Monthly Archives: juin 2004 - Page 3

Le carnaval

Carnaval antiguerre à Paris.
Erik Svane y était. Voir les posts sur No pasaran, la nouvelle demeure de Bill de Merde In France, qui co-blogge avec Erik Svane. Ils ont crashé la manif « antiguerre ». Voir aussi la capture des bannières ennemies.

Sur une longue liste

dans la longue liste des armes de destruction massive introuvables, ajoutez les moteurs de missiles. Via Little Green Footballs

Alleluiah!

Europe USA en guerre

La scène de ménage est-elle terminée ? Français et Américains s’aiment-ils de nouveau ? demandait Arlette Chabot à Hubert Védrine, lundi soir sur France 2, dans « Mots croisés ». L’ancien ministre des affaires étrangères, qui déteste ce langage sentimental appliqué aux relations internationales, répliquait qu’ils n’avaient pas été brouillés, mais que c’était beaucoup plus grave. Il ne s’agit pas, selon lui, d’une mauvaise humeur passagère qui ne concernerait que les seuls Français. Les deux sociétés, européenne et américaine, ont cette fois réellement divergé, principalement dans leur attitude vis-à-vis du monde arabo-musulman, et il va falloir vivre avec, car cette situation va durer.

L’attitude française vis-à-vis du monde arabo-musulman, quelle est-elle ? On ferme les yeux et on vend des Airbus ? On soutient et on vend un réacteur nucléaire ?
L’attitude US a bien changé depuis le 11 septembre. Avant c’était la même chose qu’ici, realpolitik et « c’est un pourri mais c’est mon pourri« . Terminé tout ça. On a vu les résultats que ça a donnés. Il y a une dimension nouvelle dans la politique US.

George Bush s’était engagé à ne pas se livrer, lors des cérémonies du soixantième anniversaire du Débarquement, à une comparaison publique entre l’Europe de 1944 et l’Irak de 2004. Il a tenu parole, mais cela ne change rien à ses convictions profondes dans ce domaine.

Comme il n’y a rien à lui reprocher, pas grave, il y a toujours quelque chose à reprocher à Georges Bush, d’où le « mais ».

« Le 11 septembre 2001 a été vécu aux Etats-Unis comme un second Pearl Harbor », explique Pierre Lellouche, spécialiste des questions stratégiques à l’UMP. C’est ce qui permet à George Bush d’affirmer que l’Amérique mène, en Irak, le même combat que celui de 1944. Les Etats-Unis se considèrent comme étant en guerre, pas l’Europe. On n’est donc plus dans le registre connu des agacements réciproques franco-américains.

Le 11 Septembre n’était-il pas comme Pearl Harbor ? Frappés en plein coeur, à New-York, avec près de 3.000 victimes, la population des USA et le gouvernement US n’étaient-ils pas supposés tirer comme conclusion logique: « ces gens là nous ont déclaré la guerre » ? Que faut-il de plus ? Il aurait fallu une attaque au gaz ? Une bombe « radiologique » ? une vraie bombe atomique ?
Que la plupart des Européens ne se sente pas en guerre prouve qu’ils ne savent pas tirer de conclusions du 11/9, ou qu’ils se sentent si peu « proches » des Américains qu’ils considèrent que ce conflit ne les concerne pas. Dans un cas « les » Européens forment un lot de victimes futures très intéressantes pour les terroristes, de l’autre ils ont tellement sombré dans le relativisme qu’ils refusent de choisir entre des assassins de masse et l’Amérique néo-libérale. Pourquoi choisir ? Le multiculturalisme, c’est bien, la culture américaine, c’est mal!
En fait c’est un mix des deux: d’une part les Européens n’ont plus de valeur à défendre: ils n’aiment ni leur culture (ils préfèrent celle des Américains et d’ailleurs), ni leur passé (quel passé ? ce ne fut que guerres et horreurs diverses), ni leur futur (pourquoi si peu d’enfants ?), ni leur économie (qu’ils socialisent à tout va)… d’autre part comme on a pu le constater en mars, lors de l’attaque terroriste de Madrid d’intensité égale, à l’échelle de l’Espagne, de celle du 11/9 pour les USA, que les Européens n’ont plus la volonté de se battre, de résister. Ils hissent le drapeau blanc à la première attaque.

C’est infiniment plus sérieux qu’une affaire d’amour propre, ou même que le choc, souvent décrit, de deux nations qui se présentent, aux yeux du reste du monde, comme porteuses d’un message universel. L’affaire de la comparaison entre l’Europe de 1944 et l’Irak de 2004 est donc cruciale. Ghassan Salameh, ancien conseiller de Koffi Annan, raconte que la moitié des officiels américains présents à bord du premier avion qui a atterri à Bagdad après la chute de Saddam Hussein lisaient des livres consacrés à l’Allemagne ou au Japon de 1945.

