Enfin la victoire annoncée des Démocrates est concrétisée.
Alors, que va-t-il se passer ? Le contrôle du Sénat et de la Chambre des Représentants donne aux Démocrates tout pouvoir sur le budget, mais pas sur la totalité de la politique gouvernementale elle-même. Espérons que les compromis n’impliqueront pas la bataille d’Iraq. Si d’aventure le retrait américain se faisait trop tôt, Moqtada Al Sadr (qui aurait du prendre un Hellfire sur le coin de la figure il y a belle lurette…) et l’Iran aurait trop vite fait de prendre le contrôle de l’Iraq.
Et au lieu d’avoir un problème iranien, on aurait… un réel empire islamique, allant de la Méditerrannée (Hezbollah au Liban, Hamas à Gaza) en passant par la Syrie (sunnite, mais alliée de l’Iran), en passant par l’Iraq (à majorité shiite, et je ne donne pas cher de la peau des sunnites là-bas…) et bien sûr l’Iran.
Sans présence américaine dans le Golfe, que deviendraient les monarchies pétrolières ? Des proies faciles pour un Iran nucléaire (avec l’inaction US des deux prochaines années, Amadhinejad et sa clique ont les mains libres). Donc ? Donc ils entameront une course aux armements, à la fois classique et nucléaires. Et comme d’ici deux ans la situation en Iraq aura probablement peu évolué (il vaudra mieux « calmer » la situation, donner une impression de calme pendant que les troupes US plient bagage), tout sera en place pour l’élection d’un président Démocrate en 2008 (qui pourra arguer de la réussite du plan de retrait d’Iraq, des négociations avec l’Iran…).
Et vers 2010 ? On aura un Iran nucléaire quasi-maître de la région, libre de financer à sa guise les terroristes où bon lui semble, éventuellement de prendre par les armes le Koweït (majorité shiite comme en Iran), ou une partie de l’Arabie Saoudite (majorité shiite dans l’est, càd là où est tout le pétrole…). Ou d’attaquer Tel Aviv. Ou de faire du chantage sur les capitales européennes.
Politique fiction ? Oui. Mais les Iraniens sont malins, et j’imagine mal Amadhinejad gâcher l’immense opportunité qui s’offre à lui. Quant aux politiciens américains, ils sont trop lâches et trop centrés sur la prochaine élection pour ne pas se satisfaire d’une pseudo-paix, ou plutôt, d’un report des hostilités. Car toute accalmie sera passagère, le calme avant l’inévitable tempête.
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