? De gauche, bon dictateur. C’est aussi simple.

Ca mérite bien une médaille

Dec. 1 (Bloomberg) — A « significant quantity » of radioactive material was found in an Italian associate of Alexander Litvinenko, the former Russian spy who died after being poisoned with the same substance.

The amount of polonium 210 found is of immediate concern as a risk to the man’s health, rather than a lower dose that may pose a latent cancer risk, a spokesman for the U.K. Health Protection Agency said today. Italy’s government said the man is Mario Scaramella, an academic.

Scaramella met with Litvinenko Nov. 1, the day the former spy first reported feeling ill. The widening investigation into his death on Nov. 23 led to polonium 210 being found in at least 12 buildings, and five airliners have been examined. In a message just before his death, Litvinenko wrote that he was poisoned because of his criticism of President Vladimir Putin’s government, an allegation denied by the Russian leader.
[…]

Pathologists today were autopsying Litvinenko’s body to establish how the radioactive isotope entered his body. Results won’t be made public until a coroner’s inquest resumes, according to Camden Council, the London municipality where the coroner’s court is sited. No date was given.

In a separate case, Irish police are investigating the illness of former Russian Prime Minister Yegor Gaidar, who has also criticized Putin and who became sick when visiting Ireland last month.

Gaidar Illness

Russian doctors treating Gaidar believe he was poisoned, the Associated Press said yesterday, while Anatoly Chubais, Gaidar’s deputy in 1992, two days ago told reporters the former leader was suffering from an « unnatural » illness.

Ireland’s Radiological Protection Institute is testing a university visited by Gaidar and the hospital that treated him before he returned to Moscow, RTE News reported.

« We have a problem with Russia, » European Commission President Jose Barroso told the German parliament’s European Affairs committee yesterday in Berlin. « In fact we have several problems. Too many people have been killed and we don’t know who killed them. »

[…]
Scientists at the U.K.’s Atomic Weapons Establishment in Aldermaston, west of London, have traced the polonium 210 found in London to a nuclear power plant in Russia, the capital’s Evening Standard newspaper reported today. Officials at the establishment didn’t return calls.

(source: Bloomberg.com)

Ajoutez à cela la nationalisation brutale de tout le secteur énergétique, le contrôle total sur les médias (pensez « Anna Politkovskaïa »), la répression plus que féroce en Tchétchénie, les menaces de guerre avec la Géorgie voisine, le chantage au gaz contre l’Ukraine et la Biélorussie (et les pays Baltes et in fine l’Europe entière), les ventes d’armes à l’Iran, la dette de la Syrie effacée l’an dernier…

Bref, Poutine est un grand démocrate. Il mérite bien une médaille:

En septembre dernier, à l’occasion de la venue de Vladimir Poutine à Paris, Jacques Chirac l’a élevé au rang de Grand Croix de la Légion d’honneur. Cela s’est passé dans les salons de l’Elysée.

Chirac décore Poutine

Sortir de l’irak

Sortir de l’Irak, tel était l’édito du Monde du 11 novembre. Un concentré des belles idées européennes…

Quelle sera cette « nouvelle perspective » que le président Bush a promise à propos de l’Irak, après la « raclée » – c’est son expression – enregistrée par son Parti républicain aux élections de mi-mandat ?

La question est posée à Washington sans que personne ne soit encore en mesure d’apporter une réponse. Une seule chose est sûre : tout le monde semble aujourd’hui favorable à un changement de politique. George W. Bush a compris qu’il lui fallait trouver les moyens de sortir de l’impasse s’il voulait sauver sa présidence.

Stupide Dubya qui n’avait pas compris jusque là l’impasse iraqienne, alors que les médias l’annonçaient dès la 2nde semaine de conflit, en avril 2003! Et depuis les mêmes médias n’ont eu de cesse de présenter l’Iraq comme étant une annexe de l’enfer, avec un peu de pétrole en plus. Quid des réussites passées sous silence ? Quid de la réalité militaire ? Quid de la comparaison avec, par exemple, ce qui s’est passé il y a à peine 10 ans en Bosnie, en Croatie (centaines de milliers de morts, centaines de milliers de personnes déplacées/déportées) ? Ou de ce qui se passe au Darfour ou au Congo (centaines de milliers de morts, et même millions au Congo) ? Quid des pertes US somme toutes ridicules au regard des conflits du siècle passé (et même… au regard du 11 Septembre!) ?
En focalisant toute l’attention sur un seul conflit, en occultant complètement tous les indicateurs permettant de relativiser l’importance, l’intensité du conflit, les médias dramatisent à l’excès, donnent tous les jours des victoires à ceux qu’ils appellent « insurgés », « rebelles », « résistants » au lieu de terroristes, barbares, bouchers, assassins.