Oui c’est plus sérieux qu’une brouille diplomatique. Il faut savoir ce que veulent les Européens à long terme: un Moyen Orient démocratisé ou au moins pacifié, ou l’Iran avec la bombe A (ça c’est pour dans 1 an maximum), les Saoudiens exportateurs d’une idéologie de mort, et Israël en ruines fumantes ? Quel est l’objectif européen ? Vivre en « bonne entente » avec les dictateurs en les priant de ne pas exporter chez nous leur principale production, à savoir la haine ? On peut toujours rêver. Et avec les populations musulmanes croissantes en Europe, il y a un vivier de personnes désorientées, mal voire pas intégrées (la faute au socialisme, au SMIC, aux allocs diverses), il y aura bien des volontaires pour le jihad ici en Europe…

C’est infiniment plus sérieux qu’une affaire d’amour propre, ou même que le choc, souvent décrit, de deux nations qui se présentent, aux yeux du reste du monde, comme porteuses d’un message universel. L’affaire de la comparaison entre l’Europe de 1944 et l’Irak de 2004 est donc cruciale. Ghassan Salameh, ancien conseiller de Koffi Annan, raconte que la moitié des officiels américains présents à bord du premier avion qui a atterri à Bagdad après la chute de Saddam Hussein lisaient des livres consacrés à l’Allemagne ou au Japon de 1945.
L’armée japonaise avait été dissoute ? On supprimerait donc, d’un trait de plume, l’armée irakienne. C’était une erreur colossale que les Etats-Unis s’efforcent actuellement de réparer.

Relire mon post sur Pascal Bruckner: ne pas dissoudre cette armée aurait été une énorme erreur, et elle aurait été saluée comme telle par la presse si elle avait été conservée. Face tu perds pile je gagne, c’est le journalisme!
Ceci dit, si l’on compare la libération de l’Irak avec celle de la France, c’est bien parce qu’il y a des éléments communs: un pays sous la botte d’une dictature terrible (nazie/baasiste), sans espoir autre que la délivrance extérieure (faut pas se leurrer, la Résistance malgré un héroïsme réel n’était pas un danger militaire pour la Wehrmacht)…
Le débarquement, comme la libération de l’Iraq, sont des étapes dans une guerre plus vaste: une bataille décisive qu’il est interdit de perdre, qui une fois engagée doit être gagnée à tout prix, sans quoi les conséquences seront lourdes, très lourdes. Combien de temps aurait duré WWII si Overlord avait échoué ? Staline aurait pris possession de l’Europe entière, sauf de l’Italie, libérée par les Alliés, et de l’Angleterre ? Aujourd’hui, si l’opération irakienne rate, l’Iran étendra son empire du Mal jusqu’à l’Euphrate, tandis que l’Arabie Saoudite prendra le contrôle du sud sunnite ? A moins que ce ne soit Ben Laden qui en prenne le contrôle, et qui profite du triomphe pour déposer les rois du pétrole ?
Hier comme aujourd’hui il est interdit de perdre.

Européens et Américains faisaient approximativement la même analyse de la menace soviétique au temps de la guerre froide. Ils étaient donc fondamentalement dans le même camp, comme ils l’avaient été face à Hitler. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Belle lucidité. Malheureusement, si l’Europe n’est pas dans le camp de la liberté, où est-elle ?

Controverse, mes commentaires

Concernant l’échange François-René Rideau/Christian Michel (voir Controverse part I et Controverse part II), voilà mes propres commentaires sur le message de Christian Michel.

1/ Que vaut l’avis des diplomates engagés contre la politique étrangère US ?
Ce sont eux qui pendant des années ont trempé dans les magouilles de l’ONU, qui tournent les yeux au nom de la Realpolitik, qui ont servi de courroie de transmission aux dictateurs etc ?
Désolé, mais étant donné leur « track record« , ils ne méritent aucune confiance. Sans compter que la plupart sont employés maintenant dans des « Instituts » financés par les pays dans lesquels ils exerçaient…

2/

Les faits ne veulent rien dire. Ils ne prennent sens que par les a priori qui informent la perception que nous en avons

Les faits ne veulent rien dire ? Alors on peut les ignorer ? Comme par exemple l’attentat manqué à Amman, dont personne ne parle ? Ou l’obus chargé au sarin, et l’autre au gaz moutarde ? Et les souches virales retrouvées chez des chercheurs irakiens ? et les multiples liens trouvés entre Al Qaeda et le régime assassin de Saddam Hussein ? (Ansar Al Islam, Salman Pak, Al Zarqawi soigné en Irak en 2001, Atta qui rencontre un « dilpomate » irakien en 2000, un membre de l’armée qui participe à une réunion à Kuala Lumpur de préparation de 9/11…)
Certes l’interprétation est importante, mais si les faits ne veulent rien dire alors il devient plus facile pour défendre une position intellectuelle de les ignorer…

3/ Les « pro-américains » au Moyen Orient
Ils existent, et certains tiennent des blogs. Pourquoi M. Michel ne se donne pas la peine de les lire ? Pourquoi ne prend-il pas le temps de se documenter sur ce sujet ?
Les pro-Américains en Iraq sont maintenant libres de s’exprimer sur le sujet, et ils ne se privent pas. Qu’en est-il en Arabie Saoudite ou en Iran ?

Pour conclure, je citerai François Guillaumat:

La prétention à définir une politique étrangère a priori implique l’illusion de ne pas avoir besoin de connaître les faits

Controverse, part II

Après le message de Christian Michel, voici la réponse de François-René Rideau:

Cher Christian,
comme je t’aime beaucoup, je vais répondre à ton précédent email, que je trouve particulièrement injuste.

Le bon sens me dit ceci. Il existe une classe éclairée au Moyen Orient. Tous les Arabes ne sont pas des poseurs de bombes. Les Bushistes ne me contrediront pas, puisqu’ils comptent sur cette classe pour être la courroie de transmission de leur politique _après_ la croisade (Irak + Israël +… +… +…).

