Daily Archives: lundi 14 novembre 2005

Victimes du socialisme

Suite au décalage horaire, j’ai eu quelque mal à dormir ces deux dernières nuits et je me suis retrouvé cette nuit à écouter la radio de 5h à environ 7h du mat (pour me rendormir et me réveiller à 8h et partir au boulot, dur!). J’ai eu la chance d’écouter Radio France International. Je ne me suis pas étouffé d’indignation, je n’ai pas hurlé, ni rien. Non, pour une fois, des journalistes ont fait leur boulot, vraiment: ils sont allés à Aulnay, mettre en perspective les violences et destructions, confronter les dires des auteurs et la réalité, interviewer les victimes, etc. Il ressortait du reportage que:
– beaucoup d’entreprises avaient été victimes d’incendies volontaires, à hauteur de 180 millions d’euros!
– beaucoup de petits commerces ont subi le même sort,
– aucune forme de « discrimination » n’a été appliquée entre les entreprises victimes et celles épargnées
– sans compter les écoles, les crèches…
Et ensuite bien évidemment les « jeunes » clament qu’ils sont victimes de discrimination, qu’ils ont un mal fou à trouver un boulot… C’est donc pour cela qu’ils brûlent les entreprises. Sauf que l’un des chefs d’entreprise, qui vient de mettre au chômage technique 120 employés puisque l’usine a brûlé, nous dit que 90% des employés vivent dans un rayon de 10km. Et à propos des discriminations il dit tout simplement qu’ils sont « inadaptés », car ils ne se lèvent pas le matin, et il est impossible de leur donner un ordre. Et les « jeunes » expliquent de leur côté qu’il est plus vite fait de gagner sa vie par le crime (car en France, le crime paye).
Toujours à propos des « discriminations », l’un des « jeunes » déclare: « si t’es Noir, tu es gardien de sécurité pour les supermarchés, si t’es Arabe, t’es gardien de sécurité de nuit pour les entrepôts ou à l’aéroport [de Roissy] ». Amusant comme il ne semble y avoir qu’un seul job possible: gardien de sécurité! On pourrait croire que ce sort leur est réservé par des entreprises « racistes ». Mais non: plus loin dans le reportage un dénommé Sofiane explique qu’il suit une formation de… gardien de sécurité aéroportuaire! Il ne peut cependant pas trouver de travail car… il a un casier judiciaire! Quelle discrimination terrible, n’est-ce pas, de refuser un travail sécuritaire à quelqu’un avec un casier ? Pas pour un délit grave, un simple « outrage ». Mais imaginez ce qu’il faut dans les cités pour qu’un policier vous embarque pour « outrages ». On imagine que le personnage n’est pas un enfant de choeur… Et enfin, un troisième « jeune », Amadou déclare avoir un rêve professionnel. Et il veut ? Etre « gardien de sécurité ». Parlez moi encore de discrimination…
Ah et puis ils parlaient aussi des zones franches, mais là encore ils étaient contredits par la réalité: pour bénéficier des réductions d’impôts il fallait embaucher un quota de personnes des communes en zone franche. Donc soit les entreprises l’ont fait, auquel cas ils peuvent parler de discrimination, soit elles ne l’ont pas fait et tout leur discours sur « les profiteurs des subventions » tombe à l’eau… surtout qu’un responsable municipal ajoutait que la majorité des grosses implantations date de 2001, 3 ans avant le classement d’Aulnay en zone franche…

Au final il ressortait clairement que les « problèmes » de ces « jeunes » étaient liés à leur instrumentalisation politique en tant que « victimes du racisme » (alors qu’ils sont victimes du socialisme), et surtout au fait qu’ils ont accepté cette instrumentalisation et l’ont faite leur. A ce titre, ils se croient donc exemptés de devoir faire ce que font les autres: travailler à l’école, et ensuite travailler tout court. S’ils ne trouvent pas de boulot, c’est bien la preuve que les « Français » sont racistes, s’ils ont de mauvaises notes, c’est que les profs doivent être racistes aussi. Enfermés dans cette logique, tout leur est dû, ce sont des rois, et leur donner des ordres est une insulte à leur honneur. Ils ne ne connaissent même pas les entreprises qu’ils accusent de discrimination, ne comprennent pas le monde de l’entreprise, la valeur de l’effort, celle du travail, etc. Le socialisme en a fait de parfaits décervelés, et le discours des associations gauchistes a légitimé leur échec, et donné toutes les raisons d’agir comme ils le font. Ils auraient tort de s’en priver, puisqu’une fois de plus le crime paye (emplois réservés, subventions…). Reste à espérer qu’en focalisant le discours sur le côté « discrimination » et « frustration sur l’emploi » la dimension « guerre civile » passera au second plan. Mais les maux sont là, et ils ne changeront pas: le socialisme, s’il n’a pas d’avenir, peut continuer de ruiner la France pendant longtemps puisqu’il a le soutien des Français, et les associations gauchistes continueront leur propagande à fond, soutenues par l’Etat. La « crise des banlieues » va donc resurgir un jour ou l’autre, et à chaque fois le « virus islamique » (pour parler du phénomène de récupération/endoctrinement des populations révoltées) risque de convaincre un peu plus les émeutiers et de donner un sens à leur lutte, puisqu’à chaque fois ils seront déçus par les « plans », les « politiques de la ville » et autres billevesées étatistes vouées à l’échec.

