Quand le Pape prononce ces mots:
tout le monde comprend leur signification spirituelle. Si un imam disait:
N’ayez pas peur de donner votre à Allah
comment le comprendriez-vous ?
Quand le Pape prononce ces mots:
tout le monde comprend leur signification spirituelle. Si un imam disait:
N’ayez pas peur de donner votre à Allah
comment le comprendriez-vous ?
153 personnes sont mortes à Madrid dans un crash. Vous êtes déjà au courant, vous avez vu les images terribles, vous vous mettez bien sûr à la place des familles ou des victimes. Vous partagez la peine des uns, et vous appréhendez quelque peu votre prochain vol. Mais vous ne demandez pas l’arrêt immédiat des vols, l’interdiction du transport aérien. Pas plus que les familles des victimes d’ailleurs. Elles demandent justice, plus de sécurité pour que le même accident ne se reproduise pas, elles demandent réparation éventuellement.
Et pourtant, quand 10 soldats français meurent en faisant leur devoir, 10 volontaires au courant des dangers de leur métier, 55% des français souhaiteraient un retrait des troupes françaises d’Afghanistan.
Bravo, avec ce sondage vous mettez une cible sur la tête de chaque soldat français en Afghanistan. Les talibans n’attendent que ça. Ils se font mettre en pièce par dizaines chaque semaine, et oui, infligent aussi des pertes aux troupes occidentales. Leurs seules victoires réelles sont dans nos médias. J’ai déjà tiré un trait sur la France et ses dirigeants ineptes, et pourtant l’analyse d’Hervé Morin est exacte:
Dans Le Figaro, Hervé Morin souligne pour sa part que l’impact dans l’opinion des images de soldats tués est précisément le but des insurgés. « Les talibans savent qu’ils ne peuvent pas gagner cette guerre, ils subissent des pertes et doivent reculer face aux alliés dans certaines vallées qu’ils contrôlaient. Ils utilisent donc des moyens dont ils savent qu’ils déstabilisent les démocraties européennes. Leur but est de faire douter les populations européennes de la justesse de l’engagement international en Afghanistan. En frappant de la sorte ils cherchent à affaiblir les convictions des populations et à provoquer un retrait des forces de certains pays qui lui-même, par un effet domino, mènerait à l’effondrement des efforts consentis depuis 2001 à la demande de l’Onu« .
Ceci étant, Nicolas Sarkozy n’aurait-il pas se taire pour une fois, devant les cercueils des morts au combat, au lieu de parler de son immense solitude de chef d’Etat ? Au moins sa fermeté garantit qu’ils ne seront pas morts pour rien.
Bravo aux hommes du 1er REP et du 8ème RPIMA.
Ca fait long, 3000 années de prison. Pas en Espagne:
Ignacio de Juana Chaos, l’un des activistes les plus sanguinaires de l’histoire de l’ETA, a été libéré samedi après avoir passé un peu plus de 20 ans en prison pour 25 assassinats, suscitant l’indignation des victimes de l’organisation indépendantiste basque armée.
De Juana Chaos, est sorti vers 07H20 (05H20 GMT) de la prison d’Aranjuez, près de Madrid, à pied et accompagné par deux avocats et son épouse, Irati Aranzabal, avant de monter dans une voiture noire.
Sa libération a eu lieu, par un hasard de calendrier, 40 ans après le premier assassinat planifié de l’ETA, qui avait tué par balles un policier franquiste le 2 août 1968.
L’atmosphère entourant sa libération a été tendue, les associations de victimes du terrorisme la qualifiant « d’insulte à la justice et d’affront aux victimes de l’ETA » et déplorant de voir de Juana Chaos sortir de prison sans qu’il n’ait même effectué un an de prison pour chaque victime qui lui est attribuée.
De Juana Chaos, qui n’a jamais exprimé le moindre repentir, avait été condamné à 3.000 ans de prison (peines cumulées) pour 25 assassinats. Il a passé un peu plus de 20 ans en réclusion, dix de moins que le maximum effectif prévu par la loi espagnole, grâce à des remises de peines.
« Je ne peux avoir qu’une opinion: il faut respecter la loi », mais « cet individu suscite chez tous les citoyens et, bien sûr, chez le chef du gouvernement, une sensation parfaitement compréhensible de mépris », a déclaré vendredi soir le chef de l’exécutif, José Luis Rodriguez Zapatero.