Je me demande simplement pourquoi pas _avant_ ?

Qui te dit qu’ils ne font pas déjà tous leurs efforts pour cela? Comment suggères-tu qu’ils le fassent plus qu’ils ne le font?

Car le conflit n’est pas entre le MO et l’Occident, mais entre une minorité de fondamentalistes musulmans, d’une part, et la bourgeoisie occidentalisée du MO et l’Occident, d’autre part.

Nous sommes tous d’accord dessus, y compris les néo-conservateurs. Quoiqu’à vrai dire, les néo-conservateurs croient en la démocratie à l’américaine (y compris le respect des droits individuels) comme à une valeur universelle qui ne vaut pas que pour « la bourgeoisie occidentalisée », mais pour tous, du plus humble au plus riche. Je pense autant du libéralisme.

Au lieu de favoriser cette occidentalisation, le bushisme en fait localement l’équivalent d’une collaboration avec l’ennemi.

Ça c’est ton interprétation. Le débarquement en Normandie a-t-il fait de la République restaurée une collaboration avec l’ennemi ? L’occupation de l’Allemagne a-t-il fait de la démocratie fédérale une collaboration ? L’intervention au Vietnam a-t-il fait de la résistance au communisme une collaboration ? Non. Ce sont des interprétations marxistes. Pire, ce sont des instances de magie noire. Tu pourras dire que « malheureusement, la magie noire règne« . Si tu prends cela comme un fait, tu as baissé les bras quand au libéralisme.

Les néo-conservateurs, qu’ils se trompent ou pas, pensent eux que les irakiens verront plus loin que ça, et sauront reconnaître les bienfaits de la démocratie à l’américaine. À la rigueur, ils se moquent bien de ce que l’Irak libre, telle la France, suinte un anti-américanisme ingrat, tant que dans les fait, il embrasse les valeurs de l’occident et devient un modèle pour les autres pays arabes.

Beaucoup d’Arabes ne peuvent plus se permettre aujourd’hui, moralement et physiquement, d’afficher leur pro occidentalisme.

Parce que tu crois qu’ils le pouvaient avant, ou qu’ils le pourraient sinon ? Le terrorisme intellectuel des collectivistes règne depuis longtemps sur le monde arabe, et le parti Baas (national socialiste) et n’en est qu’un tentacule parmi d’autres, le plus véhément semblant être l’islamo-fascisme wahhabite.

La France n’est pas anti-américaine à cause de son opposition à la Guerre en Irak — la France est contre la Guerre en Irak à cause de son anti-américanisme. Bush n’aurait pas fait la guerre, il serait accusé de ne rien faire, d’être un gendarme du monde qui laisse faire les dictateurs, etc. De même que leur non-intervention en Afghanistan suscitait la haine des américains, leur intervention suscitait la même haine et déjà le fantasme qu’ils s’embourbent.

Les gauchistes détestent les patrons quand ils font des profits, et détestent les patrons quand ils font faillite; ils les détestent encore — et les méprisent par surcroît — quand ils survivent sans grand profit. La haine les pousse, et si tu es patron, tu peux faire ce que tu voudras, quoi que tu fasses, ce sera toujours prétexte à dénonciation et détestation.

Les néo-conservateurs croient que la libération de l’Irak, si elle effraie les journaleux à la solde des pouvoirs établis du monde arabe, suscite silencieusement l’espoir de tous les opprimés du monde arabe, qui regardent avec envie l’Irak, et aspireront eux aussi à la liberté, et à suivre l’exemple de ce pays libéré.

Les néo-cons se trompent peut-être. Mais c’est bien ce qu’ils croient. Tu es injuste envers eux, envers la raison, envers toi-même, quand tu travestis leur pensée.

Les Américains installeront ici et là des Pétain et des Quisling. Si convaincu que puisse être un bushiste de son bon droit, ou au contraire, si cynique soit-il, je me demande si même lui peut respecter de tels politiciens.

C’est au contraire la continuation de Saddam contrôlé par l’ONU qui était vécue comme l’installation d’un Quisling. Qu’ils se trompent ou non, les néo-conservateurs sont très sérieux dans leur foi en la démocratie.

Quant aux Arabes eux-mêmes……

Ils font ce qu’ils ont toujours fait pour survivre: sentir de quel côté le vent tourne, et minimiser la surface d’exposition. Dans les dictatures où ils vivent, ceux qui ne sont pas devenus maîtres à ce jeu sont tous morts, ou pourrissent en prison. Et ne croit pas qu’ils sont plus sincères que ça quand ils défilent contre l’Amérique: ceux qui sont sincères au point de mourir pour cette cause gagnent ipso facto leur Darwin Award. Non. La plupart s’adaptent, et apprennent une détestation formelle qui n’a pas d’autre substance que de se plier aux coutumes locales.

En définitive, la question est celle-ci : Une opinion publique pro occidentale n’existe-t-elle au MO qu’à l’état de trace (comme les pro soviétiques dans les pays du bloc de l’Est ?).

Je dirais plutôt comme les pro-américains dans les pays du bloc de l’Est. Les pro-soviétiques étaient au contraire la majorité officielle et même si personne n’y croyait vraiment, tout le monde était communiste, et la façon communiste de penser corrompait tous les esprits. Dans les dictatures arabes, l’idéologie national-socialiste-islamiste agit de même. Et même en Irak, les terroristes armés font peur aux honnêtes gens.

