Peu de gens se rendent à quel vitesse l’Europe s’éteint. Un exemple:
La Russie a perdu près de 6 millions d’habitants en 12 ans (AFP 22.02.06 | 19h36)
500.000 habitants par an. Une grande ville disparaît tous les ans.
La population de la Fédération de Russie ne cesse de baisser depuis 1993 et a elle perdu 5,8 millions de personnes (4%) en 12 ans sous l’effet d’une mortalité élevée chez les hommes et d’une faible natalité, a annoncé mercredi le ministre de la Santé.
Conjonction fatale.
La population russe a continué de baisser en 2005 plus rapidement que l’année précédente, s’établissant à 142,7 millions.
Phénomène en accélération donc… et c’est logique dans un pays vieillissant. Moins de bébés, plus de vieux.
Le taux de mortalité en Russie, de 16 pour 1.000 habitants est très sensiblement supérieur à celui des pays d’Europe et des Etats-Unis, a souligné Mikhaïl Zourabov devant la chambre basse du Parlement.
Entre la vodka et l’écroulement de tous les systèmes de santé, qui n’étaient déjà pas reluisants sous l’ère soviétique… Mais le taux de mortalité n’est qu’un élément de l’équation. Le plus important est ailleurs.
Les avortements, s’ils ont diminué ces dix dernières années, n’en restent pas moins nombreux, a souligné le ministre. Ainsi 1,611 million de grossesses ont été volontairement interrompues en 2005. Ce chiffre était de 2,3 millions en 1995.
Combien de naissances à mettre en parallèle ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) répertoriait 1 971 interruptions de grossesses pour 1 000 naissances en 1990, soit deux avortements pour une naissance. Dix ans plus tard, rien ou presque n’a changé avec 1 696 avortements pour 1 000 naissances.
(source: La démographie russe : les chiffres du déclin)
Et ça continue grosso-modo au même rythme aujourd’hui. Les femmes russes préfèrent l’avortement au bébé.
M. Zourabov note des « tendances positives dans la situation démographique », notamment le fait que par rapport à 1999, 210.000 enfants de plus sont nés en 2005. « Mais ces tendances positives de la natalité ne sont pas encore solides », déplore-t-il.
Le problème en démographie, c’est l’inertie: une tendance ne s’efface pas en quelques années, et quand elle est aussi lourde qu’en Russie pour la renverser il faudrait un retournement complet et durable.
Si cette situation perdure, en 2030 la Russie ne comptera plus que 100 millions d’habitants et 50 à 55 millions en 2075, a affirmé la chef de la commission parlementaire chargée de la Santé, Tatiana Iakovleva.
En gros la Russie cessera d’exister d’ici quelques décennies: un pays sans enfants, sans futur, composé de vieux. Un Politburo à l’échelle d’un pays: plus d’imagination, plus de volonté, un repli sur le passé, avec Poutine toujours à sa tête, toujours en guerre dans le Caucase (et plus seulement en Tchétchénie), avec la Chine colonisant progressivement la Sibérie via l’immigration et la prise de contrôle économique… Tout à fait possible.
Le destin russe, c’est celui de l’Europe entière, en accéléré, en plus aigü. Les femmes d’Europe occidentale préfèrent la contraception permanente (via la pilule) aux avortements à répétition, c’est moins visible (et traumatisant) mais tout aussi efficace. Bien sûr la chute sera moins prononcée, plus lente, car contrairement à la Russie l’espérance de vie progresse doucement, et le système de soins ne s’est pas encore écroulé.
Mais qu’adviendra-t-il dans 10 ou 15 ans, après la faillite de la Sécurité Sociale et des régimes de retraite ? Qui peut dire si face aux impôts massifs nécessaires pour maintenir à flot les « régimes sociaux » une émigration massive de jeunes ne va pas faire chuter brutalement la démographie européenne ? Ou que face à l’impossibilité d’assurer à leurs enfants un avenir les couples restants en France renoncent à en avoir ? Ou encore que les Etats européens décident de pratiquer l’euthanasie à grande échelle, sous une forme « douce », comme par exemple (comme cela se fait déjà en Angleterre) en ne soignant plus au-delà de 75 ans certaines pathologies ? Imaginez tous les étés et tous les hivers plusieurs dizaines de milliers de morts après une « canicule » ou un « hiver rigoureux ». Vous auriez pensé en 2003 que 15.000 personnes âgées allaient mourir d’un coup de chaleur prononcé ? Quid des émeutes massives de novembre ? Les récentes manifs d’islamistes à Paris ? L’Histoire se déroule plus vite qu’on ne l’imagine, et l’impensable se produit. Malheureusement pour nous, la démographie ne ment pas.
Dans une indiférence stupéfiante et quasi-générale, les nations Européennes s’éteignent par dénatalité mais comme la nature a horreur du vide, les peuples autochtones seront peu à peu remplacés par des populations venus d’Afrique. Ce qui attend l’Europe si rien n’est fait pour empêcher cela, c’est la submersion puis l’extinction des indigènes européens, un peu comme les Amériendiens aux Amériques. Le pire, le plus effarant, c’est que peu de gens sont réellement conscients de ce qui se prepare pour demain.