A Madrid, l’Association des victimes du terrorisme (AVT), proche de la droite, a manifesté samedi contre cette libération et rendu hommage aux victimes de l’ETA en déposant 25 bouquets de fleurs sur la place où avaient été tués 12 gardes civiles en 1986, dans un attentat à la voiture piégée auquel avait participé de Juana Chaos.
Une autre manifestation a été organisée à Saint-Sébastien (nord), à l’initiative du Comité de victimes du terrorisme du Pays Basque (Covite).
Ces derniers jours, les médias espagnols ont soulevé une autre polémique, soulignant que le futur domicile de l’ex-activiste, à Saint-Sébastien, est situé à proximité de logements de plusieurs victimes de l’ETA.
De Juana Chaos a beaucoup fait parler de lui en observant deux grèves de la faim, en 2006 et 2007, pour protester contre une condamnation supplémentaire à trois ans de prison -pour avoir écrit des articles au ton virulent dans le journal indépendantiste Gara-, alors qu’il allait être libéré.
En mars 2007, après plusieurs mois de jeûne, le gouvernement socialiste lui avait accordé un régime de semi-liberté par crainte que son possible décès en prison n’en fasse un « martyr » des indépendantistes basques, une décision alors fortement critiquée par la droite.
Après trois mois d’hospitalisation à Saint-Sébastien, il avait réintégré la prison le 6 juin 2007, quelques heures après l’annonce par l’ETA de la fin officielle de son cessez-le-feu de mars 2006.
De Juana avait entamé depuis quelques jours une troisième grève de la faim, pour protester notamment contre l’ouverture d’une enquête sur son patrimoine visant à vérifier s’il ne peut réellement indemniser ses victimes, à hauteur de 8 millions d’euros, comme la justice le lui demande.
Le parquet du tribunal anti-terroriste espagnol, l’Audience nationale, a demandé la « saisie préventive » d’un appartement de sa famille racheté récemment par sa femme et lancé une enquête sur cette acquisition.
Il ne semblait toutefois pas trop affaibli à sa sortie de prison, selon un photographe de l’AFP.
L’ETA, considérée comme organisation terroriste par l’Union européenne, est tenue pour responsable de la mort de 823 personnes en 40 ans.
© 2008 AFP
La conclusion de l’article laisse perplexe, et puis on arrive à la signature AFP et on comprend tout. Quant à la justice espagnole… on regrette la peine de mort.
la victoire se rapproche en Iraq, malgré toutes les conneries qu’on aura pu lire ces 5 dernières années. Et les médias s’en sont donnés à coeur joie sur l’ennemi invicible, invisible, insaisissable. Et sur la TORTURE. Et sur les MASSACRES. Il y a eu des films anti-guerre: Redacted, The Valley of Elah, Lions for lambs, et je dois en oublier. Et puis il y a la réalité du terrain, et les bloggers-reporters: Michael Yon, Michael Totten.
Pfff. Heureusement Bush a été réélu en 2004. Et il a tenu bon. Et quand tout paraissait vraiment compromis, quand la violence sectaire, conformément aux plans tordus d’Al Qaeda, a explosé en Iraq, l’armée US s’est adaptée: « the Surge », mené par le général Petraeus.
Mais bon, le résultat est là, tel que plus personne ne peut l’ignorer (sauf Obamessiah, mais c’est une autre paire de manches):
Suivez les liens, lisez. Et passez le mot, avant que le sujet ne devienne tabou en France. Et ensuite ? Un Iraq libre, voilà un bon bol d’air frais au Moyen Orient…
Le problème méthodologique n’est toujours pas tranché semble-t-il:
Etats-Unis – Faut-il enterrer la « guerre contre le terrorisme » ?
- Une étude américaine dénonce le concept cher à George W. Bush et préconise un changement radical de stratégie dans la lutte contre Al-Qaïda.
- La RAND Corporation, groupe de réflexion travaillant souvent pour l’armée américaine, préconise de faire plus appel aux renseignements, et moins aux militaires.
La « guerre contre le terrorisme » a-t-elle vécu ? Une étude de la RAND Corporation, groupe de réflexion travaillant souvent pour l’armée américaine, se montre en tout cas très critique sur l’efficacité du concept dont le président George W. Bush a fait un usage immodéré dans ses discours appelant à la lutte contre Al-Qaïda.