Au lieu de faire interdire les armes en Irak, les américains devraient rendre la Kalachnikoff obligatoire dans chaque foyer — et de préférence dans les mains d’une mère de famille. Avec séance d’entraînement au tir obligatoire tous les vendredi, pendant que les hommes sont à la mosquée. Voilà qui pacifierait définitivement le monde arabe.

Auquel cas, il faut que les bushistes changent leur discours, reconnaissent qu’ils n’ont aucun support local et vont devoir occuper militairement cette région des décennies durant (ce qui ne gênera pas ceux à Washington qui rêvent d’empire).

Voilà qui me déçoit grandement de toi. Il n’y a pas grand monde à Washington qui rêve d’Empire. Sois en désaccord avec les néo-cons sur les conséquences effectives de leurs actes, mais ne déforme pas leur pensée et leurs motivations! Le pari — fou peut-être — des néo-cons est que l’Irak va très vite se démocratiser et devenir un phare de la démocratie et de la prospérité dans le monde arabe.

Ou alors, ces pro occidentaux sont nombreux au MO, ou pourraient le devenir, pourraient former une élite, auquel cas il faut expliquer pourquoi la politique américaine s’acharne à les marginaliser, ridiculiser, humilier, aux yeux de leurs compatriotes.

La politique US ne « s’acharne » aucunement dans ce sens. Tu peux penser que cela est la conséquence nécessaire de leurs actes, l’intention en est opposée.

Encore une fois, je ne cherche pas à justifier les néo-cons. Leur foi n’est pas la mienne, leur combat n’est pas le mien. Nous avons des choses en commun, et des oppositions radicales; mais la question importante est qu’eux et moi contrôlons des ressources disjointes — ils font ce qu’ils croient bon avec les leurs, je fais ce que je crois bon avec les miennes, et ça a peu à voir avec l’Irak. Je n’ai pas à les soutenir, pas plus qu’à les opposer. Là où j’interviens et investis mes ressources, c’est quand je vois la campagne de désinformation dont ils sont l’objet, particulièrement en France, qui participe d’un phénomène plus large de décervelage systématique, et dont je m’attriste personnellement que tu participes. Je suis « anti-idiotarian« . Je veux bien qu’on s’oppose aux néo-cons, mais par pour des fausses raisons qui sont la justification de pire encore.

(Bien sûr, les ressources dont les néo-cons disposent sont en grande partie acquises illégitimement par la taxation et la réglementation; elles le seraient tout autant dans les mains de pacifistes gauchistes. C’est une question parfaitement indépendante de celle de la guerre. La France, sans faire la guerre, a plus de taxation et de réglementation. Et un démocrate pacifiste ne ferait pas évidemment mieux de ce point de vue. — tout autant de spoliation voir davantage, dans le sens d’un mal plus grand.)

Est-ce que dans la pratique les américains arrivent à convaincre les irakiens? C’est aux irakiens qu’il faut le demander.
Quand je lis les blogs irakiens, je trouve la même diversité d’opinions que dans n’importe quelle démocratie occidentale (et donc nettement plus que dans les médias officiels français), et je trouve ça très rassurant. En tout cas, il semble que
(1) l’interprétation que font les uns et les autres des événements tient à leurs a priori.
(2) la façon d’agir sur ces a priori n’est pas plus par des arguments raisonnés que par l’imposition armée d’opinion, mais par le changement contextuel sur la vie des gens.
C’est en libérant les irakiens qu’on change le méta-contexte par lequel ils interprètent la vie de façon plus libérale. C’est dans les changements effectués sur la vie civile que les américains gagnent ou perdent — et malheureusement, c’est l’aspect du jihad américain le moins publicisé, car il n’est pas fait d’événements courts et spectaculaires, mais d’efforts continus sur le long-terme. Est-ce qu’ils y arrivent? Je ne sais pas, mais ce que je lis m’emplis d’espoir autant que de doute.

Pour finir, la seule façon de désarmer un terroriste, c’est de le tuer, de l’emprisonner, ou de faire subir le même sort à son chef, à ses complices, à ses protecteurs, à ses fournisseurs en logistique, etc. Un terroriste aussi voit le monde à travers ses a priori, et ces a priori lui disent de tuer des innocents jusqu’à ce que son paradis se réalise sur terre (ce qui dans la pratique veut donc dire sans fin autre possible que sa mise hors d’état de nuire comme ci-dessus). Mettre en pratique les valeurs libérales, c’est essentiel pour que la génération suivante ne soit pas terroriste, mais ça n’a jamais désarmé un seul terroriste actuel.

Le libéralisme dans tout ça? Dans laissez-faire, il y a FAIRE. En fait, la réponse d’origine était laissez NOUS faire. Que le chaque individu fasse, libre et responsable, ce qu’il pense être le mieux, au lieu d’être obligé de faire ou ne pas faire selon les édits des princes. Une des choses à faire, c’est faire pousser des denrées alimentaires; une autre chose est d’échanger du vin contre du coton; encore une autre, d’enseigner ce que l’on croit utile à ceux qui le trouvent utile; une enfin est d’arrêter les criminels, petits et grands. Et parmi ces criminels, un infâme comme Saddam Hussein pas moins que d’autres.