Mise à jour: lire le post de Taranne: In The Ghetto

Blackout

A l’étranger je ne pouvais mesurer l’état réel du pays, et maintenant que je suis revenu je dois avouer que mon pessimisme était justifié. Les associations gauchistes manifestent contre la « double peine » (c’est-à-dire l’expulsion des étrangers qui refusent et transgressent les lois de leur pays d’accueil), d’autres (plus à gauche que le PS actuel, c’est possible) contre les violences… policières, à droite Villepin et Chirac arrosent les banlieues à coups d’emplois réservés (ça s’appelle de la discrimination « positive », autrement dit du racisme institutionnel, financé par vous, contre vous) et bien sûr de gros sous pour les « associations », et Sarkozy bien sûr est le vilain petit canard de service (pensez-donc, oser appeler « racaille » de la racaille, quel toupet!).
Mais le pire n’est pas là, tout cela, on pouvait s’y attendre. Le pire, ce sont les médias: entre le président de LCI qui déclare ne pas vouloir montrer les images des voitures brûlées pour ne pas donner de voix à la droite (via No Pasaran!), et les reprises bouche en coeur par les journalistes du refrain sur le thème du « retour au calme » (vu sur I-Télévision, toutes les 15mn, Le Monde n’en fait plus grand cas dans son édition numérique, Libé et TF1.fr reprennent le mantra …).
Visiblement, alors que les émeutes continuent toujours en province, et bien que les chiffres soient donnés au compte-goutte, le message doit passer: c’est le retour progressif au « calme ».
Mais pourquoi ? Le « phénomène » s’éteindrait de lui-même ? Est-ce à dire que le travail de la police n’y est pour rien ? Qu’une partie des demandes des « jeunes » a été entendue et qu’ils sont retournés à leurs activités habituelles (trafic de drogue, vol à la tire, fumette de pétard…) ? Une situation « normale » en France est-elle 374 voitures brûlées en une nuit (soit 136.000 voitures par an, soit grosso-modo pas loin d’un mois de ventes de voitures neuves) ? Une situation normale est-elle un cordon policier entre Paris intra-muros et la banlieue ? avec un couvre-feu dans des dizaines de ville ? les policiers réservistes rappelés ? les élèves des écoles de police dans les rues au lieu d’apprendre leur métier (ils doivent être en « stage pratique » j’imagine) ? Est-ce du tout simplement à la météo qui se dégrade ? Aux fatwas et aux « grands frères » (ceux de l’UOIF, les Frères Musulmans ?) ?
Que se passe-t-il réellement ? Nous n’en saurons rien, hormis par nos relations diverses dans les services de police, chez les pompiers, ou par ouïe-dire, pire encore: par la rumeur. Officiellement, le rideau est tombé: c’est le blackout en France. Dormez braves gens. Je dois préparer mon départ définitif désormais: il m’est impossible de vivre dans un pays devenu aussi irrémédiablement suicidaire. Une fois de plus la France a choisi le déshonneur, mais cette fois elle a déjà la guerre.

Mise à jour: après avoir écouté la radio de 5h du matin à 7h, je ne savais toujours pas le bilan de la nuit, et un tour sur divers sites d’infos générales (tf1, libé, etc) ne me permettait toujours pas de savoir ce qu’il en était. Enfin je viens de voir le chiffre des voitures brûlées dans Le Monde électronique: 284. Quasiment une baisse de moitié entre vendredi et dimanche, tant mieux. J’aimerais quand même un décompte non pas en termes de voitures, mais plutôt de valeur détruite: quid des entrepôts, des locaux scolaires, municipaux etc ? Rien que sur Aulnay le bilan en termes de destructions de biens s’élèverait à 180 millions d’euros (chiffre entendu sur RFI cette nuit), sans parler des pertes de chiffre d’affaire, des pertes d’emploi…