« Les terroristes doivent être perçus et considérés comme des criminels (…) et notre analyse montre qu’il n’y a pas de solution au terrorisme sur le champ de bataille, » souligne Seth Jones, principal auteur de l’étude.
1/ Si les terroristes sont perçus et considérés comme des criminels, cela veut aussi dire qu’on ne les pourchasse pas en dehors des frontières. Si on les poursuit hors des frontières, il faut l’accord des pays tiers. Pourquoi les Talibans, en 2001, auraient donné leur accord aux Etats-Unis pour poursuivre Ben Laden et sa clique ? Abandonner l’option militaire permet aux ennemis de se créer des sanctuaires inviolables.
2/ Si les terroristes sont perçus et considérés comme des criminels, mais qu’ils pourraient, par je ne sais quel miracle, être arrêtés, il faudrait les faire bénéficier de droits identiques aux criminels communs. Donc accès à toutes les pièces de l’accusation, donc si jamais leurs réseaux étaient infiltrés, savoir qui est l’informateur, ou encore comment sont interceptées leurs communications.
3/ bien sûr, tout ce qui est méthode dure pour faire parler: exit!
D’autre part, étant donné la minceur des preuves, il sera incroyablement difficile de condamner des terroristes. Imaginez maintenant les terroristes devant des jurés dont l’un pensera que Bush est un alien dont la seule volonté est la domination planétaire, ou un autre qui pense que le gouvernement américain, son propre gouvernement, a tout monté de a à z. Combien de terroristes seront relâchés comme ça ?
Sur ce thème, lire par exemple ces articles récents:
Ces exemples concernent des tribunaux militaires d’exception, à Guantanamo! Imaginez le souk dans un tribunal new yorkais…
Si les terroristes sont considérés comme de simples criminels, il y a de grandes chances pour qu’ils continuent leurs actions, et les plus dangereux d’entre eux bien à l’abri pourront continuer de former de nouvelles générations de bombes humaines. Le meilleur moyen de s’en débarasser ? Les tuer tous loin des caméras, de jurys, et des victimes potentielles tant qu’à faire…
A l’appui de cette thèse, la RAND a étudié comment divers groupes terroristes avaient disparu depuis 1968 et déterminé que seuls 7% d’entre eux avaient été défaits militairement. Beaucoup ont été neutralisés par des accords politiques (43%), ou le recours aux forces de police et de renseignements (40%) pour capturer ou tuer leurs chefs.
La stratégie militaire n’a pas marché
Ce qui suggère qu’il faut « repenser fondamentalement la stratégie antiterroriste post 11-Septembre« , note l’étude. Car pour l’heure, dans le cas d’Al-Qaïda, la stratégie militaire n’a pas marché, relève le rapport qui pointe du doigt la résurgence du groupe créé par Oussama ben Laden à la frontière pakistano-afghane sept ans après le 11-Septembre.
Alors, 43% d’accords politiques ça risque déjà de restreindre le champ d’application des conclusions, car s’il existe bien une catégorie de tarés fanatiques haineux déterminés à mourir, ce sont bien les terroristes islamistes! Les autres 40%: les mouvements étaient-ils globaux ? Soutenus et financés par de larges populations ? Et quid de tous les autres groupes qui ont survécu ?
L’article pointe ensuite la « résurgence d’Al Qaïda à la frontière afghano-pakistanaise ». Magnifique, cette résurgence à la frontière afghano-pakistanaise! C’est vrai qu’à la frontière Neuilly-Paris ça aurait été plus gênant. Evidemment ce n’est que par un effort militaire que les terroristes se prennent une pâtée en rase campagne jour après jour. Oh, loin de moi l’idée de les croire inoffensifs, je sais bien que des militaires occidentaux perdent la vie jour après jour en Afghanistan, mais au moins ce ne sont pas des civils parisiens, londoniens ou autre! Car il faut le souligner, mais en 7 ans, il n’y a eu que 2 attentats majeurs sur le sol occidental: Madrid et Londres. Et pour le reste: rien.
D’autre part l’Iraq vient démontrer que militairement il est possible de battre les terroristes, mais c’est pas grave, ne parlons que de l’Iraq lors d’attentats!
Police et renseignements « devraient constituer la colonne vertébrale des efforts américains« , ces services étant mieux armés pour pénétrer les organisations terroristes et traquer leurs chefs, souligne l’étude. Par ailleurs, estime le rapport, « les forces militaires locales ont souvent plus de légitimité pour agir que les Etats-Unis, et une meilleure connaissance de l’environnement opérationnel« . Et si l’armée américaine peut jouer un rôle décisif pour améliorer les capacités locales de lutte contre les insurgés, son intrusion dans des sociétés musulmanes risque au contraire de susciter des vocations terroristes.