Je n’ai aucun a priori contre la guerre. La guerre est le seul traitement possible contre un forcené. Bien sûr, comme tout libéral qui se respecte, je sais que l’État fait généralement mal la guerre, et fait généralement les mauvaises guerres, et ce pour des raisons structurelles. De même qu’il fait mal pousser les mauvaises denrées, que les « affaires » qu’il fait sont autant de déficits, qu’il enseigne mal une propagande abjecte, etc. Cela ne veut pas dire que je souhaite qu’il échoue quand il s’en prend effectivement à des criminels, de même que je souhaite pas son échec, et la famine, la ruine ou la bêtise qui s’ensuivent, quand il prend en main l’agriculture, quand il nationalise une entreprise ou quand il enseigne les mathématiques. Je ne crois pas en la politique du pire. Je ne veux pas sacrifier l’abondance, la prospérité et la culture à ma détestation d’un moyen contre-productif pour les atteindre.

Bref, je préfère les brigades internationales de volontaires et mercenaires payés par des donateurs aux armées de conscrits et de fonctionnaires payés par les contribuables. Mais étant donné les criminels qui sévissent, je ne place pas ce souhait structurel quant aux moyens devant la fin de leur entreprise, qui est bel et bien la mise hors d’état de nuire des grands criminels. Entre toutes les améliorations qu’un même quantum d’effort peut apporter, il faut choisir, et la libéralisation du marché de la sécurité est un résultat possible d’efforts parmi d’autres, qui me semble plus coûteux et plus éloigné que l’arrestation de criminels effectifs aujourd’hui et demain. Cela ne veut pas dire que je renonce à cet espoir éloigné; au contraire: car penser au long terme n’a aucun sens sans l’exigence de survivre à court terme.

Ainsi, le message libéral n’est pas « cessez de faire la guerre, toute guerre, quelle qu’elle soit ». Il est « laissez NOUS faire (ou ne pas faire) la guerre, selon notre convenance, de la façon qui nous sied ». Bien sûr, faire la guerre à des innocents est criminel; mais la faire à des criminel est innocent. Et encore une fois, ce n’est pas une affaire de JUSTICE, mais de POLICE. Si le criminel accepte une pacification avec ses victimes, avec ou sans arbitre, tant qu’elle est mutuellement acceptée, il n’y a pas lieu de faire la moindre opération de police — toute violence serait effectivement criminelle. Mais un criminel forcené, qui refuse explicitement toute paix, est FAIR GAME — tout le monde peut le tuer, le torturer, lui faire bouffer ses propres testicules, etc.

Bien sûr, du droit à la morale, il y a un pas — tu me l’as appris. Si j’éviterai de tuer ou torturer un criminel forcené dès lors que j’aurai l’occasion de régler le problème de façon moins violente, ce n’est pas le moins du monde par respect envers ses droits — il n’en a strictement AUCUN. Mais c’est bien par respect pour moi-même: je crains pour moi-même la dégradation d’utiliser de tels moyens, autant que la possible responsabilité de faire subir par erreur un bien triste sort à des innocents (qui est en fait la justification profonde de ce que de tels moyens soient dégradants). Mais je revendique ma légitime propriété de ce choix, comme celle de chacun sur ses propres actions légitimes.

Vous pouvez aussi lire mes propres commentaires sur le sujet (je vous rassure, Faré a quasiment tout dit).

Controverse, part I

Suite à cet article (Désarmer les terroristes en mettant en pratique les valeurs libérales) publié dans le Québécois Libre, une controverse est née via mail entre lui et, entre autres, François Guillaumat. Voici ci-dessous l’un des messages de Christian Michel, auteur de l’article incriminé:

Nous savons pour avoir réfuté Marx que le travail n’est pas créateur de valeur. On peut dépenser du temps et de l’énergie à étudier un événement et n’y rien comprendre, bien moins en tout cas que tel autre qui en a saisi d’emblée les enjeux.

Les heures que François Guillaumant a consacrées à l’étude du Moyen Orient ne me paraissent pas un argument bien convaincant, mais si c’est pourtant d’heures qu’il s’agit, j’opposerai l’avis des diplomates britanniques et américains que j’ai mentionnés dans mon papier, qui font des affaires étrangères leur métier, ont été souvent postés au Moyen Orient, et sont en total désaccord avec lui.

Les faits ne veulent rien dire. Ils ne prennent sens que par les a priori qui informent la perception que nous en avons. Lorsque les experts ne peuvent se mettre d’accord sur la lecture des évènements, ce qui est le cas ici, nous ne pouvons que revenir à nos principes et à notre bon sens.

Le bon sens me dit ceci. Il existe une classe éclairée au Moyen Orient. Tous les Arabes ne sont pas des poseurs de bombes. Les Bushistes ne me contrediront pas, puisqu’ils comptent sur cette classe pour être la courroie de transmission de leur politique _après_ la croisade (Irak + Israël +… +… +…).

Je me demande simplement pourquoi pas _avant_ ?

