Chirac dans la roue de Pékin

PEKIN (Reuters) – Le président Jacques Chirac a réitéré le soutien de la France aux autorités de Pékin sur la question de Taiwan et déclaré comprendre leur position, résumée par la formule « un pays, deux systèmes ».

« J’ai rappelé au président Hu Jintao la position constante de la France sur l’unicité de la Chine et j’ai rappelé notre opposition à toute initiative unilatérale qui viserait à modifier le statu quo et à accroître les tensions déjà préoccupantes dans le détroit de Taiwan », a-t-il dit lors d’une conférence de presse commune avec son homologue chinois à Pékin.

La position du gouvernement chinois est claire sur Taïwan: c’est une province rebelle, et elle sera un jour mise au pas, par la négociation ou les armes. « Un pays deux systèmes » c’était le pipeau destiné à endormir les habitants de Hong-Kong. depuis ils sont petit à petit repris en main par la Chine pour tout ce qui concerne la politique. Un pays deux systèmes économiques, c’est tout.

« La France comprend parfaitement la position dont le président Hu Jintao a bien voulu me faire part, c’est-à-dire la position ‘un pays, deux systèmes' », a ajouté le chef de l’Etat français. « Toute mise en cause (…) de la situation et de l’équilibre actuel dans cette région du détroit, serait extrêmement dangereuse pour tout le monde. »

Et que fait Chirac quand il prend position pour la dictature communiste plutôt que pour Taïwan ? Ne prend-il pas le risque de donner des ailes à la Chine ?

Jacques Chirac a confirmé son souhait de voir levé « dans les prochains mois », au moins par l’Union européenne, l’embargo international sur les armes imposé à Pékin après l’écrasement du mouvement démocratique de la Place Tienanmen en 1989.

Il a estimé que cette mesure ne correspondait plus à la situation chinoise et qu’elle était « simplement hostile à la Chine ». Il a souligné que l’UE n’imposait pas un tel embargo à la Corée du Nord, pays accusé de développer l’arme nucléaire.

Donc Chirac ne veut surtout pas rompre le délicat équilibre mais il veut bien armer la Chine en matériel européen, et donner son appui politique à la Chine. Au moins Chirac est clair: aucune crapule n’est assez dégueulasse pour qu’il refuse de faire du business avec elle. La preuve dans la même dépêche:

Ils [chirac et l’assassin rouge] ont assuré vouloir amplifier leur « partenariat stratégique global » et présidé à la signature d’une série de contrats dans des secteurs « structurants » pour l’économie chinoise.

Dans les transports terrestres, Alstom a ainsi signé des contrats pour fournir 60 rames automotrices et 180 locomotives de fret pour un montant d’environ un milliard d’euros.

Dans l’aéronautique, Airbus a engrangé une commande ferme pour six A319 par Air China (qui a également signé un pré-contrat pour 16 A330), ainsi qu’une commande de 20 A330 par China Eastern. Le prix catalogue de l’A330 est de 130 millions de dollars.

Noël Forgeard, président du constructeur aéronautique européen, s’est dit un peu déçu de n’avoir pas signé de contrat pour le gros porteur A380 mais a fait état de « conversations prometteuses ». Il a en tout cas conclu un accord pour confier certaines tâches à la société chinoise AVIC 1, notamment sur la voilure de l’A380.

Dans le domaine de l’énergie, Alstom livrera trois centrales hydroélectriques pour un montant total de 350 millions d’euros. Mais, contrairement aux espoirs du camp français, aucun accord n’a été passé dans le secteur nucléaire.

Il faudrait proposer les centrales à l’Iran ou la Corée du Nord, puisqu’aucun de ces deux pays n’est sous embargo…

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