Totale ignorance des méthodes de l’armée US semble-t-il, bien étrange de la part d’un expert de la RAND. Beaucoup de soldats de la Garde Nationale sont policiers, et connaissent le métier. On voit le résultat en Iraq, même si les médias français ne font pas une seule couverture sur l’indéniable victoire en train de se dessiner là-bas. Il peut en aller de même en Afghanistan, pour peu que des moyens suffisants soient mis en oeuvre, dans le cadre d’un « Surge » bis, apport de forces armées supplémentaires temporaires.
Quant aux forces locales, souvent corrompues, alliées aux terroristes, ou couardes, quand elles ne sont pas inférieures militairement, leur légitimité est égale à celle des gouvernements qu’elles contribuent à maintenir en place, c’est à dire pas franchement très élevée…
Dans la catégorie: désarmons les honnêtes citoyens, sait-on jamais ils pourraient se faire mal:
Entre les caméras télés à chaque coin de rue, l’interdiction totale des armes à feu, l’Angleterre devrait être le paradis sarkoziste, à criminalité nulle, n’est-ce pas ? Sauf que:
Le gouvernement britannique a annoncé dimanche des mesures choc pour lutter contre le fléau des attaques à l’arme blanche, parmi lesquelles figurent notamment la confrontation de jeunes pris en possession de couteau avec les victimes poignardées.
Le gouvernement veut tenter de juguler une vague sans précédent de meurtres à l’arme blanche, dont ceux de deux étudiants français à Londres fin juin, qui ont choqué l’opinion publique. Dix-huit adolescents ont connu une mort violente, dont 13 par arme blanche, depuis le début de l’année à Londres, sans compter les deux jeunes Français.
Les mesures annoncées ne vont rien changer, puisque la solution est ailleurs. Il faut tout de même noter l’extraordinaire performance du ministère de l’Intérieur britannique:
«Il est simpliste et faux de prétendre que la prison est la réponse simple à tous les problèmes de la société», a déclaré Jacqui Smith, la ministre de l’Intérieur.
Et la confiscation des armes et la pose de caméras de surveillance, c’est la réponse à tous les problèmes de la société ?
Maintenant dans la catégorie: apprenons tout de suite aux enfants comment se comporter dans les décennies à venir:
Two schoolboys were given detention after refusing to kneel down and ‘pray to Allah’ during a religious education lesson.
Maintenant, les deux précédentes catégories ensemble:
For more than two years, Sydney Davis’ house has been under siege from stone-throwing youths. And more than two hours into the latest attack on his family home, the police had yet to respond.
So after a particularly large missile landed in his kitchen, the 65-year-old grabbed a plank of wood and ran towards the gang to scare them away. But his desperate act came just as the police finally arrived on the scene – where they promptly arrested him for possession of an offensive weapon.
He now faces up to six months in prison.
Et voilà, vous avez l’Angleterre de demain, dès aujourd’hui. Prosternez-vous, dhimmis!
C’est à grand regret que je m’en vais. J’aime la France, quoi que j’en dise. Ce pays est magnifique. L’Histoire est présente partout, dans chaque petit village, chaque église… mais le passé est derrière nous. Et le présent, c’est un livre d’un prof de Sciences Po affirmant:
Dans une démocratie, personne n’est contraint de vivre dans son pays. Un individu en désaccord avec le niveau des dépenses publiques et des impôts est toujours « libre » de s’exiler ou de se suicider ; l’impôt est donc librement consenti par tous ceux qui « choisissent » de vivre dans un pays quelconque.
C’est une version polie du fameux « si t’es pas content casse-toi », avec cet ajout du meilleur goût: « si t’es pas content suicide toi ». Mais oui, les Français se suicident beaucoup, se droguent beaucoup, et émigrent malheureusement peu, solution tout de même moins radicale. Ils ne font plus d’enfants ou presque, non plus. Un suicide national, à petit feu. La faute aux impôts ? Pas seulement. La faute aussi aux profs de Sciences Po.