Car le conflit n’est pas entre le MO et l’Occident, mais entre une minorité de fondamentalistes musulmans, d’une part, et la bourgeoisie occidentalisée du MO et l’Occident, d’autre part. Au lieu de favoriser cette occidentalisation, le bushisme en fait localement l’équivalent d’une collaboration avec l’ennemi. J’aime Wagner, mais si j’avais été directeur d’opéra en 1943, je n’aurais pas programmé Lohengrin. Je me serais senti obligé, quelque ennui que ces compositeurs eussent pu m’inspirer, de faire jouer du Saint-Saëns, du Debussy, voire du Mendelssohn. Beaucoup d’Arabes ne peuvent plus se permettre aujourd’hui, moralement et physiquement, d’afficher leur pro occidentalisme.
Les Américains installeront ici et là des Pétain et des Quisling. Si convaincu que puisse être un bushiste de son bon droit, ou au contraire, si cynique soit-il, je me demande si même lui peut respecter de tels politiciens. Quant aux Arabes eux-mêmes……

En définitive, la question est celle-ci :
Une opinion publique pro occidentale n’existe-t-elle au MO qu’à l’état de
trace (comme les pro soviétiques dans les pays du bloc de l’Est ?). Auquel cas, il faut que les bushistes changent leur discours, reconnaissent qu’ils n’ont aucun support local et vont devoir occuper militairement cette région des décennies durant (ce qui ne gênera pas ceux à Washington qui rêvent d’empire).

Ou alors, ces pro occidentaux sont nombreux au MO, ou pourraient le devenir, pourraient former une élite, auquel cas il faut expliquer pourquoi la politique américaine s’acharne à les marginaliser, ridiculiser, humilier, aux yeux de leurs compatriotes.

Lisez maintenant la réponse de François-René Rideau: Controverse, part II.

Reagan est mort

Mise à jour:
Stefan Metzeler s’est encore fendu du texte ultime, celui qui ne laisse plus rien à dire. Allez le lire sur ProLibertate.org: Décès de Ronald Reagan et médias français.

Reagan est mort et les âneries pleuvent. Petit tour sur tf1.fr et l’Immonde.

tf1: mort de Reagan
Reagan menait donc une politique néo-libéraliste. On connaissait « néo-libéral », voilà « néo-libéraliste ».

Son programme aux relents très conservateurs lui permet d’être élu gouverneur de Californie

Un relent, c’est une odeur persistante et désagréable, ou une trace à peine décelable. Puisque le programme de Reagan était franchement conservateur (et libéral sur le plan économique), c’est donc que le premier sens du mot est à appliquer. TF1 aurait donc pu écrire: le conservatisme, ça pue.

sa campagne est facilitée par la mauvaige gestion par son adversaire de la prise d’otages à l’ambassade des Etats-Unis en Iran et une inflation galopante

Heh ouais, Jimmy Carter fut l’un des pires présidents des USA, et les Etats-Unis se faisaient sérieusement bousculer sur le plan international: Afghanistan, Iran; et sur le plan économique aussi.

la « Révolution Reagan » peut alors commencer. D’un point économique, elle se traduit par un libéralisme exacerbé. La Maison Blanche coupe dans les dépenses publiques et diminue la fiscalité. Le résultat est à double tranchant : le chômage baisse mais la pauvreté augmente, malgré les années d’expansion, dans un pays où reviennent en force les fondements chrétiens.

Un libéralisme exacerbé ça veut dire simplement baisser massivement les impôts. Pour le reste le poids de l’Etat et les déficits ont continué d’augmenter de plus belle: les dépenses publiques n’ont jamais baissé!
Concernant la pauvreté, c’est toujours la même connerie. Je me rappelle les cours d’anglais dans les années 80 où l’on nous bassinait sur l’Amérique des « homeless », en nous serinant qu’ils étaient des millions aux USA. Vraiment ? Moi je me rappelle surtout de Madonna et Mickael Jackson, de War Games, et d’Indiana Jones…

dans l’optique de défaire le système communiste et non de le contenir, priorité est donnée aux dépenses militaires. Le budget de la Défense explose, l’armée intervient dans de nombreux conflits -Amérique centrale, Afghanistan, Philippines- pour maintenir ou restaurer des régimes souvent dictatoriaux défaits par les guérilleros communistes.

L’armée US intervient en Afghanistan et aux Philippines ? N’importe quoi… la CIA oui, mais pas l’armée US. Et les guérillerros communistes n’étaient pas de vaillants combattants de la liberté contre les dictatures soutenues par les USA, c’étaient des assassins de masse comme ceux des FARC en Colombie aujourd’hui. Ils n’ont jamais hésité à massacrer leurs adversaires…

Si cette politique agace sur la scène internationale, elle plaît aux Américains

Elle agace qui ? Les dirigeants soviétiques ? C’est gênant ? Ah les Américains ils manquent tellement de nuance, de cette finesse propre à l’Europe! Tous des cow-boys!

Passons maintenant au Monde:
Outre les réactions de GW Bush et Tony Blair, L’Immonde nous livre celle-ci:

A Tripoli, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a regretté que Reagan soit mort avant d’avoir été traduit en justice pour l’attaque aérienne américaine contre la Libye en 1986, dans laquelle sa fille adoptive Haïfa a été tuée

L’odieuse attaque américaine, menée en représailles contre le terrorisme lybien. On aura droit au commentaire de Saddam si GW Bush meurt avant lui ?

Ronald Reagan et ses politiques ultra-libérales ont profondément marqué l’économie et la société américaine dans les années 80, des « golden boys » de Wall Street gagnant des dizaines de millions de dollars par an à l’apparition d’une nouvelle classe de sans-abri victimes des coupes sombres dans les programmes sociaux.

