J’ai fait le tour des journaux français, désespéré de ne pouvoir y trouver de référence sur l’Egypte, où Moubarak a pris une décision historique samedi dernier. C’est finalement en scrutant Libération à la loupe que j’ai trouvé:
Hosni Moubarak a créé la surprise, samedi, en demandant au Parlement égyptien de réviser la Constitution avant le mois de mai, afin de permettre la tenue d’une élection présidentielle multipartite au suffrage universel direct en septembre prochain, au lieu du traditionnel référendum-plébiscite.
Jusqu’alors, le Président était élu par référendum autour d’un candidat unique, proposé par le Parlement. Hosni Moubarak, dont le Parti national démocratique détient plus de 80 % des sièges à l’Assemblée du peuple, a ainsi déjà cumulé quatre mandats de six ans. Lui qui a toujours été seul candidat à sa succession et chaque fois réélu avec plus de 90 % des voix vient donc d’accorder à l’opposition ce qu’elle réclame depuis toujours.
L’article replace même cette décision dans le contexte plus large (Liban, Iraq, Autorité Palestinienne), et cite les « pressions américaines« … du Washington Post! En oubliant de dire que Condoleeza Rice a annulé sa visite au Caire deux jours avant cette annonce. Pas grave. Le lecteur intelligent peut très bien faire le lien: la politique US de démocratisation du Moyen Orient produit quelques résultats.
Bon, maintenant il faut bien dire une chose: ce ne sont que des balbutiements, et les effets d’annonce peuvent très bien n’être que de vaines paroles jamais suivies d’actes. Pourquoi ne pas truquer les élections ? Pourquoi ne pas conserver la plupart des leviers de pouvoir importants ? Il y a toujours des moyens de conserver le pouvoir sans en avoir l’air… Méfiance, mais confiance quand même. C’est un pas dans la bonne direction.
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