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Food nazis & nazislamists

Etranges coïncidences en Angleterre:
– Burger King retire de la vente une glace, parce que le logo ressemblerait trop à « Allah » écrit en arabe: Religion of Silly Seething
– Burger King se retire d’un programme gouvernemental destiné à réduire les sucres, le sel et la graisse de ses menus: Burger King opts out of health food drive
La guerre contre les islamistes sera gagnée le jour où on haussera les épaules à ce genre de demandes complètement absurdes, et surtout le jour où il n’y aura plus de Musulmans excités pour les faire.

Reportage sur M6

Sur M6, documentaire 6 semaines à Bagdad, je le regarde depuis quelques minutes. Je vais tenter d’en commenter les grandes lignes…

Après plusieurs minutes d’images horribles suite à un attentat dans un centre de recrutement à Bagdad, une mise en perspective: « malgré les attentats, 1500 nouvelles recrues tous les jours » et encore « ils sont 100.000 dans la nouvelle armée« . Hé ouais, malgré les attentats ils s’enrôlent en masse.
Ensuite présentation de « Bushra », une femme soldat. Elle nous montre que l’enthousiasme est bien là dans la nouvelle armée. Et la voilà dans la rue Haïfa, autrefois scène de crimes multiples, d’attentats. On se souvient par exemple de l’exécution de personnel électoral dans cette même rue, sous les caméras. Et aujourd’hui une femme soldat patrouille à pied cette rue. Et sa tête est mise à prix: « 4000 dollars » nous apprend la voix-off. Elle ne voyage pas en blindé, mais en 4×4, ou à pied.
Ah et voilà encore une mise en perspective: « le plan des Américains est simple: donner le contrôle aux Iraqiens et se retirer« . Et encore, au sujet d’une opération qui doit avoir lieu: « ce sont les Américains qui ont mis au point l’opération, mais pour la première fois ce sont les Iraqiens qui la mèneront« . L’opération en question ? Cordon and search: ils clôturent un quartier et fouillent les maisons. Méthode brutale, mais menée par des Iraqiens elle a plus de légitimité que par des Américains, qui en plus ne comprennent pas forcément les subtilités locales (quand ce n’est pas tout simplement la langue). Hésitation des Iraqiens, qui ne savent pas s’ils doivent arrêter un suspect contre lequel d’après leur conseiller américain ils n’ont aucun début de preuve… Le rôle de l’officier américain est souligné par la voix-off: « les Américains sont là pour faire respecter la Convention de Genève, leur faire oublier la méthode iraqienne » (càd la torture, ou au moins l’interrogatoire musclé).Ceci dit, ce jour là les Américains sont partis se coucher… et la méthode iraqienne prévaut: le suspect est arrêté, et il passera à l’interrogatoire, no camera allowed
Et voilà le journaliste à Sadr City, le « chaudron chiite de Bagdad« . Ce n »est pas là qu’on trouvera les plus fervents admirateurs des Américains. Mais à qui font confiance les habitants de Sadr City ? A l’armée iraqienne, la police, la garde nationale et à la milice de Moqtada Sadr, dixit l’un des jeunes interviewé. Que représente l’armée du Medhi, la milice de Moqtada Sadr ? Pas grand chose en fait, c’est surtout beaucoup d’esbrouffe aujourd’hui: elle a été décimée militairement par les militaires US en avril dernier, et n’a plus aucune prise sur le cours des évènements. Elle ne peut plus sortir de Sadr City non plus…
Suite de la visite de Sadr City: lors de la prière, un message de Moqtada est lu: « nous demandons les mêmes droits pour tous, du Nord au Sud, chiites et sunnites, et kurdes, ne faites pas la guerre entre vous [Iraqiens], la guerre n’existe que dans la tête des Américains« . Plutôt positif comme discours, non ? Il n’en est plus à vouloir bouter à lui seul les Américains hors d’Iraq. D’ailleurs, il ne le réclame même pas ouvertement. Et il ne souhaite pas non plus lancer sa milice contre les Sunnites…
Par contre, concernant les droits de la femme… l’égalité des islamistes shiites s’arrête aux hommes… navrant, c’est une évidence, mais il y a progrès puisque juste avant Sadr City on nous a présenté une femme députée. La vision de Moqtada n’est semble-t-il pas majoritaire en Iraq.
Suit la Bourse d’Iraq: des femmes y travaillent, notamment une chrétienne. Et il y a du monde… il y a des investisseurs en Iraq. Ils bravent les attentats, surtout que comme le souligne la voix off, ils font partie des cibles privilégiées. Quoi de pire en effet pour les terroristes que le futur en marche ? Des projets d’investissements, des échanges marchands, qu’est-ce qui pourrait être pire pour les terroristes moyen-âgeux ou les gangsters baasistes ?
Place à une interception de voitures piégées. Là encore, ce sont des Iraqiens à la manoeuvre. Et qui arrêtent-ils ? « Ce sont tous des étrangers » nous dit la voix-off. Bingo: en Iraq, les terroristes d’Al Qaeda ne sont pas Iraqiens.
La touche finale du reportage: un gamin qui habite un container avec son petit frère. Il tient un petit magasin et « collabore » avec les Américains. Et comme il déteste les terroristes (des terroristes ont tué des membres de sa famille), le soir il allume sa XBOX et fracasse du terroriste…