Hier soir même un ami me disait: « tu vas voir, ils vont dire qu’il était ultralibéral et que ses politiques ont enrichi Wall Street et jeté dans la rue des millions de gens ». Bingo!

Anticommuniste viscéral, il avait également été à l’origine d’une course aux armements sans précédent en temps de paix, en lançant notamment sa fameuse « guerre des étoiles », qui a épuisé l’Union soviétique et aidé à la chute de ce qu’il appelait « l’empire du mal ».

Anticommuniste viscéral, pour ne pas dire « primaire ». Sauf que Ronald Reagan était un vrai penseur, et n’était pas le cowboy débile décrit ici en France à l’époque, à l’image du traitement réservé aujourd’hui à GW Bush.
J’aimerais aussi que le crétin qui a écrit cet article m’explique le temps de paix. Les années 80, c’était la guerre froide. En 79 l’URSS envahissait l’Afghanistan, en 80 Walesa et Solidarnosc protestaient contre la « démocratie » « populaire » de Pologne… Temps de paix, vraiment ? Et l’appellation « empire du Mal« , peut-être l’URSS ne la méritait-elle pas ? Encore un propos manquant de finesse de la part d’un cowboy, j’imagine ?

Décidément la presse française ne sait plus quoi inventer…

June 6, 1944

D Day

Culture française

J’avais noté en flânant dans une librairie que la bande dessinée servait maintenant à des fins de propagande. Depuis je n’ai hélas pas eu le temps d’aller feuilleter les nouveautés, aussi c’est en lisant 20 Minutes que j’ai pris connaissance de Scandale à New-York, paru chez Albin Michel de Pétillon et Rochette.Cet album relate les aventures de Vétilleux et Crémolin. Voici quelques extraits de la critique, agrémentés de mes commentaires.

Le Vétilleux et Crémolin débarquent cette fois aux States afin de prendre possession -titre de propriété à l’appui- de la province du Québec. Face à des Américains arriérés et butés, nos barjos font exploser Wall Street grâce aux talents prémonitoires de Dico…

1/ C’est la mode maintenant: les Etats-Unis sont appelés « States », les Américains sont des « Yankees » (lu dans 20 Minutes). Comme je n’ai pas l’impression que ce soit affectueux, j’ai plutôt l’impression que c’est péjoratif…
2/ Pourquoi venir aux USA réclamer le Québec ? Il fallait aller à Ottawa, capitale du Canada… et ensuite ce sont les Américains les crétins incultes en histoire géographie ?
3/ « Face à des Américains ». Face. Donc « contre », en situation de conflit. Comment pourrait-il en être autrement puisque les Américains sont butés et arriérés ? Les héros français sont donc forcément cultivés, avant-gardistes, ouverts!
4/ Wall Street ? Qu’est ce que ça vient faire là-dedans ? C’est juste histoire de boucler le financement ? Il fallait cracher sur le grand capital, c’est ça ?

Les deux frenchies imaginés par René Pétillon, papa du délirant détective Jack Palmer, mettent une grande claque à l’Amérique bien pensante de Bush. Des spéculateurs serviles au loubard bienveillant en passant par l’artiste opportuniste, on verse souvent dans l’excès et la caricature. N’empêche, ça fait du bien de voir les maîtres du monde à la merci de nos deux anti-héros bien de chez nous.

1/ « l’Amérique bien pensante »: c’est bizarre comme cette phrase revient souvent au hasard d’articles, sans jamais être argumentée. On pourrait faire le même compliment aux intellectuels français…
2/ « Bush »: il n’a plus de titre, ce n’est ni le Président Bush, ni M. Bush, ni Georges W Bush. C’est « Bush ». Ca ne semble choquer personne.
3/ « spéculateurs serviles »: les vils capitalistes au service de leurs maîtres richissimes, qui ruinent les opprimés! En vérité les « spéculateurs » sont les preneurs de risques que les autres ne souhaitent pas prendre, stabilisateurs indispensables des marchés, ils ne doivent leur survie qu’à leur talent…
4/ le loubard bienviellant: elle est bien bonne celle-là. Le criminel bienveillant, qui vous ouvre le ventre et appelle les urgences en partant avec votre portefeuille ? Là encore les auteurs sont confondus par leur vision du « socialement proche », le voleur, comparé à leur description du « spéculateur ». Les auteurs votent FN ou Verts ? De nos jours difficile de distinguer ces partis: anti-américains, anti-capitalistes, anti-libéraux…
5/ c’est une caricature, ouf, on en est presque soulagé. Oui mais bon: au nom de la haine des « maîtres du monde » on pardonne tout aux héros « bien de chez nous ».
6/ « de chez nous » ? Non, pas de chez moi. Désolé, je garde encore ma part d’individualité, et je ne tiens pas à être associé avec les conneries débitées par des auteurs en manque de sujets…
7/ « les maîtres du monde »: ils nous imposent quoi, nos maîtres ? une vénération quotidienne ? 70% d’impôts ? des apparitions télés quotidiennes ? En fait nos « maîtres » ne nous imposent rien. Nos maîtres à nous Français s’appellent Chirak, Juppé, Copé…

Le scénario est corrosif et décapant […]. Quand au dessin de Rochette, il apparait plus nerveux que d’ordinaire, comme secoué d’un fou rire. Normal: ces nouvelles extravagances des deux zigotos Louis et Dico sont un pur sommet d’humour, une arme de distraction massive.

