… avec Zapatero! Non, avec Zapatero il n’y a pas besoin de revendiquer, de menacer, ou d’exiger. Zapatero ne demande pas la reddition de ses ennemis après les avoir vaincus, il leur demande poliment de discuter autour d’une table entre personnes civilisées:
Le chef du gouvernement a conditionné l’ouverture de « discussions » avec ETA (Euskadi Ta Askatasuna, « Pays Basque et Liberté » en basque) à un abandon définitif de la violence par l’organisation clandestine.
(source: TF1.fr)
Le problème de ce genre d’exigences, c’est qu’il faut les assoir sur une menace: un raid de B52 sur le pays basque ? une vaste chasse à l’homme appuyée par plusieurs divisions d’élites de l’armée espagnole ? quelques assassinats par des escadrons de la mort ?
Mais ce serait mal comprendre Zapatero (et tous les apaiseurs): il fait l’hypothèse que les terroristes sont des gens civilisés, qu’il est possible de faire appel à leur humanité, à leur bonté.
Malheureusement pour Zapatero (et pour nous aussi, hélas), les terroristes ne raisonnent pas tout à fait de la même façon:
Mais l’ETA a placé le chef de l’exécutif en porte-à-faux en publiant samedi dernier un communiqué invitant acteurs politiques et sociaux basques à franchir de « nouveaux pas » pour la paix, sans mention du cessez-le-feu attendu. L’organisation armée, qui n’a plus tué depuis mai 2003, a au contraire fait exploser trois bombes en 12 jours contre des entreprises basques dans le cadre de sa campagne de racket.
Voilà donc comment l’ETA compte faire régner la paix: par l’application de la terreur. Franchir un nouveau pas vers la paix, c’est faire sauter une série de bombes supplémentaires. Leur proposer de discuter, c’est une double erreur. La première, c’est faire preuve de faiblesse aux yeux des terroristes, donc les encourager à accroître leur avantage. La seconde, c’est faire l’hypothèse que les terroristes sont comme nous, des gens avec des griefs qu’il est possible d’accomoder, qui sont « discutables » entre personnes civilisées. C’est évidemment faux, et c’est l’erreur majeure, celle de la naïveté, impardonnable pour un dirigeant.
Un bon terroriste est un terroriste vaincu. Et il ne peut y avoir de négociation avec un terroriste que sur ses horaires de promenade en prison.