Les républicains ne veulent pas aborder l’élection présidentielle de 2008 avec plus de cent mille soldats américains impliqués dans une guerre civile.

Guerre civile ? Ou minorités terroristes contre un gouvernement élu démocratiquement ? Il est certain que les Shiites ont une revanche à prendre, d’autant qu’ils sont encore les victimes des terroristes sunnites, mais si on veut voir une réelle guerre civile, il suffit pour cela de quitter totalement l’Iraq. Ce jour là on découvrira ce qu’est une réelle guerre civile. Bagdad, majorité sunnite, vidée de 60% de ses habitants par l’armée à majorité shiite ? Les villes sunnites systématiquement bombardées et leurs habitants réduits à l’exil ? Des centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés fuyant vers la Syrie, la Jordanie, l’Iran ?
Mais les médias eux, en sont certains: c’est une guerre civile car ils veulent que c’en soit une. Il suffit de leur proclamer que c’en est une pour en faire une. C’est la pédagogie de la répétition.

Les démocrates, qui ont gagné la majorité au Sénat et à la Chambre, seraient encore renforcés pour les prochaines échéances s’ils contribuaient à sortir leur pays du bourbier irakien.

Si on ne fait pas un article sur l’Iraq sans écrire « bourbier »… Il doit y avoir une règle dans les rédactions…
Quant aux Démocrates US, comme je l’ai écrit dans un autre article ils peuvent parfaitement être renforcés électoralement par un retrait d’Iraq. L’Iran et la Syrie, sachant qu’ils pourront dépecer l’Iraq tranquillement se tiendront bien sages, donneront des gages de gentillesse qu’ils s’empresseront de piétiner si un président démocrate est élu en 2008. On sait ce que valent les promesses des dirigeants occidentaux, alors celles des dictateurs moyen-orientaux…

Personne, toutefois, ne veut être accusé d’accepter une retraite qui serait, pour les Etats-Unis et pour leurs alliés, à la fois humiliante et dangereuse.

Eclair de lucidité au Monde: la retraite serait humiliante et dangereuse. Mais alors pourquoi ne pas y rester ?

Ni M. Bush ni ses adversaires démocrates n’ont de solution. Ils espèrent le salut du Groupe d’études sur l’Irak. Le président n’attendra pas la remise du rapport de cette commission bipartite, prévue à la fin de l’année, pour avoir un avant-goût de ses recommandations.

Commission dite « Baker », qui prône un « dialogue » avec l’Iran et la Syrie, les deux financiers, logisticiens et idéologues des terroristes en Iraq. Les deux principaux ennemis des Etats-Unis au Moyen Orient et de leurs « alliés ».

Les deux vieux routiers de la politique étrangère qui président la commission – le républicain James Baker et le démocrate Lee Hamilton – sont connus pour ne pas sombrer dans les considérations idéologiques.

C’est-à-dire qu’ils sont « réalistes », comme on l’était au « bon vieux temps » de la guerre froide, où l’on disait d’un dictateur « c’est peut-être un salaud, mais c’est mon salaud ».
Si la cause du désastre économique et culturel du monde islamique en général est lié au manque de libertés dans ces pays, ce n’est pas avec Baker que ça changera. Les Egyptiens prendront encore 20 ans de Moubarak, les Syriens 20 ans d’El Assad, et les Iraniens sont condamnés à l’éternité au régime des mollahs.
Et dans 20 ans on aura les mêmes problèmes qu’aujourd’hui: des dirigeants tarés et/ou corrompus jusqu’à l’os, des pays sous développés culturellement et économiquement, des populations très jeunes et désoeuvrées, le tout avec des armes nucléaires.