Retour sur le plateau: l’ambassade de France trouvait la présence de journalistes français intolérable! L’une des explications du journaliste est que les Iraqiens sont tout de même assez hostiles à la France, et que les rançons versées (mais il précise que ce sont des « rumeurs ») en font des cibles de choix.
Quand l’ambassade verra le reportage, ils auront des raisons en plus de ne pas souhaiter de journalistes, car le portrait brossé de Bagdad est finalement beaucoup plus optimiste que les nouvelles données quotidiennement…
Incroyable, le présentateur vient de dire « pseudo résistance iraqienne« ! DEvant les images, comment les présenter comme des « résistants » ? C’est impossible, d’autant que comme c’est souligné tout au long du reportage les attentats sont le fait d’étrangers.
Dommage, visiblement j’ai raté le début où le journaliste suite à un attentat a failli se faire lyncher: les Iraqiens (civils) sont vraiment à cran, et reprochent les attentats aux Américains. Mais comme le dit un soldat US au cours du reportage: « ils peuvent nous détester, c’est pas grave, nous on partira », qu’il suivait d’une tirade sur le thème: c’est aux Iraqiens de prendre leur destin en main. Et visiblement il y a un grand nombre d’Iraqiens prêts à cela. L’Iraq est vraiment sur la bonne voie: entre les structures politiques, militaires et économiques les Iraqiens sont aux commandes.
Même si le journaliste semble sceptique sur la situation militaire (mais a-t-il le recul nécessaire ?), chapeau M6, et à son reporter Paul Comity. Evidemment pour remettre tout ça en perspective (notamment sur la fin de l’interview plateau où le journaliste parlait d’une « guerre de front »), consulter les indispensables: Belmont Club et Ludovic Monnerat. Bravo la 6.

Chronique d’une guerre civile annoncée

Non, je ne vais pas vous parler de l’Iraq où la stratégie Zarqawi vit certainement ses dernières heures (je parle bien de la stratégie, pas de Zarqawi ni du terrorisme en Iraq), mais encore du Hamas et de l’Autorité Palestinienne:

Les tensions entre factions palestiniennes, contenues jusqu’à présent à la bande de Gaza, se sont étendues, au cours des derniers jours, à la Cisjordanie, avec l’enlèvement de quatre responsables du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) à Naplouse, Toulkarem, Bethléem et Hébron. Tous ont été rapidement relâchés, vendredi 7 octobre. Ces enlèvements sont monnaie courante à Gaza, où ils sont perpétrés en général par des miliciens issus du Fatah, qui constitue la colonne vertébrale de l’Autorité palestinienne. Ceux de Cisjordanie ont été revendiqués par des groupes inconnus jusqu’à présent. Ces derniers ont indiqué qu’ils constituaient « une réponse aux violations de la loi » dont le mouvement islamiste s’est rendu, selon eux, coupable. Le Hamas a mis en cause directement des membres des services de sécurité de l’Autorité palestinienne. Cette dernière a nié toute responsabilité.