Ouf, le calvaire est terminé. L’anti-américanisme débile est donc le sommet de l’humour en France, les scénarios sans cohérence sont corrosifs et décapants, sans compter un dessin « nerveux ». Dommage que je ne possède pas de scanner, j’aurais pu vous montrer l’horreur qui illustre cette critique, propre à faire vomir (on y voit l’un des personnages déclamer, derrière des barreaux de prison: « Je hais l’Amérique« , tandis qu’un autre prisonnier réplique: « eh, un peu de respect! Qui vous a libérés en 45 ?« ).

Si vous voulez du tirage, vous savez ce qu’il faut faire. Anti-Américain, anti-capitaliste, anti-business, écolo, alternatif…

Suite

Mon précédent post n’est pas passé inaperçu. Puisque je ne peux pas répondre là-bas, je peux le faire ici, une dernière fois, pour la route. Avant de lire ce post, lisez la réponse qu’il a reçue. Dans les paragraphes suivants, le texte en italique est mon texte initial, et le texte sur fond blanc est la réponse qui a été apportée.

En gros c’est une histoire de terre volée par les Juifs, et dès lors qu’ils auront plié face aux terroristes tout rentrera dans l’ordre

Personne n’a dit cela. Taranne a lancé la question, et je ne crois pas que quiconque ait réellement dit cela dans les mêmes termes. (pas vérifié, si c’est le cas, en effet, c’est un raccourci)

Personne ne l’a dit, et pourtant l’article qui affirme que c’est la faute aux Juifs est posté dans un fil de discussion intitulé: Réponse à jubal sur les causes du terrorisme.

Il suffit d’écouter les discours constants de l’Autorité Palestinienne, du Hamas ou d’autres organisations terroristes pour savoir que seule la simple haine du Juif motive les assassins

Je crois savoir, mais c’est un détail, que le Hamas n’est tout de même pas qu’une organisation terroriste, et c’est justement ça le problème. Tout ça pour dire que l’amalgame est plutôt douteux

L’amalgame est douteux entre le Hamas et le terrorisme ? Le PCUS a fait construire des hôpitaux, alors faire l’amalgame entre le Parti Communiste d’Union Soviétique et les crimes soviétiques est douteux ? La Mafia a fait des dons à l’Eglise, alors il est douteux de faire l’amalgame entre le racket, le meurtre et la Mafia ?
Ce ne sont que deux facettes d’une même organisation. Le fait que le Hamas ait une partie (comme quasiment toutes les autres organisations terroristes, y compris l’Autorité Palestinienne qui est en fait l’OLP sous un autre nom) « charitable » est tout à fait cohérent/logique: les groupes islamistes cherchent à remplacer les Etats en place, en acquérant une légitimité auprès des populations. Et ça marche: financement d’activités diverses, dont l’entrainement au maniement des armes au passage, distribution de médicaments ou de nourriture, aide au logement…
Que des libéraux se fassent berner est tout de même fantastique: eux devraient être capables de distinguer un proto-état en phase de croissance!

et que la violence ne s’arrêtera pas tant que cette haine ne sera pas tarie (ce qui ne semble pas pour demain étant donné que les stades de foot, les rues sont nommés d’après les noms de terroristes, que les livres d’école décrivent les Juifs comme des porcs assoifés de sang…).

Il y a bien des écrivaines italiennes (Orianna « c’est quand qu’elle crève la vieille » Fallaci qui ont des fans (toi, Hervé) suite à une description des musulmans tout aussi comparable dans son abjection.

Ah… En Palestine les islamikazes donnent leur nom à des rues ou des stades, ou encore à des équipes dans un tournoi de foot), les livres scolaires des Palestiniens sont remplis d’appels à la haine, les sermons à la mosquée (ici en Syrie) sont eux aussi remplis d’appel à tuer de l’infidèle.
Je pourrais multiplier les exemples comme ça pendant un bon moment. J’en déduis que tant que ce déferlement continu de haine perdurera, tant que l’endoctrinement des enfants continuera (subventionné par l’Union Européenne) la violence ne s’arrêtera pas. Le terrorisme s’arrête avec des clôtures et des checkpoints, mais il ne prend fin que lorsque la haine s’éteint.Avoir ce discours fait de moi un islamophobe.

Hier matin, je suis descendu de chez moi. Ma voisine m’a parlé de la nouvelle Shoah: un chat aurait semble-t-il dévoré son canari.
Plus tu parleras de cela, Hervé, plus il sera visible que cet évènement, la Shoah, que tu essaies constamment de mettre sur le dos des arabes (alors que comme tu le sais, ce n’est pas le cas, n’est-ce pas), soit directement, soit indirectement en n’arrêtant pas d’en parler, que cet évènement disais-je semble te poser un vrai problème.
Une question: pourquoi?

Est-ce que j’essaye de « mettre sur le dos des arabes » la Shoah ? Non, j’affirme que les conséquences d’un anéantissement de l’Etat d’Israël, y compris par l’application du « droit au retour », provoquera un bain de sang, une nouvelle Shoah. Je devrais employer le terme génocide car il est moins chargé émotionnellement ?

Présentée comme ça, on se demande vraiment pourquoi tu combats ce type de thèses farfelues, Hervé. J’aimerai du reste savoir où tu as lu tout ça?

Tout est sur liberaux.org…mais sinon il y a aussi Anti War, Lew Rockwell.com… Faites votre choix!