Dans son discours d’investiture à la candidature démocrate, The Chosen a parlé en ces termes:
I am absolutely certain that generations from now, we will be able to look back and tell our children that this was the moment when we began to provide care for the sick and good jobs to the jobless; this was the moment when the rise of the oceans began to slow and our planet began to heal … . This was the moment – this was the time – when we came together to remake this great nation. »
Comme je n’ai pas trouvé la traduction en français, je vous la donne:
Je suis absolument certain que dans plusieurs générations, on regardera en arrière et on dira à nos enfants qu’aujourd’hui est le jour où on a commencé à donner des soin aux malades, à donner du travail aux chômeurs, que ce jour a marqué le début de la baisse de la hausse (sic) des océans et que notre planète a entamé sa guérison. C’est aussi le jour, il était temps, que nous nous unissions pour ensemble reconstruire cette grande nation.
Wow. Il va faire baisser le niveau des océans et guérir la planète. Quel mégalomane. Et ça ne fait pas rire Mark Steyn:
Speaking personally, I don’t want to remake America. I’m an immigrant, and one reason I came here is because most of the rest of the Western world remade itself along the lines Sen. Obama has in mind. This is pretty much the end of the line for me. If he remakes America, there’s nowhere for me to go – although presumably once he’s lowered sea levels around the planet there should be a few new atolls popping up here and there.
Moi non plus je ne ris pas. Je serai bientôt un habitant d’Amérique du Nord, un voisin d’Obamaland peut-être. Si Obama transforme les Etats-Unis en Europe bis, où irai-je ?
Petit point à J+1 sur le « non » irlandais sur 20 minutes.fr:
Traité de Lisbonne: «pas d’autre solution» qu’un nouveau vote des Irlandais:
A vote gênant, nouveau vote? Comment faire pour que «l’incident irlandais ne devienne pas une crise», selon l’expression de Nicolas Sarkozy, qui s’exprimait samedi lors d’une conférence de presse commune avec George W. Bush? Alors que la France doit prendre la présidence de l’Union européenne le 1er juillet, son gouvernement commence à chercher comment sortir de la crise institutionnelle créée par le «non» irlandais. Et, il n’y a «pas d’autre solution» pour sauver le traité européen de Lisbonne qu’un nouveau vote des Irlandais, selon le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, interviewé samedi sur Europe1. Mais ce vote pourrait avoir lieu après une «adaptation» du texte pour ce pays.
«Il faut que le processus de ratification aille jusqu’à son terme (…) et pendant ce temps-là laisser le temps de la réflexion aux Irlandais, savoir si moyennant quelques médiations ou une demande de leur part ils peuvent revoter.» «Il est trop tôt pour savoir ce qu’ils vont nous demander», a-t-il ajouté, ajoutant qu’un Conseil européen prévu les 19 et 20 juin pourrait être l’occasion pour le Premier ministre irlandais de faire part de son «analyse».
L’hypothèse de cette «médiation», qui interviendrait «au terme du processus de ratification« des 26 autres pays membres de l’UE, est que l’on «se mette d’accord avec les Irlandais sur une demande a minima qui ne rouvre pas (le dossier des institutions)», a dit le secrétaire d’Etat français.
«Les Irlandais ont un statut neutre, ils peuvent demander à être exonérés par exemple véritablement de ce qui est la politique européenne de sécurité et de défense dans le cadre du nouveau traité», a-t-il suggéré. Ce serait «une adaptation marginale qui ne concerne que les seuls Irlandais», a-t-il souligné.
«Soit ils revotent au terme d’une médiation, soit nous continuons à travailler dans le cadre actuel», a-t-il conclu.
Résumé: les irlandais revoteront sur un texte marginalement modifié. C’est la position officielle de l’Etat français. La souveraineté irlandaise ? Pffft.
Et maintenant une revue de presse du «non» irlandais:
L’«Irish Daily Mirror» évoque une «grave rupture entre l’establishment politique et le citoyen ordinaire», blâmant «l’arrogance du camp du oui» qui considérait un vote positif comme acquis.
Evidemment qu’il est arrogant l’establishment, il a les médias dans sa poche, l’UE à son service. Comme en 2005 en France; tous les journaux pour, tous les états majors pour, et les « gens », ceux qui bossent, ceux qui se demandent à quoi servent les jet-setters européens, avec leurs émoluments fantastiques, leurs avantages incontrôlés, et leur certitude d’être le Sens de l’Histoire.
Pour le «Times» de Londres, les Irlandais ont dit «non» à un projet qui était «jusqu’à présent nappé d’un jargon incompréhensible et auquel l’impulsion a été donnée par des fonctionnaires qui l’avaient inventé».
