Wretchard du Belmont Club examine une interview d’un traducteur iraqien pour l’armée US en Iraq par Michael Totten. Il conclue à l’authenticité des propos en ces termes:
Personally, I don’t think he’s crazy because I think I have met the type, though not in so extreme a form, typically a smart, sassy guy unable to accept the cheap horrors and rewards of a distorted millieu.
[…]A man with the right kind of values in the wrong kind of world
Hammer n’est évidemment pas fou. Il est né Américain, en Iraq, comme l’expliquait à son fils un réfugié hongrois en 1956:
« We are going to America, » he said.
« Why America? » I prodded.
« Because, son. We were born Americans, but in the wrong place. »
Nous sommes nombreux à partager cette terrible certitude. Heureusement, contraitement à Hammer (nickname du traducteur), je suis né dans un pays plutôt libre, même s’il se précipite avec délice tous les jours un peu plus loin dans un socialisme de bon aloi, dont Sarkozy ne marquera pas la rupture mais au contraire prolongera ce déclin vers l’abîme, j’en veux pour preuve son marchandage des otages bulgares de Khaddafi, ses reculades sur le service minimum ou encore sur le nombre de fonctionnaires non remplacés suite aux départs en retraite…
Bref, tout cela m’éloigne de cette interview fantastique de « Hammer », notamment son volet sur l’Iraq avant sa libération: corruption, arbitraire, tortures…
Pour pacifier l’Iraq, il a une solution simple: assurer un approvisionnement continu en électricité… pour permettre aux Iraqiens de regarder autre chose qu’Al JihadTV Jazeera:
Iraqis are paid to set up IEDs. They do it so they can buy gas for their generator and cool off their house or leave the country. Their hands do this, not their minds.
TV is the most interesting thing to Iraqis. They learn everything from the TV. Right now they only have one hour of electricity every day. Do you know what they watch? Al Jazeera. Al Jazeera pushes them to fight. If they got TV the whole day they would watch many things. Their minds would be influenced by something other than terrorist propaganda.
Right now they have no electricity. They have no dreams. Nothing. And Saddam messed with their minds. For more than 30 years he poisoned their minds.
En effet: comment s’imaginer un futur meilleur, si tout ce que l’on connait se résume à des années dictature sanglantes, de guerres incessantes (contre l’Iran, contre le Koweït, contre les Chiites, les Kurdes, contre les Etats-Unis…) ?
Enfin, sa vision d’un départ US d’Iraq est l’une des plus réalistes qu’il m’ait été donné de lire:
MJT: What will happen if the Americans leave next year?
Hammer: Rivers of blood everywhere. Syria and Iran will take pieces of Iraq. Anti-American governments will laugh. You will be a joke of a country that no one will take seriously.
Et plus loin il explique pourquoi les Etats-Unis ne seront plus pris au sérieux, exemple à l’appui:
In 1991 the Americans were heroes to the Kurds, but they disappointed the Shia and left them to Saddam. They were not reliable. So the next time, in 2003, some Shia thought they should get help from Iran. They know Iran is not going anywhere. Iran is a more reliable ally than the Americans.
The Shia never forgot being abandoned by the Americans. They talk about this all the time, still. They know the U.S. will leave Iraq and they will face Al Qaeda alone.
Quitter l’Iraq une nouvelle fois produirait les mêmes effets que précédemment, avec des conséquences autrement plus graves: l’Iran aurait le champ libre pour produire sa bombe atomique, plus aucun pays ne voudra accorder aux Etats-Unis une quelconque crédibilité, plus personne ne voudra coopérer avec des alliés inconstants (et dangereux), etc.
Bref, allez lire l’intégralité de l’interview car en quelques paragraphes cet homme courageux établit un diagnostic concernant l’Iraq, propose des solutions, et envisage les conséquences d’un retrait US. Et si vous pouvez l’aider, il souhaite s’établir aux Etats-Unis.
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