Daily Archives: lundi 6 septembre 2004

Bush en librairie

Passé devant une librairie aujourd’hui, il y un présentoir spécial « élections US », voici ce qu’il proposait:

Livres Bush
Disponible en grande taille ici

Donc nous avons de haut en bas, de gauche à droite:

Soit au total 12 livres, tous anti-Bush à des degrés divers. C’est ce qu’on appelle la pensée unique en France. Anti-Bush parce qu’il représente tout ce que les anti-américains haïssent dans l’Amérique: la liberté économique, l’attachement à la religion, l’affirmation de la puissance US et de la volonté de faire le Bien (concept inconnu ici)… Allez-y, crachez votre venin. Dans moins de deux mois maintenant, George W Bush va être réélu.

Mise à jour:
Au lieu de « tous anti-Bush », j’aurais du écrire qu’il n’y en a pas un seul de positif sur George W Bush, ce qui est plus exact, et en règle générale d’ailleurs sur la société américaine puisque 3 livres de Moore sur 12, ça fait déjà 1/4 des livres proposés…

La faute à Poutine

J’ai devant mes yeux la couverture surréaliste de 20 Minutes, avec une photo d’un mère en larmes sur la tombe de son enfant, avec pour titre La méthode Poutine, sous-titrée: L’assaut de l’école de Beslan par les forces russes a fait au moins 335 morts; certaines sources parlent même de 400 tués. Ce carnage démontre les limites de la politique répressive de Poutine face aux terroristes tchétchènes.

Méthode Poutine ? Tirer sur les gamins dans le dos ? C’est ça ? L’Armée russe n’est certes pas glorieuse, mais ce n’est pas elle qui a tiré dans le dos des enfants qui s’enfuyaient. Ce n’est pas elle qui a fait sauter des charges explosives dans un gymnase rempli d’enfants. Ce n’est pas elle qui a forcé des mômes à boire leur urine pour survivre. Ce n’est pas elle qui a tué un gamin à coup de baïonette parce qu’il réclamait de l’eau. L’armée russe a utilisé de moyens disproportionnés en Tchétchénie: bombardements de villages, tueries indiscriminées dans la population civile soupçonnée d’apporter l’aide aux rebelles et bientôt terroristes, et aujourd’hui encore continue d’opprimer ce petit pays. Mais l’ampleur de la répression n’a aucune commune mesure avec le massacre délibéré d’enfants.

Les limites de la politique répressive ? Non, les limites de l’armée et la police russe, qui ne disposent pas de troupes spécialisées prêtes à agir dans ce genre de cas. Et l’on aurait tort de se gausser de nos GIPN, GIGN et autres troupes d’élites. Face à un commando de plusieurs dizaines de personnes, lourdement armées, que pourrait bien faire un commando du GIGN, dont les méthodes propres et assurant au mieux la survie des otages s’entendent face à des ennemis inférieur en nombre, usés par de la négociation, la fatigue, et disposant d’un armement moindre ? Que faire alors qu’à quelques mètres de vous les coups de feu claquent et que vous savez que chaque fois un enfant perd la vie ? Que faire quand vous entendez des hurlements et qu’une explosion secoue le sol ? Qu’aurait fait le GIGN dans un tel cas ? Quand il s’agit de sauver les otages et que ceux-ci sont déjà en train d’être massacrés, n’est-il pas temps de donner l’assaut ?

Ils sont beaux les donneurs de leçons, qui ignorent tout de la réalité russe aujourd’hui, incapables d’imaginer la détresse des parents avant l’assaut, la détermination folle des terroristes à tuer le maximum d’infidèles quoiqu’il arrive, la décrépitude de l’armée incapable de faire face à la situation. Regardez la réalité en face le massacre d’innocents en si grand nombre ramène à Oradour, au 11 Septembre, à des infâmies que l’humanité entière réprouve (et ceux qui l’approuvent je nie leur humanité, car il n’existe aucun élan plus fort que celui de protéger les enfants). Poutine est un semi-dictateur brutal, mais la méthode Beslan a une signature unique: l’islamisme.