Sur le même registre, «Libération» souligne que l’Union «a besoin de démocratie, de pédagogie. Elle doit associer les peuples de l’Europe à sa construction». L’UE est «trop abstraite, trop loin des gens», martèle également «Ouest-France».
Libération souligne le besoin de démocratie ? On vient d’en avoir, dans un pays sur 27. C’est ça l’UE: la démocratie, un peu! Et puis il faut de la pédagogie, parce que vu que personne ne comprend à quoi elle sert à part pondre des lois débiles, siphonner des centaines de milliards de subventions, il faudra expliquer longtemps aux idiots que nous sommes!
En Allemagne, «Die Welt» (conservateur) fustige «les élites politiques européennes» qui considèrent que le peuple irlandais a rejeté le traité parce qu’il ne l’a pas compris. Mais «pourquoi (les Irlandais) auraient-ils dû approuver un Traité dont nul ne leur a expliqué l’utilité?»
Toujours la même rengaine: ils ont voté non parce qu’ils n’ont pas compris, parce que ceux qui votent non sont des cons.
Les deux grands quotidiens belges considèrent eux qu’il aurait mieux valu ne pas poser directement la question aux électeurs irlandais. «Il y a un vrai problème avec ces référendums occasionnels, qui permettent les plus extravagants parasitages du débat public», écrit «Le Soir», tandis que «La Libre Belgique» évoque l’«exercice inepte» consistant à soumettre à référendum des textes dont le «citoyen lambda» ne peut saisir tous les enjeux.
Au moins les belges y vont franco: la démocratie pose problème, passons nous de démocratie. C’est vrai que l’appel au vote c’est le parasitage du débat public, n’est-ce pas ? Et puis de toute façon le citoyen lambda est un imbécile, autant laisser aux grands chefs éclairés le soin de nous guider vers… ce qui leur chantera puisque les crétins de base sont incapables de comprendre les desseins de leurs maîtres.
Quelles qu’en soient les raisons, le «non» irlandais a déclenché un séisme politique d’ampleur inédite, observent nombre d’éditorialistes. «Un coup dur pour l’Europe», affirme aux Pays-Bas «De Volkskrant». Un «cauchemar européen», titre le journal bavarois «Süddeutsche Zeitung» (centre-gauche), qui redoute une «paralysie interne» de l’UE. «Sans doute le pire revers pour le projet européen en 50 ans», craint le quotidien espagnol «ABC» (conservateur).
Le fameux « projet ». Où démarre-t-il, où s’arrête-t-il ? Nulle part: c’est une fin en soi, le « projet » européen, pour les « élites ». Ils en vivent, volent de capitale en capitale, prennent des décisions « importantes », se saisissent de « dossiers », font la pluie et le beau temps sur des secteurs économiques via leurs lois…
Tous les journaux ne crient cependant pas à la catastrophe. Au-delà des commentaires triomphants des quotidiens eurosceptiques – à Vienne, le tabloïd «Kronen Zeitung» évoque un «miracle», tandis que le «Sun» britannique félicite les Irlandais pour leur «courage» – d’autres éditorialistes soulignent que cette panne institutionnelle peut permettre à l’Europe de prendre un nouveau départ.
Un nouveau départ ? Tut tut tut, vous n’y pensez pas: la direction est donnée, et à part des modifications mar
«Ce n’est pas la fin du monde», souligne en Allemagne la «Frankfurter Allgemaine Zeitung». «Le “non” de Dublin secoue l’Europe, mais est-ce une catastrophe?» s’interroge en Italie la «Stampa».
Des réflexions de bon sens.
Ce revers «ne signifie pas un bouleversement du calendrier», analyse à Stockholm le «Svenska Dagbladet», mais pourrait «pourrait alimenter le vieux rêve gaulliste d’une UE dirigée par un petit groupe, dit des grands pays, avec la France en pointe». «Dans le pire des cas, l’intégration (européenne) va se faire sur une autre base, celle de petits groupes de pays», avance aussi la «Pravda» en Slovaquie.
Pour Alain Duhamel, dans «Nice-Matin», «c’est une Europe à géométrie variable qui va se développer, avançant sujet par sujet avec ceux des pays qui le souhaitent».
Et une Europe qui se ferait pas du tout ? Parce que celle-là a prouvé sa nocivité…