Leurs conclusions devraient s’articuler autour de trois idées : maintenir autant que faire se peut l’intégrité d’un Irak fédéral afin de ne pas abandonner le pays aux rivalités ethniques et aux convoitises de ses voisins ; opérer une diminution progressive des forces américaines en plaçant le gouvernement irakien devant ses responsabilités ; entamer des conversations avec les pays limitrophes de l’Irak qui sont à un titre ou à un autre impliqués dans le conflit.

Demander poliment aux voisins de ne pas mettre en pièces le pays alors qu’ils ont déjà commencé à semer les graines de la guerre civile, voilà l’essentiel du plan Baker. Et vous pensez que les Iraniens vont faire quoi ? Rire ? Signer avec un grand sourire ?

Ce dernier point suppose que Washington accepte de parler avec l’Iran et la Syrie. George Bush s’y est jusqu’à maintenant refusé, car il les considère comme deux Etats « voyous ».

C’est GW Bush qui les considère comme des Etats voyous. Personne en France n’aurait l’idée d’appeler ainsi un Etat qui achète des Airbus, vend du gaz à Total, et importe des Peugeot! En plus avec le programme nucléaire iranien la Cogema va peut-être pouvoir vendre du combustible, qui sera ensuite retraité à la Hague!
Quid de l’appui financier et logistique au Hamas et au Hezbollah ? Etat voyou ? Pffft une idée aussi risible ne peut que germer dans la tête de Stupid Bush…

Ces éventuelles négociations ne se limiteraient pas à la question irakienne, qui ne saurait trouver de solution que dans un contexte régional, englobant le conflit israélo-palestinien et le différend sur le nucléaire iranien.

L’édito du Monde pourrait s’arrêter là: tous les problèmes du Moyen Orient peuvent être ramenés au « conflit israëlo-palestinien » pour le journaliste de base. Les problèmes en Iraq ? Facile, il suffit de régler le « conflit israëlo-palestinien », où des islamistes assoifés de sang (Hamas, Fatah) cherchent à annihiler une population heureusement bien défendue (donc forcément coupable!).
Ceci dit, on imagine un peu les négociations futures sur l’Iraq: « laissez-nous évacuer nos soldats et on fera pression sur Israël pour qu’ils lâchent Jerusalem, et soyez gentils arrêtez votre programme nucléaire ». Et si l’Iran décide de ne pas respecter sa parole ?

Mais l’édito continue:

Il ne s’agirait donc pas d’une simple inflexion de la politique irakienne de la Maison Blanche, mais d’un véritable changement de stratégie, même si l’objectif proclamé reste le même : la guerre contre la terreur. Le président est connu pour avoir des convictions. En se séparant de Donald Rumsfeld, il a montré qu’il avait une grande flexibilité tactique. Il a maintenant l’occasion de se plier au réalisme auquel l’invitent les électeurs.

Réalisme = s’avouer vaincu, abandonner l’Iraq à l’Iran, laisser l’Iran avoir l’arme atomique. Le réalisme nous a mené au 11 Septembre. Le réalisme nous mènera à l’heure du terrorisme tellement massif que le bilan du 11 Septembre nous semblera dérisoire.

Les médias n’en ont cure, mais en donnant la victoire aux terroristes et à l’Iran, ils ont probablement gaché la dernière chance de paix réelle pour des années. Quand l’Iran aura ses 50.000 centrifugeuses, 100 ou 200 bombes chaque année pourront être produites dans les usines iraniennes. Combien de villes européennes et américaines seront bombardées avant une riposte ? Oh, bien sûr, Israël sera déjà rayé de la carte, mais ça, on s’en fout, n’est-ce pas ?

Cut and run

Democrats will press President George W. Bush’s administration to tell the Iraqi government that U.S. presence was “not open-ended, and that, as a matter of fact, we need to begin a phased redeployment of forces from Iraq in four to six months,” Levin said on ABC’s “This Week” program.

via LGF

Tous les Démocrates sont sur cette longueur d’onde: on plie bagage. L’Iraq sera perdu à Washington. Comme au Viêtnam, des centaines de milliers de personnes vont perdre la vie à cause de cette décision désastreuse, si ce n’est des millions.

Score one for Iran

With the scandalous defeat of America’s policies in Iraq, Palestine, Lebanon and Afghanistan, America’s threats are empty threats on an international scale.

lu sur althouse.
A lire sur le même sujet : iraqpundit.