La suite dans Le Monde: Les incidents interpalestiniens gagnent la Cisjordanie.

Malheureusement, l’Autorité Palestinienne ne peut compter pour se débarasser du Hamas sur aucun soutien externe, à part ceux d’Israël et des Etas-Unis. Les pays arabes n’ontvraiment rien fait au cours des 60 dernières années pour régler le problème israëlo-palestinien, mais il est vrai que eux n’y voient qu’un problème « Juif », et ce n’est pas aujourd’hui qu’ils vont s’y mettre.

Guerre civile à Gaza

Il est bien difficile de trouver des informations sur les évènements en cours à Gaza: TF1.fr n’en parle pas, Le Monde reproduit une dépêche AFP, Libération y consacre à peine un court article, probablement aussi une recopie d’une dépêche… je n’ai pas cherché plus loin: pas de grands articles indignés, de gros titres comme lorsqu’Israël réplique à des tirs de roquettes. Les Palestiniens peuvent se massacrer entre eux, tant qu’ils ne tombent pas sous les coups d’Israëliens ce n’est pas la peine d’en faire un article, un édito, et d’interviewer Leila Shaheed et les éternels orientalistes français.
Alors voilà ce que j’ai pu glâner sur Libé et Le Monde:
Version Libé:

Trois Palestiniens, dont un officier de police, ont été tués et plus d’une cinquantaine d’autres blessés hier, lors d’affrontements entre les forces de sécurité palestiniennes et des activistes du Hamas à Gaza, les plus violents depuis la fin du retrait des Israéliens à la mi-septembre. Selon plusieurs témoins, les miliciens du Hamas ont attaqué les policiers au lance-roquettes et à l’arme automatique.

Version Le Monde:

eux Palestiniens ont été tués lors d’affrontements entre la police et des activistes du Hamas ayant éclaté dimanche 2 octobre en début de soirée à Gaza, selon des sources palestiniennes.

Selon des responsables de la sécurité, un officier de police et un civil ont été tués dans le camp de réfugiés de Chatti, où des activistes du Hamas ont attaqué au lance-roquettes antichars un poste de police.

Vingt-sept autres personnes, dont trois policiers, ont été blessées dans la fusillade, qui a éclaté après la tombée de la nuit dans la ville de Gaza.

Policiers et activistes du Hamas se sont rejeté la responsabilité de la fusillade, laquelle a dégénéré en accrochages dans deux bastions du Hamas, l’un dans la ville de Gaza et l’autre dans les environs.

De source policière, on indique que le policier a été tué par des tirs de roquettes RPG de militants du Hamas qui ont tenté de prendre le contrôle d’un poste de police du camp de réfugiés de Chati.

Cette attaque avait suivi de violents combats entre policiers et membres du Hamas dont un journaliste de l’AFP a été témoin dans et autour du principal hôpital de la ville, l’hôpital Chifa.

Un médecin de cet établissement, le Dr Baqer Abou Safyeh, a indiqué pour sa part que ces affrontements avaient fait plus de 20 blessés au total.

Selon le correspondant de l’AFP ayant assisté aux affrontements à l’hôpital, les militants du Hamas ont lancé des roquettes antichars et des grenades et ont ouvert le feu à l’arme automatique sur la police palestinienne.

Ces accrochages mettent en relief les difficultés que rencontre le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour renforcer son autorité dans la bande de Gaza. Voici quelques jours, la police palestinienne a lancé une opération visant à empêcher les activistes de porter des armes dans les rues.

En gros Abu Mazen a à peine esquissé un geste de salut public étant donné les 20 morts lors d’une « manifestation » du Hamas, que celui-ci part en guerre contre l’Autorité Palestinienne. Abu Mazen est donc maintenant coincé: soit il fait le ménage dans les rangs palestiniens, en oblitérant le Hamas, soit il est évincé du pouvoir par le Hamas. Il peut aussi tenter une alliance, mais le Hamas l’éliminerait alors un jour, quand il deviendra inutile… Abu Mazen est donc face à ses responsabilités. Que va-t-il choisir ? Le déshoneur et la guerre civile , ou la guerre civile ? Décidément le choix d’Ariel Sharon porte ses fruits bien plus vite que je n’aurais pu l’imaginer.