Interview d’un « indépendantiste » martiniquais sur TF1.fr:
– L’annulation du déplacement de Nicolas Sarkozy est-elle une première victoire pour vous ?
[…] La mobilisation a été provoquée par notre indignation contre deux articles de la loi du 23 février 2005. Si le président de l’UMP est maintenant sensibilisé sur la gravité de cette loi et les dérapages qu’elle peut entraîner contre la France et contre nous-mêmes, il s’agit alors d’une première victoire.
Dérapages organisés ?
Mais encore:
Sur le fond, comment peut-on parler des aspects positifs de la présence française en dissociant cela de la colonisation ? La présence française, c’était la colonisation et ses conséquences. Ce n’est pas possible de faire cela. Comment vouloir mettre en avant la construction de routes, d’hôpitaux ou d’écoles alors que toutes ces actions étaient pensées pour rendre plus performantes la colonisation, la colonisation des esprits ou l’extinction des cultures et des religions ? Il est extrêmement important de dire qu’il y a là une volonté manifeste et insidieuse de laisser croire qu’il y a un aspect positif à la colonisation.
Comment les mettre en avant ? Parce que quand les Français sont partis, ils ont tout laissé sur place. Parce qu’ils ont aussi laissé une élite formée dans les écoles françaises, les mêmes qui accueillaient l’élite de la France (malheureusement ils ont aussi légué les structures administratives). Parce que nombre de Français sont restés post-colonisation dans les divers pays de l’Empire colonial parce qu’ils aimaient sincèrement ces pays, parce qu’ils y avaient des intérêts (professionnels ou personnels)…
Maintenant passons à l’accusation la plus dégueulasse: « la colonisation des esprits » ou « l’extinction des cultures et des religions ». Qu’en est-il réellement ? Je les invite à lire Charles de Foucauld pour savoir ce qu’il en était en Afrique du Nord. Oh, en Afrique de l’Ouest et en Afrique Noire il y avait peut-être plus de prosélytisme, mais l’animisme n’a pas disparu, et le christianisme a été assimilé plus qu’il n’a supplanté les religions locales.
S’il ne faut pas peindre en rose la colonisation, il ne faut pas non plus en faire un repoussoir absolu. A force d’auto-flagellation, de lamentations vaines, de commisérations, la France renie son passé, piétine son présent, et détruit par anticipation son futur (entre la dette publique et la démographie défaillante…). Ce débat sur les colonisations, insoluble par l’ampleur des colonisations et la diversité des situations à prendre en compte, n’est qu’un épisode de la dépression française.
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